Le patrimoine industriel du Pays horloger
1) Contexte institutionnel et objectifs
Le 4 novembre 2013, la Région Franche-Comté signe avec le Syndicat mixte du Pays horloger une convention de coopération pour la réalisation d’une étude d’inventaire sur le territoire du Pays horloger (n° 2013C-08413).
Né l’année même de la promulgation de la Loi d’orientation pour l’aménagement et le développement du territoire du 4 février 1995, le Pays horloger est géré par un Syndicat mixte, entité juridique créée en 1996 et qui réunit aujourd’hui cinq communautés de communes : celle du Val de Morteau (novembre 2000, succédant à un district fondé en 1973), du Pays de Maîche (janvier 2010, issue d’une communauté créée le 1er janvier 2000), du Plateau du Russey (décembre 2001), de Saint-Hippolyte (janvier 2002) et Entre Dessoubre et Barbèche (décembre 2002).
Suivant les termes de la convention, l’étude « a vocation à mettre en exergue le patrimoine horloger dans le cadre de la préfiguration du Parc naturel régional. Le périmètre d’étude français compte 91 communes pour 50 000 habitants environ, rassemblant les cantons d’un territoire historiquement " berceau de l’horlogerie " […] Par souci de cohérence et de logique en rapport avec les autres couvertures réalisées sur le patrimoine industriel, le chercheur examinera la totalité du patrimoine industriel en prenant en compte les cantons dans leur ensemble et les activités autres qu’horlogères. L’inventaire ainsi réalisé servira de base et de levier au programme de valorisation porté par le Pays horloger et la Mission de préfiguration d’un Parc naturel régional. »
L’objectif est donc double :
- réaliser un inventaire du patrimoine industriel dans la lignée de ceux achevés dans le Jura, le Territoire de Belfort et en Haute-Saône ;
- réaliser un inventaire approfondi du patrimoine horloger, considéré comme fondateur pour le Pays.
L’opération doit, au final, offrir un socle documentaire fiable, illustré et facilement accessible, permettant de nouvelles études ou des exploitations variées.
Elle doit déjà, dans un premier temps, nourrir le projet de charte du futur parc naturel régional transfrontalier du Doubs. Cette entité reposera en fait sur la coopération de deux PNR adossés : un parc suisse (le PNR du Doubs, créé en 2013 et regroupant 16 communes) et un parc français (en cours de définition). Pour ce dernier, après une étude d’opportunité menée par la Région en 2007-2009, l’heure est à l’élaboration de la charte (2014-2016) qui devrait être soumise à approbation (enquête publique et délibérations des communes) en 2017 et aboutir au dépôt de candidature en 2018.
2) Le Pays horloger
Localisation
Formant le flanc oriental du département, le Pays horloger recouvre principalement le second plateau entre les vallées du Doubs (frontière entre la France et la Suisse) et du Dessoubre, avec une zone plus mouvementée au sud-ouest (zone du Mont Châteleu, des Gras et des Combes) et une partie du premier plateau au nord-ouest autour de Belleherbe. Le paysage est essentiellement rural avec une agriculture organisée autour de la production laitière et – mais c’est bien moins vrai de nos jours – de l’élevage du cheval comtois. Ces espaces, où la forêt le dispute aux pâtures, sont ponctués de quelques villes : les chefs-lieux de canton que sont Morteau, Le Russey, Maîche et Saint-Hippolyte, mais aussi des bourgs tels Villers-le-Lac, Charquemont et Damprichard.
Le périmètre du Pays (validé en 2001) concerne les quatre cantons mentionnés et, à la marge (deux communes), celui de Pont-de-Roide, soit 78 communes pour 760 km2 et 40 500 habitants environ. Il sera totalement englobé dans le futur parc naturel, regroupant de 91 à 95 communes.
Repères historiques
Après un 17e siècle éprouvant – marqué par la guerre de Dix Ans (1635-1644), l’annexion par la France (en 1678), la peste et la famine –, qui voit la disparition des deux tiers de la population, le 18e est le siècle de la reconstruction, du repeuplement (par des Savoyards et des Suisses) et d’un changement profond de la société initié par la Révolution.
