Dossier thématique IA21005689 | Réalisé par
Lallement Aurélie (Contributeur)
Lallement Aurélie

Chargée de recherche au service Inventaire et Patrimoine - Région Bourgogne-Franche-Comté

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  • enquête thématique régionale, Saône navigable en Bourgogne-Franche-Comté (la)
Les conséquences du passage de la Saône dans la commune de Seurre
Copyright
  • (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aires d'études
    Bourgogne-Franche-Comté

La ville de Seurre s'étend sur la rive gauche de la rivière qui lui sert de limite communale à l'ouest. Elle se trouve au confluent de deux bras navigables de la Saône et deux îles ponctuent le lit de la rivière : l'île Boileau sur le bras du Châtelet et l'île aux Bœufs, face à la ville. Les cartes de la Saône dressées en 1864 indiquent la présence d'un barrage Saint-Nicolas (enrochements) entre l'île aux Boeufs et la rive droite de la Saône. Ce barrage fixe en enrochements a été exécuté en 1846 et a été consolidé en 1854 (3 S 9). Il condamnait le bras de rive droite, facilitant ainsi le maintien du chenal dans le bras navigable.

Si le site d'écluse à grand gabarit fermant la dérivation de Pagny-Seurre est bien situé sur le territoire de la commune, l'ancien site d'écluse de Seurre, en aval, dépend de Trugny, un peu plus au sud.

L'enceinte fortifiée de Seurre était bâtie en front de rivière ; l'ancien pont de Seurre faisant la jonction avec la rive opposée. Le tracé est encore lisible dans la disposition et le nom des rues. L'Atlas des routes donne un aperçu de l'urbanisation de la ville par rapport à la rivière dans la seconde moitié du 18e siècle. Sur ce document, l'ancien pont n'est matérialisé que par ses piles et un bac permet alors la jonction entre les deux rives. La route n°20 n'a plus de continuité à ce niveau. Ce document met aussi en évidence les infrastructures liées au bac. Un moulin se trouvait au milieu de la rivière, face au château et trois autres, liés aux îles, en aval de la ville.

En bordure de Saône, l'église Saint-Martin remonte à la fin du 13e siècle-début 14e siècle. De la rivière, on remarque son portail trilobé surmonté d'une grande rose et le clocher reconstruit au 18e siècle. La présence de la famille Bossuet à Seurre se traduit encore par la très belle demeure en brique qui abrite aujourd'hui le musée de la Saône et des gens de la Saône et qui fait partie des rares témoignages architecturaux du Moyen Âge que la ville ait conservés. L'habitat urbain possède quelques beaux exemples de maisons en brique et à pans-de-bois. Une grande majorité des constructions date du 18e siècle ; période de prospérité urbaine (maisons assez modestes). Seurre possède également un hôtel-Dieu et une apothicairerie fondé à la fin du 17è siècle.

L'aménagement des quais à gradins est lié à l'activité portuaire de la ville. Il est complété par des pontons modernes en bois et par un port de plaisance, établi juste en aval de la dérivation de Pagny-Seurre.

L'histoire de Seurre est à l'origine liée à celle du château Saint-Georges, appartenant à la famille de Vienne. Probablement petite bourgade le long de la rivière, Seurre se développe à partir des 10 et 11e siècles. Grâce à sa charte d'affranchissement (1278), la ville devient de plus en plus importante au détriment du hameau primitif de Saint-Georges. La ville se dote progressivement de fortifications et d'un château pour devenir une place-forte. "Naturellement protégé par le fleuve qui baignait ses murailles au couchant, Seurre était pourvu au midi et au nord de fortes murailles en briques, flanquées de tours ; au levant, parallèlement à la Saône, s’étendait une terrasse qui dominait la ville à la hauteur des toits" (P. Guillemot, p. 20). La situation stratégique de la ville impose le maintien et le renfort de ses défenses au cours des 15 et 16e siècles. Au début du 17e siècle, Seurre devient Bellegarde, sous l'impulsion du duc de Bellegarde, gouverneur de Bourgogne, qui possédait la seigneurie de Seurre. La ville devient donc un duché de 1619 à 1646. A la mort du duc, la ville reprend son nom de Seurre et son statut de simple marquisat. La situation privilégiée de la ville et le commerce fluvial lui permit de prospérer jusqu'à la Révolution française : P. Guillemot précise que Seurre était alors une ville de négoce où le commerce du chanvre, des toiles de ménage et des cordages pour la navigation se développait ainsi que l'exportation de bois et de briques.

Dans son Mémoire de 1779, T. Dumorey précise que : « Dans toute l’étendue de la ville de Seurre du côté de la Saône, jusques contre le pont, le chemin du hallage [sic] est incliné en pente rapide fort étroit et rempli de décombrement ; il convient de le faire aplanir et élargir autant que le local le permet […] ». Il ajoute que le pont vient d'être construit et que depuis ce dernier jusqu'au-dessous de l'hôpital il n'y a pas de chemin de halage. Un petit port situé juste après l'hôpital permettait de charger du bois et du charbon. Il poursuit en décrivant les nombreuses îles qui "embarrassent" le lit de la rivière et par les 5 moulins sur bateaux qui bloquent le passage ; les îles appartenant aux meuniers. Cette circulation difficile engendrait de nombreux naufrages.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age, Temps modernes, Epoque contemporaine

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Côte-d'Or : C 3883-1. Atlas des Routes. Route n°20., 1759-[1780].

    Archives départementales de la Côte-d'Or, Dijon : C 3883-1
  • Archives départementales de la Côte-d'Or. Série C : C 4479. Plan n°18 du cours de la Saône sur les territoires de Pouilly et de Seurre. 1785 ?.

    Archives départementales de la Côte-d'Or, Dijon : C 4479
  • Archives départementales de la Côte-d'Or. Série P : 3P PLAN. Répertoire numérique des plans du cadastre napoléonien.

    3P 607/7 - 1824
  • Archives départementales de Saône-et-Loire : 3 S 9. Renseignements techniques et généraux. 1854-1919.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon : 3 S 9
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3 S 112. Cartes itinéraires de la Saône : registres. Volume 4, entre Flagey et Allerey, pk 226 à 164 : feuilles 40 à 31. 1864.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon : 3 S 112

Bibliographie

  • Guillemot, Paul. Histoire de Seurre suivie de ses chartes d'affranchissement. Marseille : Laffitte Reprints, 1979.

  • Bourgogne, Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Canton de Seurre. Réd.Brigitte Fromaget, Bernard Lauvergeon, Christian Olivereau, Elisabeth Réveillon ; photogr. Jean-Luc Duthu, Michel Rosso, Michel Thierry. Vesoul : Marcel Bon, 1988. (Images du Patrimoine ; 54)

Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2018
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Lallement Aurélie
Lallement Aurélie

Chargée de recherche au service Inventaire et Patrimoine - Région Bourgogne-Franche-Comté

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