Dossier d’œuvre architecture IA71003549 | Réalisé par ;
Favereaux Raphaël (Contributeur)
Favereaux Raphaël

Raphaël Favereaux, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 1995-

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Mairot Philippe (Contributeur)
Mairot Philippe

Philippe Mairot, chercheur. Région Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2011-

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  • opération ponctuelle, architecture rurale du Charolais-Brionnais
Château et ferme de Joux
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Charolais-Brionnais - Chauffailles
  • Commune Saint-Laurent-en-Brionnais
  • Lieu-dit Le Bourg
  • Cadastre 2019 B 395 à 399
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    mur de clôture, puits, poulailler, logis, cour, étable, parc, fenil, bûcher, jardin

Une demeure seigneuriale avant la Révolution

Avant la Révolution, la paroisse de Saint-Laurent-en-Brionnais abritait deux fiefs seigneuriaux : celui de Corson (dont une tour, partiellement ruinée est conservée au milieu d’un pré) et celui du Vigneau, ou Vignaux, auquel étaient adjoints les terres de Joux, qui, bien que propriété des seigneurs, étaient des fonds « en roture », c’est-à-dire sans statut seigneurial (d’après le recueil de Peincedé, tome XII, mentionnant un dénombrement de la seigneurie des 13 août 1697 et 4 mars 1698, arch. dép. 21, cote B 12005). L’existence de la seigneurie « prétendue de Joux et du Vigneau » est attestée depuis la fin du XIVe siècle.

Comme l’indique le curé de la paroisse en 1757 (Arch. dép. 21, cote C 3531), le château des seigneurs faisait « partie du village, à cent pas de Saint-Laurent [autrement dit de l’église] ». L’aspect originel de la demeure n’est pas connu. Les bâtiments actuels du domaine forment un ensemble complexe de constructions de différentes périodes. Un procès-verbal de 1763, constatant la présence des armoiries des anciens seigneurs de Joux dans l’église de Saint-Laurent (arch. dép. 71, cote 2 F 34), mentionne la présence de ces mêmes armoiries « sur la cheminée de la seconde chambre, au-dessus de la cave voûtée dudit château » et sur « deux ou trois pierres […] lesquelles étaient posées sur différentes cheminées du château de Joux et qui ont depuis été démolies ». Ce texte permet de comprendre qu’une partie des anciens bâtiments a été conservée, tandis que d’autres ont été supprimées et vraisemblablement remplacées par de nouvelles constructions. Ainsi, la demeure est aujourd’hui un ensemble datant principalement des XVIIIe et XIXe siècles. Une canonnière (XVIe siècle) et un contrefort, visibles sur la façade principale, à l’ouest, témoignent encore de la bâtisse primitive.

La principale dépendance du domaine fait également partie des éléments anciens ayant pu être conservés. Ses murs-pignons dépassant légèrement de la toiture indiquent que le bâtiment était probablement couvert de chaume à l’origine. Une des fermes de sa charpente porte l’inscription « 1767 », date à laquelle elle a probablement été refaite pour recevoir une couverture en tuiles plates.

L’acquisition par Claude Mommessin

En 1809, le domaine, alors propriété des Perrin de Daron (famille de notables implantée à Oyé), est cédé à Claude Mommessin (1758-1824), marchand, en échange de plusieurs prés d’embouche à Oyé, Saint-Christophe-en-Brionnais et Vareilles. Au moment de l'acquisition, Claude Mommessin occupe déjà les lieux, étant devenu quelques années auparavant fermier du domaine via un bail verbal (Acte d’échange de 1809, arch. dép. 71, cote 3E 13067). Né à Oyé, au village d’Orval, benjamin de sa fratrie, il s'installe à Saint-Laurent-en-Brionnais après son mariage avec Philiberte Circaud en 1792. Il possède alors une certaine aisance, due à l'embouche, comme en attestent ses 10 000 livres d'apport à la communauté de biens constitué avec son épouse, qui proviennent « tant de ses droits légitimaires successifs [autrement dit de la succession de ses père et mère] que du produit de son commerce » (Contrat de mariage entre Claude Mommessin et Philiberte Circaud, arch. dép. 71, cote 3E 13058). Il poursuit son activité d'embouche à Saint-Laurent-en-Brionnais. En 1809, le domaine de Joux se compose ainsi d’une cour et d’un jardin, d’une chenevière, de plusieurs parcelles en « verchères, prés, terres, pâquiers et brosses » et d’un pré d’embouche « appelé des Planches ». Toutefois, Claude reste sans doute l’un des premiers emboucheurs de la commune, où les cultures dominent encore le paysage au moment de l'établissement du cadastre en 1826.