Le 19e siècle se caractérise par un essor économique important – qui voit l’industrie horlogère s’implanter durablement (en sous-traitance pour la Suisse) et l’agriculture se spécialiser dans l’élevage – et par la progression de la laïcité. Conflits mondiaux et crises marquent le 20e ; l’horlogerie, devenue triomphante, s’étiole à partir des années 1970 face au changement technologique majeur apporté par le quartz et à la mondialisation, et les emplois se déplacent en Suisse ; l’industrie laitière se maintient grâce au développement d’une filière fromagère axée sur la qualité (comté).
Une industrie fondatrice : l’horlogerie
L’industrie horlogère est considérée comme fondatrice pour le Pays horloger mais aussi pour le futur parc naturel, et ce aussi bien du côté suisse que du côté français. Sa valeur a notamment été reconnue avec l’inscription en 2009 par l’Unesco sur la liste du patrimoine mondial de l’urbanisme horloger de la Chaux-de-Fonds et du Locle.
La petite horlogerie (les montres) s’est installée au 18e siècle dans la Franche Montagne (région de Maîche, Le Russey et Morteau), à cheval sur la France et la Suisse. Les conditions y sont favorables : tradition métallurgique, hiver long imposant au paysan la pratique d’une activité complémentaire, etc. Fabrication « en parties brisées », elle s’épanouit au sein du système de l’établissage qui voit chaque horloger réaliser à domicile une passe particulière ou un type précis de pièce, le montage du produit final étant assuré par l’établisseur installé en ville.
Lorsque cette industrie prend son essor dans la seconde moitié du 19e siècle, le paysan-horloger devient horloger-paysan tandis que s’étoffe le milieu ouvrier des bourgs, où se créent ateliers et usines. Le val de Morteau, particulièrement dynamique avec son école d’horlogerie (1836-1850), attire la main-d’œuvre helvétique (535 Suisses viennent y travailler en 1857). Les Français fournissent à la Suisse les échappements à cylindre, dont ils ont un quasi-monopole (1840-1950). La fermeture de la frontière dans les années 1890 les conduit cependant à fabriquer des montres entières, écoulées sur un vaste marché intérieur englobant l’empire colonial.
Le nombre des sociétés horlogères ne cesse d’augmenter, connaissant une véritable explosion après la deuxième guerre mondiale, jusqu’aux années 1970 où ce mouvement se brise contre la rupture technologique des mouvements à quartz. De concentrations en fermetures, la filière se vide alors de sa substance et bien peu d’entreprises subsistent aujourd’hui. Les emplois horlogers sont dorénavant majoritairement localisés en Suisse (dans le canton de Neuchâtel, la moitié des postes est occupée par des frontaliers).
3) Descriptif de l’opération
Les enjeux scientifiques
Comme bien des domaines d’activité humaine, l’horlogerie a ses mythes fondateurs. Dans la Franche Montagne, il s’agit de la réparation vers 1680 d’une montre par un jeune forgeron suisse, Daniel Jeanrichard (1665-1741), qui s’établit horloger par la suite. « Son influence doit toutefois être ramenée à sa capacité d’organiser le premier véritable atelier d’horlogerie des Montagnes neuchâteloises, qu’il fit bénéficier des outils, fournitures et savoir-faire existant alors à Genève, mais qui ne s’appuyait pas encore sur les réseaux d’une industrie fondée sur la division du travail » (Dictionnaire historique de la Suisse). A ce premier mythe s’en ajoute un second : celui du paysan-horloger, abondamment véhiculé par une lettre de Rousseau à d’Alembert en 1758. Toute ferme serait alors dans un temps passé, indistinct, à la fois ferme et atelier.
En matière d’horlogerie, l’atelier peut se résumer à un établi placé dans une embrasure de fenêtre ; il peut occuper la pièce chauffée d’une ferme ou d’une maison, l’étage d’un bâtiment, un bâtiment complet voire un ensemble de bâtiments. Toutes les tailles sont possibles, toutes les dispositions aussi.
