Philippe Mairot, chercheur. Région Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2011-
- enquête thématique régionale, architecture rurale du Charolais-Brionnais
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Barbe-Richaud Pierre-MarieBarbe-Richaud Pierre-Marie
Pierre-Marie Barbe-Richaud, photographe. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2008-
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Charolais-Brionnais - Charolles
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Commune
Saint-Julien-de-Civry
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Lieu-dit
En Vaux
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Dénominationsferme
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Parties constituantes non étudiéesmaison, grange, remise agricole, étable, toit à porcs, fournil, fenil, poulailler
La colline de Vaulx de Chizeuil
Le nom du lieu a connu différentes orthographes au fil des siècles - Veau, Vaux, Vaulx - et a souvent été associé au nom de Chizeuil, Chizeul ou Chizelle. Selon Mario Rossi (Les Noms de lieux du Brionnais-Charolais, éd. Publibook, 2009), ce toponyme possède des origines latines. Vaulx provient de vallis, signifiant vallée, et Chizeuil de casam, désignant une petite construction légère et temporaire, voire une installation plus durable, au bord d’une voie romaine, les casae. Cette étymologie pourrait donc indiquer une occupation humaine ancienne de la colline, point culminant (406 m) de la commune de Saint-Julien-de-Civry. En 1757, le curé de Saint-Julien-de-Civry qualifie ce lieu de « montagne à la bize [au nord] à une bonne demie lieue de mon village [le bourg de Saint-Julien-de-Civry] » (Arch. dép. 21, cote C 3530).
La colline de Vaulx de Chizeuil est un lieu historique de Saint-Julien-de-Civry avec son château, dont les seigneurs ont exercé la haute-justice dans toute la paroisse jusqu’à la Révolution. Le versant est de la colline est occupé par un des grands prés d’embouche du Brionnais, le pré Léchenaud, de plus de 28 hectares. Les prés de Saint-Julien-de-Civry sont considérés « d’assez bonne qualité » par l’intendant de Bourgogne au milieu du XVIIe siècle (Arch. dép. 21, cote C 2284). Ils sont « excellents » sous la plume de l’abbé Claude Courtepée au XVIIIe siècle (Description générale et particulière du duché de Bourgogne, Tome IV, 1774). Toutefois, le versant sud de la colline a longtemps été occupé par « la plus grande partie des vignes » de Saint-Julien-de-Civry, comme l’indique Joseph Sandre dans sa monographie du village écrite entre 1885 et 1887. Ce dernier constate qu’elles sont « exemptes jusqu’à présent du phylloxera », ce qui explique sans doute qu’elles aient perduré ici plus que dans d'autres communes du Brionnais.
A la fin du XIXe siècle, le Vaulx de Chizeuil suscite également l’intérêt pour la vue qu’il offre sur le paysage. Le paysagiste Achille Duchêne en tient compte en aménageant un parc d’agrément au sommet de la colline, autour de la propriété de Léon Geoffray, ambassadeur de France à Londres puis à Madrid. Joseph Sandre écrit à ce sujet : « Veau est au-dessus du panier à mon avis. Non point, le château de MM. Geoffray mis à part, que les maisons en soient mieux construites ou plus élégantes, mais la vue y est réellement superbe. […] De Veau, on découvre plus de quinze clochers à l’œil nu. Et dans ce vaste paysage, une infini variété de tons et d’aspects…mais je renonce à décrire : il faudrait un peintre pour fixer, sur une immense toile, le tableau qu’on a devant soi, par un jour de printemps et de grand soleil. Et encore, quel artiste pourrait retracer l’infinité des détails ! »
La ferme de Claude Despierres, dit "le Petit"
En 1794, Antoine Despierres (1737-1822), marchand et emboucheur résidant aux Bouffiers, commune de Prizy, acquiert plusieurs biens à Saint-Julien-de-Civry dans le cadre de la vente des Biens nationaux, notamment l’ancien château seigneurial de Vaulx et la moitié du pré Léchenaud. Le 3 février 1819, il fait rédiger son testament (Arch. dép. 71, cote 3E 24478), dans lequel il procède au partage de ses biens entre ses 7 enfants (6 fils et une fille). L'ancien château et le pré reviennent à son plus jeune fils Etienne (1781-1848). Quelques années plus tôt, Antoine avait acquis d'autres bâtiments sur la colline de Vaulx, occupés en 1819 par un dénommé Christophe Perrier et qu'il destine au 3e membre de la fratrie, Claude (1770-1841), surnommé "le Petit » afin le différencier de l’un de ses aînés à qui a été donné le même prénom.
Après en avoir hérité, Claude fait reconstruire l’ensemble des bâtiments. La maison est édifiée au début des années 1820 (la date de 1821 est gravée sur le linteau de la porte d’entrée). Les dépendances sont reconstruites un peu plus tardivement. Le plan cadastral de 1823 présente en effet une construction, à l’arrière de la maison, aujourd’hui disparue. La reconstruction se fait en deux temps. Un premier bâtiment de taille modeste (une remise et une étable) est d'abord édifié dans la seconde moitié des années 1820, puis un second dans le prolongement du premier, plus important, en 1831 (date également gravée sur le linteau d’une des portes du bâtiment). Claude Despierres possède, parmi les biens dont il a hérité, une petite carrière à proximité d’où proviennent vraisemblablement les matériaux de construction. Il est également propriétaire d’autres bâtiments de l’autre côté de la route, déjà existants avant son arrivée : un fournil et une autre grange, aujourd’hui détruite.