Les successeurs de Claude Mommessin

Après la mort de Claude Mommessin, son fils unique, Jean-Claude (1792-1863), lui succède. Marié en 1826 à Marie-Claudine Augay (1802-1891), originaire de Varennes-sous-Dun, il possède trois exploitations sur la commune de Saint-Laurent : le domaine de Joux, qu’il gère lui-même, ainsi qu’un domaine aux Mathys et un autre Verdier, qu’il loue à des fermiers. Il augmente ses possessions de manière importante, avec l’acquisition de plusieurs prés d’embouche (dont le pré de l’Hôpital, d’environ 23 hectares, à Amanzé et Prizy). En 1863, il possède ainsi plus de 160 hectares, dont 65 % à Saint-Laurent-en-Brionnais et le reste dans les communes environnantes (Ligny-en-Brionnais, Vauban, Gibles, Amanzé et Prizy). Régulièrement qualifié de marchand-emboucheur dans les registres de l’état civil, Jean-Claude Mommessin fait également de la politique : il est maire de Saint-Laurent-en-Brionnais à partir de 1827 et conseiller général en 1852. Ces mandats prendront fin avec sa mort soudaine le 22 juin 1863.

Marie-Claudine Augay lui a donné 10 enfants, mais seuls 3 fils lui survivent : Claude-Marie-Auguste (1831-1887), notaire à La Clayette, qui reprend l’activité du domaine de Joux à la mort de son père, Antoine (1832-1911), dit « Antonin », qui s’établit au hameau du Perret, où il fait construire une imposante villa après son mariage en 1870, et Jean-Marie (1837-1921), dit « Joanny », qui s’installe avec sa mère dans une autre maison au bourg de Saint-Laurent. Auguste fait réaliser des transformations au début des années 1870 sur les bâtiments de Joux. Il fait agrandir la maison par l'ajout d'une galerie sur deux niveaux, côté jardin, et d'une tour circulaire couronnée d’un décor de faux-mâchicoulis et d'un toit en poivrière, d'une bibliothèque, au nord, et d'un portique reliant l'édifice à un pavillon, à l’ouest de celui-ci. Il fait également détruire une ancienne dépendance, accolée à la demeure au sud et visible sur le plan cadastral de 1826, pour faire bâtir une nouvelle aile joignant la vieille grange et abritant une écurie de chevaux et deux remises pour les voitures.

En 1879, alors que Joanny fait un beau mariage avec une aristocrate, Marie-Marguerite-Clémentine Dupont de Dinechin (1851-1917), Marie-Claudine Augay procède au partage des biens de son mari entre ses trois fils. Le domaine de Joux revient logiquement à Auguste, qui l’occupe depuis plusieurs années. Il décède, célibataire, en juin 1887. Sa déclaration de succession mentionne qu’entre la date de sa mort et la rédaction de la déclaration, début décembre, les ventes de bovins ont rapportés 9845 francs. Dans son testament, rédigé dès 1865, il avait fait de son plus jeune frère, son légataire universel, Antonin n'héritant que d’une petite locaterie (5 ha) à Chéry et du pré des Planches, soit 1/8e de l’héritage. A sa mort en 1921, Joanny possède près de 230 hectares, sans compter les biens de son épouse à Fleury-la-Montagne. Sa fille unique, Marie-Françoise-Eulalie-Elisabeth Mommessin (1888-1973), épouse Théodore-Marie-Joseph Perroy, chimiste, directeur du laboratoire municipal de Cannes, dans les Alpes-Maritimes. Leurs descendants sont toujours propriétaires des lieux.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 18e siècle, 3e quart 19e siècle
    • Secondaire : 16e siècle

