Dossier d’œuvre architecture IA25000486 | Réalisé par
Hamelin Liliane
Hamelin Liliane

Liliane Hamelin, chercheur. Direction régionale des Affaires culturelles de Franche-Comté puis Région Bourgogne-Franche-Comté, 1976-2018.

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Josso Carole
Josso Carole

Historienne de l'art. A fait l'inventaire de la commune de Jougne en 2008-2009, avec Liliane Hamelin pour le compte de la Région Franche-Comté, direction de l'Inventaire du patrimoine.

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  • enquête thématique régionale, petites cités comtoises de caractère
mairie, école, poste, actuellement mairie, école, musée, bibliothèque
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Mouthe
  • Commune Jougne
  • Adresse place de la Mairie
  • Cadastre 2008 AC 120
  • Dénominations
    mairie, école, poste
  • Destinations
    musée, bibliothèque
  • Parties constituantes non étudiées
    préau

L’architecte bisontin Louis Lavie (1841-1886), auteur de la restauration de l’église en 1871, est à nouveau appelé par la commune entre 1877 et 1884 pour la construction ou la restauration des écoles de Jougne.

La mairie-école de Jougne

L’école mixte du village, détruite par l’incendie de 1870, est reconstruite en 1877 d’après les plans de Louis Lavie, approuvés par la préfecture en 1880. Les travaux sont confiés à Auguste Normand, entrepreneur à Jougne ; la réception définitive a lieu en 1884. Le bâtiment comprend, alors, une école avec quatre salles de classe, un grand dortoir, plusieurs petits réfectoires et des appartements pour les quatre instituteurs. Il intègre également une salle de mairie avec le cabinet du maire et les archives, une grande salle de réunion publique et un local indépendant pour la poste, composé d’un bureau ouvert au public, d’un second bureau et d’un appartement pour le directeur. La poste quitte ce bâtiment en 1909. En 1888, l’école accueille 68 garçons et 61 filles. La cour est agrandie en 1931 par Joseph Saintot de Pontarlier sur des plans de l’architecte pontissalien Mognetti.

Les écoles dans les hameaux

Louis Lavie intervient aussi dans la construction de trois écoles aux hameaux de la Ferrière et d’Entre-les-Fourgs.

Le premier chantier achevé, en automne 1882, est celui de l’école de garçons de la FPerrière, dont les travaux sont effectués par Jules Jeunet, entrepreneur à Jougne. En 1883 est ajouté un préau couvert en appentis soutenu par deux poteaux en fonte. En 1888, deux instituteurs font la classe à 119 garçons. Actuellement, le bâtiment accueille l’école primaire.

L’année suivante, Louis Lavie termine l’école mixte d’Entre-les-Fourgs. Les travaux sont confiés à Jules Martinet, entrepreneur de travaux publics aux Hôpitaux-Neufs. En 1888, l’école accueille 32 élèves pour un instituteur. Elle ferme dans les années 1960, et est transformée en maison d’habitation.

Le dernier chantier est celui de l’école de filles de la Ferrière, achevé en 1884. Ici, Louis Lavie se limite au réaménagement d’un bâtiment construit en 1841 par l’architecte Pompée pour accueillir les 80 élèves, filles et garçons, du hameau. L’essor démographique, dû à l’industrialisation de la vallée de la Jougnena, est tel qu’en 1866, 160 élèves fréquentent l’école. Devenue trop exiguë, elle est alors agrandie par l’architecte Girod. Mais l’extension se révèle insuffisante, d’où l’intervention de Louis Lavie, qui propose en 1882 de transformer l’école mixte en école pour les filles, le projet d’en construire une nouvelle pour les garçons venant d’être adopté. L’année suivante, Jules Jeunet, qui vient d’achever l’école de garçons, commence le chantier de l’école de filles. En 1888, deux institutrices enseignent à 118 élèves. Actuellement, le bâtiment accueille l’école maternelle.

La mairie-école-poste est construite sur les plans de l'architecte bisontin Louis Lavie, né à Besançon le 15 juin 1841 et mort à Paris le 6 juin 1886. Dressés le 4 août 1877, ils sont approuvés par la préfecture le 7 octobre 1880. Les travaux sont confiés le 28 octobre suivant à Auguste Normand, entrepreneur à Jougne. La date 1881 est gravée au-dessus de la porte d'entrée. La réception définitive des travaux a lieu le 25 septembre 1884. Le bâtiment est couvert en tuiles d'Altkirch de 1ère qualité et les noues faites en fer blanc mais la couverture doit être réparée dès 1912 par M Costa-Vesco, entrepreneur à Jougne. En 1888, l'école accueille 68 garçons et 61 filles, avec deux maîtres pour chaque groupe. Le bureau de poste quitte le bâtiment en 1909 puis, en 1928, la mairie-école accueille le musée zoologique municipal, créé suite à l'acquisition l'année précédente de la collection d'animaux (environ 500 pièces) naturalisés par Paul Parriaux, originaire de Jougne. Cet aménagement nécessite le percement d'une porte sur l'élévation latérale droite et la construction d'un escalier et d'un perron en simili-granit. Ces travaux sont réalisés sur les plans de l'architecte Paul Robbe, des Hôpitaux-Neufs, dressés le 3 septembre 1928 et approuvés par la préfecture le 23 janvier 1929. Ils sont confiés le 21 février suivant à Joseph Saintot. Le 11 mars 1930, les vitrines destinées à la collection sont commandées à l'entreprise Eme, de Jougne.

