La ferme (D 37) est attestée sur le plan cadastral napoléonien de 1811. Elle appartient à Désiré Morel avec une autre maison (D 35, actuellement 36 Rue principale) ainsi que les bâtiments ruraux (D 34, 50 et 51) et les terrains avoisinants (D 33, 36, 38, 43 et 49). L'ensemble passe en 1844 au grand séminaire de Besançon puis à Joseph Brischoux en 1916. La ferme est acquise en 1924 par la coopérative fromagère, qui la transforme en fromagerie (vers 1928 ?). Un premier projet de fromagerie avait vu le jour en 1891 sur l'initiative de la commune. Dressé le 5 août par l'architecte Charles-Frédéric Surleau, de Montbéliard, il avait été modifié les 23 mars et 7 avril 1892 suivant les observations du directeur de l’école de laiterie de Mamirolle Charles Martin. Ce dernier préconisait notamment le chauffage des cuves de fabrication suivant les systèmes Lardet, de Bourg-en-Bresse, ou Laurioz, d'Arbois, et la création de deux caves, l'une chauffée l'autre froide. Le projet était ainsi résumé par la commission départementale d’architecture le 25 novembre 1892 : "le bâtiment, ayant 14 mètres de longueur sur 9 m de largeur, comprend : au rez-de-chaussée, un vestibule d’entrée dans lequel est placé l’escalier de l’étage ; une cuisine et une cave chaude, une cave froide et une laiterie, [à l'étage] trois chambres d’habitation et un grenier". Les moellons devaient être tirés de la commune (au lieu-dit Vacheresse), la pierre de taille des carrières de Thiébouhans. Bien que les plans et le devis, d'un montant de 8 900 F, aient été acceptés par le conseil municipal le 24 avril 1892, l'ajournement du projet avait été demandé le 12 juin suivant, après changement de municipalité. Cette fruitière ne paraît donc pas avoir vu le jour et le fromager a dû jusque dans l'entre-deux-guerres travailler dans un local loué. La fromagerie du 20e siècle est modifiée vers 1957 (agrandissement ?). Elle compte, dans ce troisième quart du siècle, cinq cuves de fabrication dont les traces sont encore visibles dans l'atelier au rez-de-chaussée, donnant sur la rue, qui conserve en outre au plafond le rail autrefois utilisé par un palan mobile. La coopérative fusionnant en 1987 avec celle de Trévillers, le bâtiment est désaffecté puis converti en habitation.