Le site est une ancienne maison-forte, qui au 10e siècle, était un lieu de plaisance pour les Ducs de Bourgogne (Courtépée). Les Vienne, possesseurs de la seigneurie depuis le 12e siècle, y établirent un château-fort flanqué de tours et environné d'épaisses murailles reliées entre elles par des courtines. Le tout était protégé par des fossés profonds alimentés en eau par un canal de déviation de la Saône et on y entrait par un porche couvert, précédé d'un pont-levis armé d'une lourde herse.
A la famille des Vienne succéda en 1436 celle des Longvy à la suite du mariage de Jeanne de Vienne avec Jean de Longvy. C'est Gérard de Longvy qui, à la fin du 15e siècle ou au début du 16e siècle fit reconstruire la chapelle qui avait été fondée au mois de mai 1297 par Philippe de Vienne.
Devenu possesseur du château en 1526 par son mariage avec Françoise de Longvy, Philippe Chabot, amiral de France, fit décorer la chapelle dans le style de la Renaissance et exécuter d'immenses travaux qui changèrent l'aspect du château médiéval, sans néanmoins toucher aux principales fortifications.
Toute la partie septentrionale qui, avec le donjon, formait le corps de logis des seigneurs, fut entièrement reconstruite vers 1530. De plan carré à trois étages, accompagnée de plusieurs tourelles et de deux grands pavillons carrés, cette nouvelle demeure fut richement décorée dans le goût nouveau. On y arrivait par un escalier principal dont les marches étaient en marbre et dont les murs présentaient dans des niches les bustes des derniers rois de France. Il y avait des appartements pour le roi et la reine ainsi qu'une salle d'armes, au rez-de-chaussés dans une des tours.
Une terrasse donnant sur les fossés bordait le château du côté du nord. La cour, située du côté du midi, entourée de fortifications, était une véritable place d'armes.
Près du pont-levis s'élevait la chapelle et les basses-cours qui comprenaient une masse de bâtiments considérables : logements des serviteurs, parties agricoles et artisanales ainsi que le couvent des desservants de la chapelle. Dès l’origine, un parc d'une lieue de circuit s'étendait autour du château. Il fut agrandit par l'amiral Chabot et clôt de murs en 1535. Il était embelli par différentes constructions dont les plus remarquables étaient le pavillon et la grotte ornée de rocailles, de statues allégoriques et de fresques ayant pour thème les Métamorphoses d'Ovide. Non loin de la grotte étaient la ménagerie et la belle allée du mail.
De la famille des Chabot, la terre passa en 1597 à la maison de Lorraine, puis en 1675 à la maison de Bourbon. En 1739 elle échut à la famille de la Vallière. Dans le même temps, le château éprouva de nombreuses vicissitudes. Saccagé une première fois en 1653 pendant la Fronde, des réparations furent entreprises en 1670, mais il fut accidentellement incendié à la fin du 16e siècle. Enfin, le duc de la Vallière ordonna sa démolition en 1774.
En dehors de la chapelle et du bâtiment limitant aujourd'hui l'accès à la propriété agricole, les derniers vestiges du château furent démantelés et leurs matériaux utilisés par la duchesse de Châtillon pour reconstruire ses fermes de Tontenant, Chamberne et Clux en 1786. Juste avant la Révolution, l'ensemble avec ses parties subsistantes a été transformé en site fermer avec logis de maître.
(d'après Baudot)
La chapelle fut fondée en mai 1297 par Philippe de Vienne. H. Baudot signale un terrier dressé en 1489 où sont indiqués la situation de la chapelle à l'intérieur de l'enceinte du château ainsi que sa consécration à la Vierge. Selon Pierre Quarré, c'est Gérard de Longvy qui entreprit, à l'extrême fin du 15e siècle ou dans les premières années du 16e siècle, la reconstruction de la chapelle actuelle ; elle était achevée sous son neveu, Jean de Longvy, troisième du nom.
Devenu possesseur du château en 1526, Philippe Chabot, comte de Charny, amiral de France, gouverneur de Bourgogne et Normandie, donna à certaines parties de l'édifice, entre 1533 et 1538, une parure de style Renaissance ; jusqu'à aujourd'hui, l'architecture de l'édifice n'a subi aucun remaniement. On ne doit déplorer que l'incendie qu a détruit, au milieu du 19e siècle, les vieux combles et la flèche octogonale qui se dressait au milieu de la nef.
Par contre, le décor architectural ainsi que le mobilier de la chapelle durent en grande partie être dépecés par son propriétaire, le duc d'Uzès, en 1881. La décoration de la façade comprenait, au-dessus du portail, trois statues placées sous des dais : la Vierge à l'Enfant entre saint Pierre et saint Paul. Edmond Foulc avait acheté la statue de la Vierge, le saint Paul qui se dressait à sa gauche, un écusson flanqué de deux angelots et l'admirable ensemble de la clôture du chœur ; le saint Paul, très mutilé, est resté en place. Foulc ne conserva pour sa collection que la Vierge et la clôture du chœur, les autres pièces furent livrées aux antiquaires. Le saint Paul fut acheté par Raoul Duseigneur qui le céda au Louvre en 1903 ; un autre groupe d'angelots entourant des armoiries y est entré avec la collection Arconati-Visconti en 1914. Les œuvres qui étaient restées dans la collection Foulc - la Vierge à l'Enfant, l'écusson et la clôture du chœur - passèrent aux États-Unis en 1927 et furent acquises par le Philadelphia Museum of Art, où est venu les rejoindre en 1945 le retable anversois, autrefois sous le maître-autel (collection Grey-Barnard).
Chargée de recherche au service Inventaire et Patrimoine - Région Bourgogne-Franche-Comté