Dossier d’œuvre architecture IA70000203 | Réalisé par
Favereaux Raphaël
Favereaux Raphaël

Raphaël Favereaux, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 1995-

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel de la Haute-Saône
ferme, puis féculerie dite Grande Féculerie de Corbenay, actuellement usine de construction mécanique Amecor et logement
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Haute-Saône - Saint-Loup-sur-Semouse
  • Hydrographies dérivation de la Combeauté
  • Commune Corbenay
  • Lieu-dit les Naues
  • Adresse rue de la Féculerie
  • Cadastre 1837 C 648  ; 2006 C 276 à 280, 282 à 284, 643, 644, 827, 828
  • Dénominations
    ferme, féculerie, usine de construction mécanique
  • Appellations
    Grande Féculerie de Corbenay
  • Destinations
    logement
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, aire de fabrication, entrepôt industriel, logement, logement patronal, bureau, salle des machines, cheminée d'usine, bâtiment d'eau, bief de dérivation

La féculerie est mentionnée en 1862, date à laquelle son propriétaire, Eugène Poirson, est autorisé à faire usage d'une chaudière à vapeur pour le séchage de la fécule. La fabrique est acquise par Adrien Cuny en 1873, puis reprise par Alfred Gascony vers 1892. Toutefois, en 1896, la féculerie est dite "en chômage depuis une dizaine d'années". En 1900, Léopold Doillon, féculier de son état, crée avec Alfred Marie, Xavier Ballot et Apollon Laporte une société pour le fonctionnement de sa féculerie. Rapidement, l'association périclite et le négociant Ballot, allié à l'industriel Laporte, restent seuls à la tête de la société, dénommée société anonyme Grande Féculerie de Corbenay. Les bâtiments de production, compris dans l'exploitation agricole de la Boigerie, sont en mauvais état. Ils sont réhabilités, rééquipés (turbine hydraulique, chaudière et machine à vapeur, nouvelles transmissions) et loués par la famille Gascony, avant d'être achetés en 1913. Un bâtiment de stockage des pommes de terre et un logement patronal sont construits entre 1900 et 1905. Vers 1910, la féculerie traite annuellement 3800 t de pommes de terre et produit de 7 à 8000 sacs de fécule. Propriétaire foncier, Augustin Ballot poursuit parallèlement de mener son exploitation agricole, notamment pour la fourniture de pommes de terres. En 1912, la société en nom collectif Jules Dugravot et Cie (du nom de son directeur) est fondée afin de diversifier l'activité féculière, nécessairement saisonnière. Improprement dénommée savonnerie, cette petite entreprise a pour but la fabrication de résinate de soude (colle à base de résine et de soude) employé dans l'industrie papetière. Elle s'implante dans un bâtiment de l'ancienne ferme, vraisemblablement édifié vers 1840, pourvu d'une chaudière et d'une cheminée en brique. Cette activité cesse en 1941. En 1920, une petite centrale hydroélectrique, aménagée en amont sur la Combeauté, dans l'ancien moulin Xolin, alimente la féculerie en électricité. Peu après, la fabrique est reliée au réseau ferroviaire par un embranchement particulier. La féculerie essuie deux incendies partiels en 1908 et 1924. La pomme de terre provient essentiellement de l'extérieur de la région jusqu'en 1933, puis du secteur à partir de cette date. La fécule, extraite après les opérations de lavage des tubercules, de râpage, de tamisage (séparation de la pulpe et de la fécule), de raffinage, de séchage, de stockage et de conditionnement (sacs de 100 kg), est utilisée dans les industries textile, agro-alimentaire, papetière et métallurgique (fonderie). Entre 1911 et 1931, la Grande Féculerie de Corbenay reprend à bail la féculerie Bonnardot (Seurre, 21). De 1932 à 1935, elle exploite, associée à l'industriel féculier Jean Brueder, l'établissement de Malliard de Conflans-sur-Lanterne (étudié IA70000188). En 1937, la féculerie traite annuellement 3500 t de pomme de terre, pour une capacité de production maximale de 550 t de fécule. Partiellement détruite par un incendie en 1943, la féculerie de Corbenay est reconstruite entre 1944 et 1949. L'activité périclite après la Seconde Guerre mondiale et la fabrication de fécule est arrêtée en 1965. La société est dissoute en 1975. Une partie des bâtiments a été réoccupée dès 1965 par une entreprise de mécanique générale (Amecor), encore présente sur les lieux. Une autre partie de l'atelier de fabrication a été reconvertie en logements. L'atelier de réparation a été détruit et l'une des cheminées a été arasée. Les installations techniques ont été démantelées, à l'exception d'un moteur électrique Edison et d'une turbine hydraulique. L'arrêté préfectoral du 5 juin 1862 autorise la mise en service d'une chaudière à vapeur des Ets Legay (Mulhouse, 68). Une des deux turbines installées au début du 20e siècle, de marque Goulut-Borne, est encore en place en 2006. La chaudière tubulaire horizontale Singrün, mise en place pour la savonnerie, a été autorisée en 1912. Une turbine de 25 ch et un moteur électrique de 20 ch sont attestés en 1937. La féculerie emploie 15 ouvriers en 1901, entre 10 et 15 en 1918 et 2 après la Seconde Guerre.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 19e siècle , daté par source, daté par travaux historiques, daté par tradition orale
    • Principale : 1er quart 20e siècle , daté par source, daté par travaux historiques, daté par tradition orale
    • Principale : 2e quart 20e siècle , daté par source, daté par travaux historiques, daté par tradition orale

A l'exception d'un entrepôt industriel (cave à pommes de terre) construit en charpente de bois et en essentage de planches, les bâtiments sont en moellon de grès enduit, couverts de toit à longs pans et de tuile mécanique. L'atelier de fabrication dit salle des tables, permettant d'opérer sur des tables inclinées la séparation entre la pulpe et la fécule, est pourvu d'un étage où s'effectuait le séchage de la fécule et son blutage. Le local de l'ancienne machine à vapeur est construit en brique. La cheminée en brique de l'ancienne savonnerie est encore en place, quoique dégradée. Le logement patronal est pourvu d'un étage et d'un toit à demi-croupes. Il subsiste une fosse à pulpe, vaste aire rectangulaire délimitée par des dalles de grès adossées à des talus, d'une profondeur d'environ 1 mètre et d'une surface d'environ 800 m².

  • Murs
    • grès moellon enduit
    • bois
    • brique
    • essentage de planches
  • Toits
    tuile mécanique
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • demi-croupe
  • Énergies
    • énergie hydraulique produite à distance
    • énergie thermique produite sur place
    • énergie électrique achetée
    • énergie hydraulique produite sur place turbine hydraulique
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents figurés

  • Plan-masse de la féculerie au début du 20e siècle. Mise au net André Céréza, échelle 1:1000. Dans : " Apogée et déclin d'une entreprise au XXe siècle, [...] ", 1996, n.p. (annexe).

  • Corbenay. - La Féculerie. Carte postale, Reuchet-Ougier impr., Fougerolles, s.d. [vers 1910].

    Collection particulière
  • [Plan à l'appui de la demande présentée le 21 février 1862 par M. Poirson à l'effet d'être autorisé à établir une chaudière à vapeur dans sa féculerie à Corbenay].

    Archives départementales de la Haute-Saône, Vesoul
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2006
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Favereaux Raphaël
Favereaux Raphaël

Raphaël Favereaux, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 1995-

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