Dans la mesure où le terme horloger désigne tous ceux qui concourent à la fabrication, au montage et au réglage des montres (voire à leur commercialisation), le panel des métiers représentés est extrêmement varié, à la mesure de la multiplicité des composants nécessaires et des décors possibles. Il englobe ainsi la plupart des métiers du métal et de la mécanique, ceux liés à la fabrication et à la taille des pierres et des verres pour l’horlogerie, ceux relevant du décor et de l’aspect des montres (émailleurs, peintres, graveurs, doreurs et autres acteurs du traitement de surface, polisseurs, bijoutiers, etc.), ceux mis en oeuvre dans la fabrication des bracelets…
L’enjeu de l’étude est donc de rendre compte de la réalité de terrain actuelle, matérialisée par des enveloppes architecturales ou des objets (machines et outillage essentiellement).
Ce constat doit permettre, en matière de patrimoine horloger, de se dégager des mythes qui, bien qu’ils s’appuient sur des faits historiques attestés, génèrent un voile d’idéalisation et de flou. Il doit restituer la variété des ateliers, les localiser et les dater, rattacher à un lieu particulier ces mentions volatiles que sont, par exemple, les noms d’horlogers ou de sociétés véhiculés par la mémoire collective. Il présentera aussi, dans la mesure du possible, l’image véhiculée par cette zone à l’échelle régionale et dans la Suisse voisine.
Par ailleurs, l’étude ne se limite pas à la seule horlogerie. En effet, elle s’inscrit dans la lignée d’une opération nationale intitulée Repérage du Patrimoine industriel, initiée par le ministère de la Culture. Visant à réaliser à l’échelle de la France un inventaire exhaustif du patrimoine industriel antérieur à 1950 (date par la suite repoussée aux années 1980), cette opération est achevée en Franche-Comté dans les départements de la Haute-Saône, du Jura et du Territoire-de-Belfort.
L’étude doit donc rendre compte de l’ensemble du patrimoine industriel, notamment des domaines de l’agro-alimentaire (moulins, fromageries, chocolaterie Klaus ou brasserie Chopard à Morteau, etc.), du bois (scieries, fabrique de meubles Bernardot à Vauclusotte), du textile (Bonneterie franc-comtoise à Frambouhans), du travail des métaux (fonderie de cloches et fabriques de machines à coudre et vélos ou de pièces détachées pour l’automobile à Morteau, de matériel de fromagerie et chaudières à Trévillers, de couverts de table à Montlebon, etc.)… Sans oublier les centrales hydroélectriques – telles celles du Refrain, de Vaufrey et Liebvillers sur le Doubs, de Battenans-Varin sur le Dessoubre – dont la précocité a favorisé l’électrification totale de la zone et du département au début des années 1930 (40 % des communes l’étaient dès 1914 alors que la moyenne nationale n’était que de 18 %).
Définition du corpus et adaptation de la méthode d’étude
Le corpus est donc particulièrement vaste ; il est également difficile à appréhender a priori dans le domaine de l’horlogerie.
Les critères de sélection retenus pour le Repérage du Patrimoine industriel sont toujours opérants : une taille industrielle, des sites pas ou peu transformés et demeurant de ce fait aisément lisibles, un intervalle d’une génération au moins entre la construction des bâtiments et l’enquête. L’exhaustivité est de mise lorsque les ateliers et les usines répondent à ces critères ; la sélectivité s’impose pour les autres.
