• inventaire topographique
  • opération ponctuelle
château fort
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pouilly-en-Auxois - Pouilly-en-Auxois
  • Commune Châteauneuf
  • Cadastre 2022 AB 222
  • Dénominations
    château fort
  • Parties constituantes non étudiées
    donjon, enceinte, chapelle, puits

Un bastion fortifié, poste avancé de la seigneurie de Chaudenay, est installé dans la seconde moitié du 12e siècle sur le site, qui prend le nom de "castrum novum". Jean, fils cadet du seigneur de Chaudenay, s'y installe vers 1175, l’érigeant en seigneurie et prenant le nom de Châteauneuf. De ces premières constructions, seul subsiste le donjon (tour des Châteauneuf), probablement bâti au début du 13e siècle. Le domaine devient rapidement prospère et le château se dote d’une chapelle après 1280. La dernière héritière des Châteauneuf (Catherine) ayant été exécutée en 1456 pour le meurtre de son mari, la seigneurie est confisquée par le duc de Bourgogne Philippe le Bon, qui en fait don à son conseiller Philippe Pot. Ce dernier lance une grande campagne de rénovation qui touche courtines, tours et châtelet d'entrée. Le donjon des Châteauneuf est entièrement reconstruit à partir de 1456 et le "grand logis" est bâti. Un second logis dit "de Philippe Pot" vient compléter l'ensemble, adossé à une nouvelle porte monumentale ouvrant sur l'église. La chapelle dédiée à Notre-Dame et saint Jean est consacrée en 1481.

Les propriétaires suivants, dont les Vienne qui achètent le château en 1627, réaménagent les intérieurs, notamment du grand logis. Ils le dotent, à la fin du 17e siècle, de somptueuses peintures, dont témoignent encore quelques très beaux vestiges. Ils remanient également la façade du grand logis. La famille de Vogüé reprend le domaine au début du 19e siècle, aménageant également les intérieurs à son goût et développant les activités agricoles. Le château est classé au titre des Monuments historiques en 1894 et Charles Suisse entreprend en 1902 des travaux de consolidation. Donné à l'Etat en 1936 par Georges de Vogüé, il fait l'objet dans le dernier quart du 20e siècle d'un réaménagement des salles du premier étage et de plusieurs campagnes de travaux, dont la couverture du logis des hôtes, jusqu'alors à ciel ouvert. Repris par la Région Bourgogne-Franche-Comté en 2008, le château voit se poursuivre les restaurations, avec celle du logis des Hôtes en 2014 qui abrite dorénavant un centre d'interprétation. En 2024, un nouvel accueil est construit en amont du château par les architectes M. Bacot et P. Charpentier, une tour du châtelet d'entrée est restaurée et la cour est requalifiée de façon à permettre l'accès aux personnes à mobilité réduite.

Bâti à l'extrémité d'un éperon rocheux, le château domine la vallée de la Vandenesse. Ses flancs nord et est sont protégés par un large fossé taillé dans le roc, alors que des terrasses ont été aménagées au sud-ouest, face à la vallée. Il est constitué d'une enceinte allongée, formée de hautes courtines et flanquée de cinq tours. On y accédait au nord-est et au sud-est par deux pont-levis à flèches. L'enceinte renferme un donjon presque carré (tour des Châteauneuf) et deux corps de logis adossés aux courtines, ainsi qu'une chapelle isolée du rempart à l'origine. Au nord-ouest, la tour des Châteauneuf, dont les baies ont été remaniées, présente, sous la corniche, des fenêtres de tir en partie murées. On accède à l'étage par un escalier extérieur contemporain des derniers aménagements intérieurs. Entre la tour carrée et l'entrée nord-est, le parement intérieur de la courtine est ponctué de corbeaux qui supportaient un chemin de ronde. Au milieu de cette courtine, une tour carrée arasée (tour du Pont à bascule) porte les traces d'un pont-levis archaïque à balancier. Le châtelet d'entrée monumental (seule entrée actuelle du château) est flanqué de deux tours : la tour de la Porte (restaurée en 2024) et la tour aux Archères. Elles sont desservies chacune par un escalier en vis, l'un dans une tourelle polygonale hors-œuvre, l'autre dans-œuvre en façade. L'autre entrée monumentale, sur le flanc sud-est, est composée de deux grosses tours d'angle en fer-à-cheval : tour Flamboyante et tour du logis des Hôtes. Elles comportent un étage de soubassement couvert d'une coupole à oculus zénithal et un rez-de-chaussée voûté, percés de canonnières. Les deux étages d'habitation, ruinés, sont pourvus de cheminées et de fenêtres à coussiège. Le logis principal, dit logis Philippe Pot, dont la façade en pierre de taille a été remaniée, comprend un étage carré et un étage de comble éclairé par des lucarnes à jouées de pierre et haut pignon à rampants fleuronnés. Il est flanqué d'une tourelle d'escalier octogonale, dont la porte jouxte un puits sous auvent. Ce bâtiment comprend au rez-de-chaussée une grande salle avec cheminée monumentale. L'étage conserve une chambre avec fenêtres à coussièges et cloison en pan-de-bois, ainsi qu'un appartement classique comprenant antichambre, petite chambre et grande chambre. Située dans le prolongement du logis, la chapelle rectangulaire, couverte d'un berceau lambrissé, est ornée de peintures murales. Le second logis, dit logis des Hôtes, a perdu toutes ses divisions intérieures, sauf le mur de refend. Seules sont conservées les cheminées monumentales, dont celles des cuisines au rez-de-chaussée. Il était desservi par un escalier en vis dans-œuvre en façade, dont la tourelle circulaire émerge du toit.

A droite, en amont de l'entrée principale du château, se trouve l'accueil : bâtiment de plan quadrangulaire, qui épouse la forme de la parcelle sur laquelle il est bâti. De plain-pied, couvert d'un toit terrasse végétalisé, il est formé d'une ossature bois. Il ouvre sur un verger contemporain. En face, on accède à un jardin d'inspiration médiévale.

  • Murs
    • calcaire
    • moellon
    • moyen appareil
  • Toits
    tuile plate
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • lambris de couvrement
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
    • flèche conique
    • flèche polygonale
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
  • Techniques
    • sculpture
    • peinture
    • céramique
  • Représentations
    • fleuron
  • Précision représentations

    La porte des logis et les lucarnes sont ornées de fleurons sculptés.

  • Statut de la propriété
    propriété de la région, Depuis 2008.
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 1894/12/10
  • Référence MH

Cet édifice est l'un des rares châteaux de Bourgogne à avoir conservé ses structures médiévales.

Bibliographie

  • Leroy, Emilie ; Malherbe, Virginie ; Vacek Loeffler, Alena et al. Château de Châteauneuf, les métamorphoses d'une forteresse. Editions Snoeck, 2021.

  • Malherbe, Virginie. Château de Châteauneuf en Auxois - Album de découvertes. Lyon : Editions Lieux-Dits, 2017.

  • Mesqui, Jean ; Mouillebouche, Hervé. Le château et l'église de Châteauneuf (Côte-d'Or) au Moyen Âge. Chagny : CecaB, 2020.

Date(s) d'enquête : 1993; Date(s) de rédaction : 2003, 2024
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Lallement Aurélie
Lallement Aurélie

Chargée de recherche au service Inventaire et Patrimoine - Région Bourgogne-Franche-Comté

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