Jérôme Mongreville, photographe. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 1983-
- patrimoine industriel, patrimoine industriel du Doubs
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Vallées, plateaux et montagnes du Doubs - Montbenoît
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Hydrographies
la Loue
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Commune
Ouhans
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Lieu-dit
la Source de la Loue
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Cadastre
1838
A
732 à 747
;
2016
A
637 à 640, 643, 647
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Dénominationscentrale hydroélectrique, moulin à farine, usine
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Parties constituantes non étudiéessalle des machines, barrage, bief de dérivation, conduite forcée
L’existence de moulins à la source de la Loue est attesté en 1260. En 1442, il est fait mention de "moulins, foules et batteurs", répartis en deux ensembles : les premiers, dits moulins dessus, sur la rive droite, à la source et les autres, dits moulin dessous, 150 m en aval sur la rive gauche. Un martinet produisant annuellement 6 milliers d'articles en fer (faux, haches) est signalé en 1744. D'après l'enquête sur les forges françaises de 1772, une forge, propriété royale, est louée au "sous-fermier" Cabod, qui l'aurait rétabli en 1771 ou 1772. Il fabrique annuellement, à partir de fontes en provenance de Fraisans, 200 000 livres de fer en barres, qui sont écoulées en Suisse. Douze moulins sont également en activité sur le site.
Les moulins dessus sont vendus comme Bien national à la Révolution française à Jean-Baptiste Clerc (père et fils) et Jean-Baptiste Guyon-Vernier, pour la somme de 145 000 livres. En 1820, le site appartient à M. Perdonnet et se compose "d'un corps de bâtiment renfermant six tournants de moulins, une huilerie et deux ribes, une scierie à deux scies, un corps de bâtiment placé plus bas sur la rive gauche de la Loue, renfermant cinq tournants de moulins, une huilerie et une ribe et les logements de maître, une scierie à deux scies, un corps de bâtiment renfermant deux feus d'affinerie, un martinet, une fenderie où se font les cercles, les verges fendues". La forge utilise les fontes produites dans les hauts fourneaux de Haute-Saône (La Romaine, Vellexon, Scey, Valay, Vauconcourt, etc.) et emploie 21 personnes (dont 4 femmes) et 40 bûcherons.
En 1838, les installations hydrauliques comprennent des moulins à farine, des scieries et une forge, mises en jeu par douze roues hydrauliques. Elles appartiennent à cette époque à une association formée de Vautherin, Vuillier, industriels à Lods, et la société Vandel père et fils, à Pontarlier. Propriété d’Etienne Joseph Guillemin à partir de 1855, le site regroupe une huilerie, deux moulins à farine (à cinq et six paires de meules), deux ribes, une scierie, un feu d’affinerie et un martinet. Le moulin du dessus est agrandi en 1870. La matrice cadastrale signale que la parcelle 745, soit celle du moulin dessous, est convertie en "chantier […] affecté au commerce avant 1884". Le moulin de la Source (du dessus) est encore en activité en 1893, même si seulement 8 des 11 paires de meules sont en service à cette date. Il traite alors une moyenne annuelle de 5 200 hl de blé.
Dans les années 1880, une petite station d’élévation des eaux est construite en aval du moulin Guillemin. Actionnée par des turbines et des pompes, elle permet d’envoyer les eaux d’une source annexe de la Loue jusqu’au village d’Ouhans. En 1891, Guillaume Ritter, ingénieur suisse, et Charles Emile Magnin-Savary demandent aux autorités la concession des forces motrices de la Loue depuis sa source. Le projet prévoit la construction d’une centrale hydroélectrique en aval (commune de Mouthier-Haute-Pierre) et [le déplacement] d’une "petite usine au pied du barrage pour actionner les pompes qui doivent alimenter le village d’Ouhans […]". La commune cède la totalité des terrains communaux nécessaires "sous la condition que les demandeurs s’engagent à entretenir à leurs frais les pompes actuelles qui se trouvent en aval du moulin Guillemin". La concession d’exploitation est accordée en novembre 1893 mais les travaux ne sont pas exécutés, et Ritter et Magnin sont déchus de leurs droits en 1902.