En matière d’horlogerie, où l’industrie est née de la multiplication des ateliers familiaux et artisanaux, l’étude doit être plus fine, affranchie de la taille industrielle requise ailleurs. Mais comment repérer la présence d’un atelier à la simple lecture de la façade d’un bâtiment, sachant que cet atelier a pu avoir une durée de vie brève ou être fermé depuis des décennies ? Pour une activité minutieuse avec de petits composants, la gestion de la lumière apporte un premier indice. Elle se manifeste par la présence de baies spécifiques : fenêtres horlogères (jumelées et d’un module standard), appelées localement « pile double », ou fenêtres multiples (plus de deux fenêtres jumelées) dites « fenestrage ». Indice seulement car il s’avère qu’au fil du temps, cet élément architectural est devenu un marqueur de l’implantation géographique (il est par exemple présent dans les habitations des années 2000-2010). D’où l’importance de croiser les sources (bibliographie, annuaires, archives, témoignage oral, carte postale, etc.) et de faire appel à un réseau de correspondants locaux (anciens horlogers ou non, historiens, etc., tels Jacques Donzé à Charquemont, Michel Simonin à Maîche, Henri Leiser et Jean-Pierre Viennet à Morteau).
Un premier sondage, effectué à l’été 2012 sur les cinq communes du Pays horloger principalement concernées par cette industrie (Morteau, Villers-le-Lac, Maîche, Charquemont et Damprichard) a révélé un potentiel minimum de 500 sites.
D’où la décision de restreindre le corpus en demeurant exhaustif pour les usines et ateliers clairement identifiables, et en étant sélectif dans le cas des fermes-ateliers ou des maisons-ateliers. La précision des renseignements fournis sur Charquemont par Jacques Donzé a néanmoins conduit à pousser l’étude sur ce village.
Autre adaptation apportée à l’étude, en réponse aux attentes du Syndicat mixte du Pays horloger et à son rôle dans le cadre de la préfiguration du futur parc naturel régional : prendre en compte tout ce qui concerne le patrimoine horloger, y compris les usines et les ateliers les plus récents sans souci d’une quelconque limite chronologique. De même, bien qu’ils ne soient pas systématiquement recherchés, d'autres sites en rapport avec l’horlogerie peuvent être intégrés : logements patronaux, lieux de formations (ancienne école-atelier et lycée Edgar Faure à Morteau par exemple), etc.
Le Syndicat mixte souhaitait par ailleurs que soit menée une opération de recueil de témoignage des horlogers et horlogères âgés, « une sauvegarde de la mémoire horlogère » au titre du patrimoine immatériel.
Cette démarche dépassait les compétences du service de l’Inventaire, qui a alors fait le lien avec celui de l’Ethnologie (Direction régionale des Affaires culturelles) dirigé par Noël Barbe, les deux travaillant en complémentarité. Comme l’indique la note de présentation, l’enjeu est de : « travailler sur la mémoire des horlogers, conçue comme un double phénomène :
- la narration d’éléments du passé tels qu’ils ont été (sont) vécus par des individus,
- le regard réflexif des mêmes individus sur leur parcours et l’histoire qu’ils ont traversée et contribué à faire. »
L’opération a fait l’objet en 2013-2014 d’une première tranche assurée par l’ethnologue Aurélie Dumain et matérialisée par un rapport : Collectionner le temps : enquête ethnologique sur la mémoire des horlogers / Noël Barbe, A. Dumain. - Besançon : Direction régionale des Affaires culturelles ; Le Bélieu : le Pays horloger, 2014. Une seconde tranche est envisagée en élargissant le public des personnes interviewées.
4) Déroulement de l’opération
La démarche habituelle de l’Inventaire peut s’appliquer : exploitation des sources et de la bibliographie, enquête sur le terrain et campagne photographique, rédaction des notices et des dossiers, valorisation (publication, etc.).
Afin de bénéficier de garanties scientifiques et techniques éprouvées, les travaux, dans leurs différents niveaux de réalisation, sont conduits selon les normes nationales de l’Inventaire général du patrimoine culturel et dans le respect de ses prescriptions méthodologiques et techniques. Ils aboutiront ainsi à une documentation normalisée bénéficiant des garanties d’homogénéité, de pérennité et d’accessibilité.
Les recherches documentaires
Pour les sources, elles s’effectuent au sein des services d’archives habituels : Archives départementales du Doubs, archives communales pour celles qui en sont dotées (Morteau par exemple). Outre les enquêtes statistiques et les annuaires départementaux seront consultées les séries M (industrie), P (cadastre), S (établissements hydrauliques) et J (notamment 50 J Syndicat de fabricants d'horlogerie de Besançon 1789-1984). Les archives privées seront, elles aussi, sollicitées si l’occasion s’en présente.
