En 1841, un mémoire du capitaine du Génie Bichot portant sur l'intérêt de la position des Rousses et de sa fortification propose d’établir un fortin au Risoux. Ce poste fortifié consisterait en une redoute bastionnée d'environ 150 m de côté extérieur et une simple tour flanquant la pointe méridionale du Risoux. Il aurait pour mission de commander le débouché de la Combe de Vert. Mais ce projet est abandonné. Trente ans plus tard, après sa défaite contre la Prusse, la France souhaite militariser sa frontière. Sous l’impulsion du général Séré de Rivières, il est de nouveau question de la construction d'un fort dans les années 1870. La mission de ce fort d'arrêt serait d'assurer la protection du camp retranché par le nord tout en interdisant le contour des Rousses par le Risoux et donc de protéger le fort des Rousses, et d’éviter la prise de contrôle des monts du Noirmont par l'ennemi. La décision d'élever un fort est entérinée le 14 janvier 1878 par la commission des places fortes, puis actée par décret le 30 août 1879. L'acquisition pour cause d'utilité publique des terrains nécessaires est réalisée le 26 décembre 1879 (actes enregistrés le 3 janvier 1881). L'ouvrage est construit en quatre ans (1880 à 1883), principalement par une main-d’œuvre de la région du Piémont comme bon nombre de fortifications bâties sur les frontières montagnardes françaises (Grenoble, Briançon...). Une rampe équipée d'un treuil permet de faire monter les blocs de pierre (calcaire) depuis le lac des Rousses. L'ouvrage a une capacité de 400 hommes. 16 pièces d’artillerie sont affectées à l'armement. Ouvrages isolés, les forts d’arrêt sont dotés d'un équipement leur permettant d'être autonome : citerne, cuisine, boulangerie et magasins y sont placés. Un poste optique est installé pour communiquer avec le fort des Rousses. En 1885, on projette le creusement de trois abris sous-roc, mais ils ne seront pas terminés. En 1886, deux décrets demandent le déboisement des abords du fort et la mise en place d'épaulements dans la vallée de l'Orbe au nord. Un an plus tard, une délibération du conseil municipal annonce la construction d’un chemin reliant le fort au mont du Gros Cretet. Mais la situation du site suscite des interrogations de l’état-major, le jugeant peu défendable en cas d'attaque depuis la Combe du Vert. Enfin, la forêt empêchait toute visibilité au-delà de 50 m depuis l’intérieur du fort. Ces raisons amènent son déclassement en 1892. Au 20e siècle, il fait partie de la ligne Maginot, système visant à défendre les frontières de l'est du pays, mais il ne sera pas utilisé lors des deux guerres mondiales. Vers 1960, le fort sert de centre d'entrainement pour l'armée, puis est acquis par la commune en 2000. Aujourd'hui, il est à l'abandon. Il se nomme également Fort Guyot, en hommage à Claude-Étienne Guyot, ancien officier de cavalerie (1768-1837).
- enquête thématique régionale, fortifications royales et nationales en Bourgogne-Franche-Comté
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Bourgogne-Franche-Comté
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Commune
Les Rousses
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Lieu-dit
la Combe du vert
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Cadastre
2021
OA
163
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Dénominationsfort
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Appellationsfort Guyot, fort du Risoux
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Parties constituantes non étudiéesdouble caponnière, fossé, poudrière, caserne, casemate
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Période(s)
- Principale : 4e quart 19e siècle , porte la date, daté par source
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Dates
- 1883, porte la date
Situé à 1 273 m d’altitude sur une arête de la vallée de l'Orbe, le fort a la forme d'un pentagone irrégulier, caractéristique du système dit Séré de Rivières. L'ouvrage est remparé sur ses cinq faces et entouré de fossés défendus par deux doubles caponnières et une simple. La porte d'entrée, protégée par une des doubles caponnières ainsi que par deux places d'armes accessibles par des escaliers (un seul subsiste), se situe à l'ouest, au front de gorge. Le front d'attaque est tourné vers l'est où est positionnée la seconde double caponnière. Dans le fort, ce front, desservi par une artère nommée rue des Remparts, comporte sept traverses-abris. La double caponnière du front d'attaque est accessible par une de ces traverses-abris, puis un sentier creusé dans le roc à l'air libre. Les murs de contrescarpe sont revêtus d'arceaux en décharge. L'accès à l'intérieur du site depuis la porte comprise dans le bâtiment d'entrée (corps de garde), autrefois équipée d'un pont-levis, donne sur une cour avec deux chemins, un vers le casernement et le second vers la rue des Remparts. Les bâtiments de casernement en rez-de-chaussée s'articulent autour de cette cour et se composent de logements, salles d'infirmerie, cuisines, boulangerie et magasins. Vers le front de gorge, en direction de la double caponnière, se situe l’unique poudrière, pouvant contenir jusqu’à 28 000 kilogrammes de poudres environ.
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Murs
- calcaire moellon
- calcaire pierre de taille
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Toitsvégétal en couverture
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Couvrements
- voûte en berceau
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Couvertures
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Escaliers
- escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
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Typologies
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État de conservationmauvais état
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Techniques
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Statut de la propriétépropriété de la commune
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
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Documents d'archives
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Service Historique de la Défense, Vincennes : 1 VH 1594-1598. Projets des travaux à effectuer aux fortifications et aux bâtiments militaires de la place : mémoires, états, correspondance, cartes, plans. 1840-1875.
- 1 VH 1594 : 1840-1845
- 1 VH 1595 : 1846-1849
- 1 VH 1596 : 1850-1853
- 1 VH 1597 : 1854-1861
- 1 VH 1598 : 1862-1875
1 VH 1594 -
Service Historique de la Défense, Vincennes : 1 VH 2078. Plans au 1/80 000. 1825-1889.
- forts du Risoux et des Rousses (1862, 1881)
forts du Risoux et des Rousses (1862, 1881) -
Service Historique de la Défense, Vincennes : 1 VH 2142. Plans au 1/50 000 et au 1/80 000. S.d. [fin du 19e siècle]
Pontarlier (Risoux et Rousses)
Bibliographie
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Clérisse, Marie-Christine. La position des Rousses dans la défense de la frontière du Jura. Fortifications et Patrimoine. 2000.
P. 71-92. -
Gallois, Delphine ; Desprez Alain ; Boutéraon, Elizabeth. Le fort des Rousses. Les Rousses : mairie des Rousses (éd), 2019. 94p. : ill.
-
Le Hallé, Guy. Histoire des fortifications en Franche-Comté et pays de l'Ain. Amiens : Martelle, 1991. 223 p.
p. 148 -
[Exposition. Besançon. 1980]. Vauban et ses successeurs en Franche-Comté : trois siècles d'architecture militaire : exposition organisée par la Délégation régionale à l'architecture et à l'environnement et la Direction régionale des affaires culturelles de Franche-Comté. Besançon : Délégation régionale à l'architecture et à l'environnement, 1981. 248 p. : ill. ; 30 cm.
p. 212
Guillaume Gézolme, chercheur. Région Franche-Comté puis Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2014-
Guillaume Gézolme, chercheur. Région Franche-Comté puis Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2014-