Dès 1899, la ville de Besançon lance des études pour exploiter l’énergie motrice de la source de la Loue. En 1909, huit communes, dont celle d’Ouhans, se regroupent en syndicat pour acquérir un terrain, en aval de la source sur la commune de Mouthier-Haute-Pierre, dans l’intention d’y construire une centrale hydroélectrique. Autorisé par décret présidentiel du 16 août 1911, le projet est confié à l’ingénieur parisien Charles Gaudet (IA25001514). De son côté, Guillaume Ritter, toujours propriétaire du site de la source de la Loue, entreprend de construire une petite centrale hydroélectrique à l’emplacement du moulin dessous. Elle est mise en service en 1913. D’une puissance de 1150 chevaux, elle assure l’éclairage électrique du futur chantier de la centrale de Mouthier, du village d’Ouhans, puis de celui de Mouthier à partir d’août 1914. En 1914 (ou 1915 ?), Ritter cède finalement son usine à la Société des forces motrices de la Loue. L’usine est nationalisée à la Libération, aujourd’hui exploitée par EDF. Il subsiste un bâtiment, qualifié de "magasin" sur la matrice cadastrale de 1838, qui abrite aujourd’hui la Maison de la Source. La centrale est équipée de deux groupes de production, l'un doté d'une turbine Francis (1930) et l'autre pourvu d'une turbine hélice à axe vertical, installée en 1982. La puissance installée atteint 1 MW.
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Période(s)
- Principale : 19e siècle , daté par source
- Principale : 1er quart 20e siècle , daté par travaux historiques
La centrale est construite en moellon de calcaire pour l'étage de soubassement, et en maçonnerie enduite pour le premier niveau. Elle est couverte d'un toit à longs pans en tuile mécanique. La dépendance du moulin est bâtie en moellon de calcaire, avec un étage de soubassement et couverte d'un toit à croupes en tuile mécanique (rénovation récente).
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Murs
- calcaire moellon enduit
- béton parpaing de béton enduit
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Toitstuile mécanique
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Étagesétage de soubassement
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Couvertures
- toit à longs pans croupe
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Énergies
- énergie hydraulique produite sur place
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Statut de la propriétépropriété d'un établissement public de l'Etat
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Ministère des Finances, Service du cadastre
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
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- (c) Archives départementales du Doubs
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Documents d'archives
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Archives départementales du Doubs, Besançon, 3 P 441/1 Registre des états de sections (1838)
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Archives départementales du Doubs, Besançon, 3 P 441/2-3 Matrice des propriétés foncières bâties (19e siècle)
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Archives départementales du Doubs, Besançon, 3 P 441/4 Matrice des propriétés bâties (1882-1910)
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Archives départementales du Doubs, Besançon, 3 P 441/6 Matrice des propriétés bâties (1911-1964)
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Archives départementales du Doubs, Besançon, M 2378 Statistiques industrielles (1811-1812)
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Archives départementales du Doubs, Besançon : Sp 714 Service hydraulique. Renseignements sur la meunerie (1892–1903)
Bibliographie
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Annuaire statistique et historique du département du Doubs pour l'année 1821. - Besançon : Impr. Veuve Daclin, 1822.
p. 203-204 -
Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs. - Besançon : Cêtre, 1982-1987. 6 t., 3566 p. : ill. ; 24 cm.
t. 5, p. 2449-2450. -
Gille, Bertrand. Les forges françaises en 1772. - Paris: SEVPEN, 1960.
p. 52 -
Le département du Doubs. - [S.l.] : [s.n.], 1923 : ill. N° spécial de « L’Illustration économique et financière », supplément du 4 août 1923
p. 15-16 -
Pitavy Jean-Jacques - Zosso François. Villages vignerons de la Haute-Loue (Mouthier - Lods - Vuillafans), tome II (1815-1970). -Les auteurs : Echevannes, 2014, 167 p.
p. 112-113 -
Recensement des usines comtoises en 1744. In : Revue d’histoire de la sidérurgie, t.2, 1961, p. 275
p. 267 -
Vuillermot, Catherine. L'électrification dans le département du Doubs (1894-1946). - Besançon : Université de Franche-Comté, 1985. 182 f. : cartes. ; 30 cm. Mém. maîtrise : Hist. : Université de Franche-Comté : 1985
p. 134-137
Raphaël Favereaux, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 1995-
Raphaël Favereaux, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 1995-