Dossier d’œuvre architecture IA21005901 | Réalisé par
Gézolme Guillaume (Contributeur)
Gézolme Guillaume

Guillaume Gézolme, chercheur. Région Franche-Comté puis Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2014-

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  • enquête thématique régionale, fortifications royales et nationales en Bourgogne-Franche-Comté
tour des Filles
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bourgogne-Franche-Comté
  • Commune Beaune
  • Adresse boulevard Maréchal Foch
  • Cadastre 2023 AB 366  ; 1826 O 21, 22
  • Dénominations
    tour
  • Appellations
    tour de l'Oratoire, tour des Filles
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    maison, fossé, entrepôt commercial, rampe d'accès

Nommée tour des "Filles" puis tour de "l'Oratoire" (en raison de la présence d'un collège de cette congrégation), cet ouvrage est un boulevard et non un bastion comme il est improprement appelé. La tour est élevée lors de la seconde époque du renforcement des fortifications de la cité, voulu par Louis XII et achevé par François 1er. L'édifice est contemporain des autres "grosses" tours bâties au début du 16e siècle. Sa construction débute en 1519 et s'achève vers 1524. Les travaux sont réalisés par Jean le Jay. Cette chronologie, proposée par Brice Collet, réfute celle de Joseph Délissey qui imaginait que cette tour aurait été commencée en 1482. En 1524, l’édifice comprend deux niveaux et une plateforme pouvant accueillir de l'artillerie. En 1609, à l’instar des remparts et autres tours, d’importantes réparations sont menées afin que l'édifice soit en état de défense, comme le mentionne un procès-verbal de M. de Bretagne, lieutenant criminel du bailliage de Beaune. A partir de 1674, la tour n'a plus d'utilité militaire, la frontière du royaume étant repoussée de plus de 100 km vers l'est. Au cours de la seconde moitié du 18e siècle, la municipalité engage des travaux d’embellissement de la ville. Le maire, Jean-François Maufoux, propose d’aménager une promenade "commode et continue" entre le bastion Saint-Nicolas et la tour des Dames, car la nuit les portes de la ville sont closes. En 1789, la parcelle autour de la tour est louée à Maufoux pour neuf années (70 livres par an), pour en faire un bien communal. A la vente des biens nationaux en 1794, le "bastion" est acquis par Mme Verry, veuve de Simon Verry qui avait établi une maison de négoce en 1777 rue du Collège. Les caves servent à entreposer les fûts de vin. Le fils, Rameau (ou Christophe ?) Verry, reprend l'affaire et entreprend des travaux en surélevant de deux niveaux la tour vers 1826. Le cadastre indique à cette date "des caves en construction" ainsi qu'une "maison en construction" située sur la plateforme supérieure de l'édifice. En 1847, Alexis Chanson devient propriétaire des lieux et de l'activité mise en place par Simon Verry en 1750. La famille Chanson couvre le terre-plein de la tour par un magasin. La façade de style néo-classique est probablement déjà construite à cette époque. Vers 1858, la ville projette la construction d'une école entre le fossé oriental de la tour et l'ancienne rue de l'Oratoire. Des plans sont dressés mais le projet est abandonné. En 1877, les remparts jouxtant la tour à sa gorge sont démolis et la rue du collège est prolongée par la suppression du fossé. Une rampe d'accès, s’appuyant sur un mur de soutènement, est créée le long de la tour en direction de la terrasse située à la gorge. Suite à cette réorganisation urbanistique, M. Chanson réclame des indemnités à la Ville. Ce percement du rempart amène de vives critiques de la part de la population, illustrées par l'écriture d'un pamphlet en 1877 : les embellissements de la ville. Une maison est construite vers 1900 au pied de la tour, complétant les entrepôts et écuries précédemment érigés. Aujourd'hui, les quatre niveaux de la tour accueillent toujours des fûts appartenant au Domaine Chanson.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 16e siècle , daté par source
    • Principale : 2e quart 19e siècle , daté par source
    • Principale : 2e moitié 19e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1826, daté par source
  • Auteur(s)

Cette tour en fer à cheval, orientée nord-ouest avec ajout d'une tour carrée plus récente, était établie en avant de l'ancien mur d'enceinte. Les murs sont en moellon calcaire à bossage dit rustique, percés par quatre embrasures à double ébrasement permettant de flanquer la courtine. Leur épaisseur est d'environ 7 m. L'extension du 19e siècle est maçonnée en moellons. Elle a trois étages carrés et un comble. Elle est coiffée d'un toit à longs pans, couverte de tuiles, de forme annulaire et s'achevant à sa gorge par un pignon couvert. Sur un corps de jonction placé à la gorge de l'édifice, une terrasse aménagée permet d'accéder au troisième niveau par une porte en arc segmentaire à double vantaux, encadrée par deux baies en arc segmentaire et une troisième du même type intégrée dans le fronton qui la surmonte. Une seconde entrée se situe au rez-de-chaussée. Les deux premiers niveaux de la tour ont trois galeries voutées en berceau, avec un ancien puits situé dans la galerie centrale et désormais occupé par un monte-charge pour déplacer les fûts. La cave, située au troisième niveau, est une grande salle voûtée d'arêtes. Le quatrième niveau a un couvrement en charpente apparente.