Le domaine de Claude, dit « Petit », s’étend sur près de 20 ha en 1823, ce qui en fait une des quinze plus grosses exploitations de la commune, qui en compte plus de 350 à l’époque. Bien qu’il possède 6,2 hectares de prés (dont le pré, dit « La Chaintre », de 3,9 ha), l’exploitation est dominée par les cultures (11,3 hectares). Tout en faisant le commerce du bétail, Claude pratique donc une activité de polyculture. Dans le recensement de population de 1846, son fils Laurent (1811-1896), qui a pris sa suite, est ainsi mentionné comme cultivateur, alors qu’à proximité, son oncle Etienne, dont la propriété est couverte à 65 % en herbe, est désigné comme marchand de bétail. La superficie en herbe de l’exploitation va toutefois progresser au cours du XIXe siècle. En 1911, Nicolas Despierres (1850-1914), fils de Laurent, possède ainsi 31 ha dont 22 ha en prés et pâtures. Au cours du XIXe siècle, ce phénomène concerne l’ensemble de la commune, où la surface en herbe passe de 48 % à 64 % entre 1824 et 1886. La surface en vignes augmente également (de 24 à 55 ha), le tout au détriment des cultures dont la part diminue de moitié.
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Période(s)
- Principale : 1ère moitié 19e siècle
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Dates
- 1821, porte la date
- 1831, porte la date
La maison d’habitation est un bâtiment quadrangulaire, sur 2 niveaux (rez-de-chaussée et un étage carré) couvert d’un toit à croupes en tuiles plates. Elle est construite en moellons de calcaire principalement, en dehors des encadrements de baies en moellons équarris et de quelques parties de murs en briques sous les appuis de fenêtres ou correspondant à l’aménagement d’un placard dans l’épaisseur du mur à l’intérieur. La façade antérieure présente une organisation symétrique. Le linteau de la porte d’entrée est gravé d’une date : 1821. Un escalier permet l’accès à la cave. La maison est précédée d’une petite cour clôturée de murets. A l’arrière du corps de logis principal, l’habitation se complète par deux petits appentis.
La dépendance principale est à l’arrière de la maison. Elle est constituée de deux parties ; une première partie, orientée nord-est, comprenant une ancienne étable et une ancienne remise, une seconde partie de taille plus importante, comprenant deux étables de part et d’autre d’une remise et un appentis. Une des portes d’étables du second bâtiment porte l’inscription : 1831. Deux autres petites dépendances, servant de fruitiers ou de poulaillers et soues à cochons se situent au sud-ouest de la maison. De l’autre côté de la route, un bâtiment à deux pans abrite le four à pain de la propriété. L’ensemble de ces bâtiments sont édifiés en moellons de calcaire et couverts de toit à deux pans en tuiles plates et partiellement en tuiles mécaniques.
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Murs
- calcaire moellon enduit partiel
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Toitstuile plate
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Étages1 étage carré
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Couvertures
- toit à longs pans croupe
- appentis
- toit à deux pans
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Escaliers
- escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
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Statut de la propriétépropriété d'une personne privée
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
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Documents d'archives
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Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3P 433/1. Cadastre de la commune de saint-Julien-de-Civry. 1824-1965.
- 3P 433/1 MA : Registre des états de sections. 1824.
- 3P 433/1 MA : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non-bâties. 1824-1882 (propriétés bâties), 1824-1914 (propriétés non-bâties).
- 3P 433/1 MR : Matrice cadastrale des propriétés bâties. 1911-1965.
- 3P 433/1 MR : Matrice cadastrale des propriétés non-bâties. 1914-1965.
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Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3E 24478. Minutes de l'étude notariale de Claude-Philibert Grandjean, fils (Saint-Julien-de-Civry). 1819-1820.
Testament de sieur Antoine Despierres, propriétaire demeurant au lieu des Bouffiers, commune de Prizy. 3 février 1819.
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Archives départementales de la Saône-et-Loire : Q 305-306. Biens nationaux : table des ventes suite aux confiscations de la période révolutionnaire. 1790-1811.
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Archives départementales de la Côte d'Or : C 2884. Registres des déclarations des biens et dettes des communautés (Bailliages d'Autun, de Montcenis, de Bourbon-Lancy, de Semur-en-Brionnais et de Charolles). 1666-1669.
Par ordre de J. Bouchu, intendant de Bourgogne, et sous forme de questionnaire, d'après les procès-verbaux dressés dans chaque communauté par les subdélégués, de 1666 à 1669, en conformité de l'ordonnance royale du 7 août 1664 et de l'arrêt du Conseil d'État du 7 août 1665.
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Archives départementales de la Côte d'Or : C 3530. Registre formé de la transcription de la réponse des curés des paroisses de la Province au questionnaire qui leur avait été adressé à l'occasion de la confection de la grande carte du duché (Communautés du Chalonnois, de l'Autunois et du Brionnois). 1757.
Bibliographie
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COURTEPEE, BEGUILLET. Description générale et particulière du Duché de Bourgogne. Tome III : Bailliages de Charolles, Montcenis, Semur, Chalon-sur-Saône et Noyers. Avallon : Editions F.E.R.N., 1967 (3e ed.).
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ROSSI, Mario. Les Noms de lieux du Charolais-Brionnais. Paris : Editons Publibook, 2009.
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SANDRE, Joseph. Essai de monographie locale : simples notes sur Saint-Julien-de-Civry. [s.l.] : Académie de Mâcon, 1896.
Raphaël Favereaux, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 1995-
Philippe Mairot, chercheur. Région Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2011-
Raphaël Favereaux, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 1995-