L'élévation à travées (six sur la façade principale) est percée de baies droites sans décor. Deux bandeaux moulurés divisent les façades horizontalement. L'élévation antérieure comporte une avancée centrale divisée par six bandeaux. Cette avancée est percée de baies segmentaires ornées de clefs. Des consoles de forme variées animent l'aplomb de ces ouvertures. La baie centrale, au 1er étage, est mise en valeur par un fronton et un balcon dont le garde-corps est en métal. Les armes de la ville et la date de construction du bâtiment, 1881, sont gravées sur la clé de la baie du rez-de-chaussée. Ces armes se retrouvent dans la rampe d'appui en métal de l'escalier. L'étage de comble est éclairé par une baie cantonnée de deux oculi garnis de métal. Le bâtiment est construit en pierre de taille blanche (les parties bleues ont été rejetées), extraite de la carrière des Auchants à Jougne, et en moellons smillés. Le tout est lié de mortier composé d'un tiers de chaux de Noiraigue (Suisse) et de deux tiers du sable fin provenant des carrières situées en contrebas de l'église de Jougne. Les briques proviennent de Vesoul et sont jointoyées avec du ciment de Vassy. La charpente est en sapin. Le bâtiment est couvert d'un toit à longs pans, croupes et tuiles mécaniques, l'avant-corps central d'un toit brisé en pavillon protégé par des ardoises.

Les escaliers extérieurs à mouchette sont maçonnés en granit de Vallorbe (Suites sans décor. Deux bandeaux moulurés divisent les façades horizontalement. L'élévation antérieure comporte une avancée centrale divisée par six bandeaux. Cette avancée est percée de baies segmentaires ornées de clefs. Des consoles de forme variées animent l'aplomb de ces ouvertures. La baie centrale, au 1er étage, est mise en valeur par un fronton et un balcon dont le garde-corps est en métal. Les armes de la ville et la date de construction du bâtiment, 1881, sont gravées sur la clé de la baie du rez-de-chaussée. Ces armes se retrouvent dans la rampe d'appui en métal de l'escalier. L'étage de comble est éclairé par une baie cantonnée de deux oculi garnis de métal. Le bâtiment est construit en pierre de taille blanche (les parties bleues ont été rejetées), extraite de la carrière des Auchants à Jougne, et en moellons smillés. Le tout est lié de mortier composé d'un tiers de chaux de Noiraigue (Suisse) et de deux tiers du sable fin provenant des carrières situées en contrebas de l'église de Jougne. Les briques proviennent de Vesoul et sont jointoyées avec du ciment de Vassy. La charpente est en sapin. Le bâtiment est couvert d'un toit à longs pans, croupes et tuiles mécaniques, l'avant-corps central d'un toit brisé en pavillon protégé par des ardoises. Les escaliers extérieurs à mouchette sont maçonnés en granit de Vallorbe (Suisse) ; les escaliers intérieurs sont en chêne jusqu'au second étage, puis en sapin.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    tuile mécanique, ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
    • toit brisé en pavillon
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier symétrique en maçonnerie
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
    • escalier intérieur : en charpente
  • Techniques
    • sculpture
    • fonderie
  • Représentations
    • armoiries
    • ornement géométrique
  • Précision représentations

    Les armoires de la cité (partie de gueules à l'épée d'or mise en pal au premier et d'argent à la clef de gueules au second) sont représentées sculptées dans la pierre au-dessus de l'entrée et au centre de l'appui en fonte du perron.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Bibliographie

  • Hamelin, Liliane ; Josso, Carole. Jougne : petite cité comtoise de caractère. - Lyon : Lieux Dits, 2009. 72 p. : ill. en coul. ; 23 cm. (Parcours du patrimoine ; 348).

    p. 14-18 : ill.
Date(s) d'enquête : 2008; Date(s) de rédaction : 2008
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Hamelin Liliane
Hamelin Liliane

Liliane Hamelin, chercheur. Direction régionale des Affaires culturelles de Franche-Comté puis Région Bourgogne-Franche-Comté, 1976-2018.

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Josso Carole
Josso Carole

Historienne de l'art. A fait l'inventaire de la commune de Jougne en 2008-2009, avec Liliane Hamelin pour le compte de la Région Franche-Comté, direction de l'Inventaire du patrimoine.

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