Les bâtiments agricoles, au nord et à l’est, et le logis, au sud, forment une cour rectangulaire et ouverte à l’ouest sur des jardins potagers. Construit en moellons, le bâtiment nord abrite une remise flanquée de deux étables, surmontées de fenils. Bordée de murs-pignons couronnés de redents, la haute toiture, couverte en tuiles plates, possède une charpente en bois, dont l'extrémité d'une solive porte la date gravée "1761". Construit en moellons enduits et couvert d’un toit à longs pans en tuiles plates, le bâtiment est abrite lui des remises, une granges et une ancienne écurie. Ses quatre portes cochères sont couvertes d’arcs en anse de panier. Assez remanié, le logis principal est flanqué de hautes constructions couvertes en appentis. Il est pourvu de deux étages carrés, couronnés d’une corniche à modillons, soutenant un toit en tuiles plates. Ce logis est relié via une terrasse couverte à un petit bâtiment édifié au sud-ouest, couvert d’un toit à croupes en tuiles plates. Une extension, couverte en appentis et généreusement ajourée, a été construite contre la façade est du logis principal. Ce dernier est cantonné au nord-est d’une tourelle coiffée d’un toit conique.

  • Murs
    • pierre moellon enduit partiel
  • Toits
    tuile plate, tuile mécanique
  • Étages
    2 étages carrés
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
    • toit à deux pans croupe
    • toit conique
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de Saône-et-Loire : 3P 431/1. Cadastre de la commune de Saint-Laurent-en-Brionnais. 1828-1965.

    - 3P 431/1 MA : Registre des états de sections. 1828.

    - 3P 431/1 MA : Matrice des propriétés bâties et non-bâties. 1828-1882 (propriétés bâties), 1828-1914 (propriétés non-bâties).

    - 3P 341/1 MR : Matrice des propriétés bâties. 1911-1965.

    - 3P 341/1 MR : Matrice des propriétés non-bâties. 1914-1965.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3E 13064. Minutes de l'étude notariale de Barthélémy Ducray, père (Saint-Laurent-en-Brionnais). 1792.

    Contrat de mariage entre Jean Claude Mommessin, marchand à Oyé, et Philiberte Circaud, du même lieu. 31 janvier 1792.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3E 13067. Minutes de l'étude notariale de Barthélémy Ducray, père (Saint-Laurent-en-Brionnais). 1809.

    Echange entre Monsieur Jean Perrin, propriétaire demeurant à Paray, et sieur Claude Mommessin, marchand, propriétaire à saint-Laurent, et Philiberte Circaud, sa femme. 31 août 1809.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 2F 34. Bernard de Joux, seigneur du Vigneau (Documents isolés sur les familles notables). 1753-1763.

    Procès-verbal qui constate des armoiries des anciens seigneurs de Joux qui sont dans l'église de Saint-Laurent, fait à l'acquisition de messire Jean Salomon Bernard, chevalier, seigneur de Joux, le Vignaux et autres lieux, demeurant à Mâcon. 23 mai 1763.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3Q 11238. Mutations par décès (Bureau de La Clayette). Mai 1863 - avril 1867.

    Déclaration de succession de Jean-Claude Mommessin. 12 décembre 1863.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3Q 11249. Mutations par décès (Bureau de La Clayette). Août 1887 - janvier 1889.

    Déclaration de succession de Claude marie Auguste Mommessin. 9 décembre 1887.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3Q 23536. Mutations par décès (bureau de La Clayette). 9 mai 1921 - 28 juin 1922.

    Déclaration de succession de Joanny Mommessin. 12 mai 1922.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Côte-d'Or : B 12005. Inventaires anciens. Recueil de Peincedé. Tome 12. 1773-1792.

    Archives départementales de la Côte-d'Or, Dijon
  • Archives départementales de la Côte d'Or : C 3531. Registre contenant les réponses des curés des communautés des comtés d'Auxerre, de Bar-sur-Seine, de Charolles et de Mâcon au questionnaire qui leur avait été adressé à l'occasion de la confection de la grande carte du duché. 1757.

    Archives départementales de la Côte-d'Or, Dijon

Documents figurés

  • Vue des bâtiments du domaine de Joux. Carte postale. Edit. Lathuillière. Vers 1900.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Vue de la façade postérieure du château de Joux, depuis le jardin. Carte postale. Edit. Lathuillière. Vers 1900.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Vue du bâtiment du domaine de Joux. Photographie (noir et blanc), par Raymond Oursel, vers 1970.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
(c) PETR du Pays Charolais-Brionnais
Favereaux Raphaël
Favereaux Raphaël

Raphaël Favereaux, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 1995-

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Mairot Philippe
Mairot Philippe

Philippe Mairot, chercheur. Région Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2011-

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