  • Murs
    • calcaire pierre de taille bossage
    • calcaire moellon
  • Toits
    tuile
  • Étages
    2 étages carrés, étage en surcroît
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
    • voûte en berceau
    • voûte d'arêtes
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant cage ouverte
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • salamandre symbole monarchique,
  • Précision représentations

    Bas-relief. Salamandre couronnée.

  • Précision dimensions

    non prises

  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée
  • Protections
    inscrit MH, 1937/09/10
  • Précisions sur la protection

    tour qui s'élève à l'angle des boulevards Saint-Martin et Saint-Nicolas et fossé en avant jusqu'à la grille : inscription par arrêté du 10 septembre 1937.

  • Référence MH

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Côte-d'Or, Dijon : 2 O 57/67. Voirie, réparations aux murs et portes. An IX- ?

    Archives départementales de la Côte-d'Or, Dijon : 2 O 57/67
  • Archives municipales, Beaune : carton 30, cote 87. Lettres patentes du Roi Louis XII données à Paris par lesquelles sur la requête des habitants, et considérant la nécessité de munir de murailles et fortifications une place considérée comme clé du royaume, il leur accorde la permission de lever 10 ans, un octroi d'un denier sur chaque salignon de sel vendu à Beaune. 22 avril 1514.

    Archives municipales, Beaune : carton 30, cote 87
  • Archives municipales, Beaune : carton 31, n° 55. Procès-verbal dressé par M. Bretagne, lieutenant criminel du bailliage de Beaune, de l'état des murailles et fortifications de la ville, dans lequel il mentionne les réparations nécessaires à faire. 4 mars 1609.

    Archives municipales, Beaune : carton 31, n° 55
  • Archives municipales, Beaune : carton 31, n° 87. Procès verbal de l'adjudication du bastion des Filles faite par la mairie au sieur Maufoux pour 9 ans moyennant la somme de 70 livres par an. 8 novembre 1789.

    Archives municipales, Beaune : carton 31, n° 87
  • Archives municipales, Beaune : carton 31, cote 74. Neuf pièces sur l’état des dépenses faites par la ville pour la plantation des arbres sur les bastions et remparts de St Nicolas, de l’Oratoire, de St Martin et des remparts de la ville.

    Archives municipales, Beaune : carton 31, cote 74

Bibliographie

  • Collet, Brice ; Faucherre, Nicolas. Les remparts de Beaune au temps des Valois. Beaune : Association des Amis des Remparts, 1998.

    P. 30-35.
  • Delissey, J. Le vieux Beaune. Beaune, 1941 (réimpr. 1981).

    P. 15-16.
  • Échos de la ville : les embellissements de Beaune [extraits de la Revue Bourguignonne]. Beaune : Battault-Morot. 1877.

    Bibliothèque municipale, Beaune
  • Rossignol, C. Histoire de Beaune, depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours. Beaune, 1854.

    P. 364.

Documents figurés

  • Plan et vue de l’enceinte des murailles et fortifications de la ville de Beaune. Dessin, s.n. S.d [17e siècle]. Rouleau de papier de 6 mètres de long sur 46 centimètres de hauteur.

    Archives municipales, Beaune : carton 31, cote 64
  • Plan en feuilles de la ville de Beaune. Atlas dessiné, par Denis Quinard II. 1783.

    Archives municipales, Beaune : carton 88, cote 37
  • Plan de l'enceinte de Beaune levé en 1785 [détail : la tour du Collège, ou des Filles, ou de l'Oratoire]. Dessin (plume, lavis), par François Pourcher. 1785.

    Archives municipales, Beaune : carton 31, cote 100
  • Plan général de la ville de Beaune. Lithographie, par Cottelot. 1858 (2e tirage). Échelle d'un à 5,550.

    Archives départementales de la Côte-d'Or, Dijon : serie O. PM 1588/57-55
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Gézolme Guillaume
Gézolme Guillaume

Guillaume Gézolme, chercheur. Région Franche-Comté puis Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2014-

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Articulation des dossiers
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