En matière de bibliographie, les ouvrages et articles traitant de l’horlogerie sont nombreux mais rares sont ceux s’attachant à localiser ou dater précisément telle ou telle entreprise (L’horlogerie des Bourgeois conquérants : histoire des établissements Bourgeois de Damprichard (Doubs), 1789-1939, de Nathalie Petiteau en 1994, est l’exception qui confirme la règle). Les livres d’Henry-Louis Belmont (L’échappement à cylindre (1720-1950) : le Haut-Doubs, centre mondial au XIXe siècle, publié en 1984), Michel Simonin (L’horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, 2007) et du tandem Vuillet (texte) et Caille (cartes postales) sont toutefois systématiquement exploités. Sans oublier, bien sûr, le Dictionnaire des communes du département du Doubs publié de 1982 à 1987 sous la direction de Jean Courtieu.
Par ailleurs, le Pays horloger a confié en 2009 à Laëtitia Caboco, étudiante en master 2 Médiation du patrimoine, une étude préalable à un premier recensement de son patrimoine horloger. Outre son rapport, Mme Caboco a établi une première liste de noms d’horlogers et sociétés horlogères avec, sans que ce soit systématique, des éléments de datation et de localisation. Elle a également contacté les communes et avec leur aide listé les personnes ressources susceptibles de favoriser ce recensement. Ce travail a alimenté les recherches documentaires.
L’enquête de terrain
L’enquête s’organise en deux phases :
- un premier passage, permettant de repérer sur le terrain les sites potentiels (ateliers et usines, maisons ou fermes dont la façade présente des fenêtres horlogères ou multiples) ;
- un deuxième passage au cours duquel les sites sont sélectionnés et font l’objet de prises de notes quant à leur architecture et de recueil de témoignage auprès de leur propriétaire (nécessitant ensuite un retour en archives).
L’inventaire a été scindé en deux opérations :
- l’étude des centrales hydroélectriques du Groupement d’usines Doubs (EDF - Unité de Production Est - Groupe d’Exploitation hydraulique Jura-Bourgogne), dont cinq sites concernent le territoire : la centrale du Refrain (commune de Charquemont) et son barrage (Fournet-Blancheroche), la centrale de Vaufrey, le barrage de Grosbois (Soulce-Cernay) et la centrale de Liebvillers (siège du groupement). Cette étude s’est déroulée sur le terrain à l’automne 2012, et les dossiers ont été rédigés et mis en forme en 2013 ;
- l’étude du restant du patrimoine industriel sur l’ensemble du Pays horloger, démarrée sur le terrain courant 2013.
La restitution des résultats
Les résultats de l’opération sont restitués sous la forme habituelle des dossiers de l’Inventaire. Entièrement électroniques, ils sont saisis avec l’outil de création et diffusion de dossiers Gertrude, commun à l’ensemble des Régions. Ils seront accessibles à tous, courant 2015, sur le serveur de la Région Franche-Comté via un portail spécifiquement dédié au patrimoine.
Il est prévu qu’une extraction de ces dossiers, correspondant à la fiche signalétique (notice informatique) définie par le ministère de la Culture, alimente les bases de données nationales : Mérimée pour l’architecture et Palissy pour les objets mobiliers. Ces bases (ainsi que celle consacrée aux images, nommée Mémoire) sont interrogeables par internet : http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/patrimoine/.
Une restitution finale sous forme de publication papier est prévue, sans préjuger des restitutions intermédiaires réalisées notamment à l’initiative du Pays horloger. Une réunion annuelle a minima entre les partenaires permettra de faire un point d’étape sur l’état d’avancée des travaux.
5) Moyens scientifiques et techniques
La Région prend en charge :
- l’opération d’inventaire : recherches et documentation, travaux photographiques et cartographiques ;
- la coordination technique pour le versement sur les bases de données nationales ;
- l’équipement, les salaires, les frais de fonctionnement et de déplacement de ses agents réalisant le suivi des opérations.
Le Pays horloger prend en charge :
- les conditions optimales pour la réalisation de l’étude : contacts, informations, comité de suivi, la mise à disposition des ressources documentaires relatives à l’étude en favorisant la mise en relation des différents intervenants ;
- la diffusion des résultats de l’opération d’inventaire, sa valorisation auprès du public, notamment via des animations, et/ou d’éventuelles publications ;
- l’organisation des restitutions aux élus et aux habitants ;
- le lien avec la mission de préfiguration du parc naturel régional.
Moyens en personnel et planning
La convention signée en 2013 prévoit :
Année | Région Franche-Comté | Pays Horloger |
2013 | 1 ETP chercheur + ½ ETP photographe | 2013 et 2014 : Préparation, suivi de l’étude, restitutions intermédiaires = 30 journées |
2014 | 1 ETP chercheur + ½ ETP photographe + ½ ETP cartographe | |
2015 | ½ ETP chercheur Publication = 25 000 € | Produits de valorisation : circuits, supports de diffusion : à quantifier en fonction des résultats |
Toutefois, les deux premières années ont été consacrées à l’étude des centrales hydroélectriques, plus longue que prévu, et à l’inventaire du canton de Maîche, achevé pour la moitié des communes rurales et la ville de Charquemont. Cette dernière s’est avérée particulièrement féconde avec la constitution de plus d’une centaine de dossiers, restituant assez finement les évolutions de l’industrie horlogère, notamment la multiplication des ateliers familiaux qui s’est poursuivie jusque dans les années 1950.
Le planning initial doit donc être revu, l’achèvement de l’étude étant différé d’un an, comme le précise l'avenant n° 1 à la convention 2013-2015.
En fait, il apparaît assez vite que le délai pour l'achèvement sera plus long car la richesse du terrain (avec ses très nombreux sites conservés) et l'urgence de recueillir les témoignages des personnes ayant vécu l'apogée et le déclin de l'horlogerie, combinées au besoin exprimé par le Pays horloger d'une recherche fouillée sur le domaine horloger, conduisent à privilégier l'approfondissement de l'étude.
Moyens techniques
Le repérage sur le terrain donne lieu à la réalisation par le chercheur (Laurent Poupard) de photographies numériques, qui n’ont pas vocation à être conservées. La campagne photographique définitive – également numérique – est effectuée par l’un des photographes professionnels du service de l’Inventaire (Yves Sancey puis Sonia Dourlot), la sauvegarde des images assurée par le service informatique de la Région.
Les plans-masses, plans de situation, etc., sont réalisés sur Adobe Illustrator par le dessinateur cartographe de l’Inventaire (Mathias Papigny), par ailleurs en charge de l’alimentation du SIG (MapInfo) et des exploitations liées.
Les dossiers sont saisis directement à l’aide de Gertrude et, après validation par la gestionnaire de bases de données (Catherine Guillemenet), versés sur un serveur de diffusion. L’accès à ces données via internet doit être implémenté en 2015.
Comité de suivi
L’étude a fait l’objet d’une première présentation aux élus du Syndicat mixte du Pays horloger le 6 décembre 2012. Un point d’étape est prévu devant ces mêmes élus le 2 octobre 2014 afin de donner un état de l’avancement des travaux, montrer la formalisation des renseignements recueillis, lister les points forts et les écueils de l’opération, redéfinir le planning. Sa progression est en outre régulièrement évoquée, lors de réunions intermédiaires, avec les techniciens du Pays horloger qui relaient l’information dans la structure.
Au sein de la Région Franche-Comté, elle va faire l’objet le 22 septembre 2014 d’une présentation aux élus, accompagnée de la distribution d’un rapport d’étape tiré sur papier (également diffusé au Syndicat mixte).
Poupard, Laurent. Chercheur au service Inventaire et Patrimoine de la Région Bourgogne-Franche-Comté, 1987-