Dossier d’œuvre architecture IA25000772 | Réalisé par
Hamelin Liliane
Hamelin Liliane

Liliane Hamelin, chercheur. Direction régionale des Affaires culturelles de Franche-Comté puis Région Bourgogne-Franche-Comté, 1976-2018.

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  • enquête thématique régionale, petites cités comtoises de caractère
mairie, école, halle, tribunal, collège, musée
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rougemont
  • Commune Rougemont
  • Adresse place du Marché
  • Cadastre 2009 AL 37
  • Dénominations
    mairie, halle, tribunal, école
  • Destinations
    collège, musée

Jusqu'au années 1830, le village n'a pas de maison commune mais occupe un local situé sur la place ou le presbytère. Le conseil municipal définit le programme d'un premier projet comprenant une halle traversée par un passage pour les voitures, un magasin à blé au-dessus de la halle, des écoles, salles de mairie et de justice de paix situées au même étage, le tout avec des façades intégralement réalisées en pierre de taille. L'architecte César Convers s'exécute mais il fait les objections suivantes : le passage à voitures prendrait une partie de la halle déjà trop exiguë, celle-ci étant fermée pourrait servir de dépôt, il manque un cabinet pour le juge de paix, la salle de justice servant également de salle publique est trop petite et, enfin, les instituteurs sont logés à l'étroit. La municipalité, écoutant l'architecte, modifie son cahier des charges et Convers fait une nouvelle proposition (datée du 17 novembre 1831) dans laquelle, pour diminuer la dépense, le moellon piqué est partiellement préféré à la pierre de taille. L'adjudication a lieu le 10 mai 1832 en faveur de Jean-Claude Jacoutot, de Marchaux, et d'Alexis Clerc, de Besançon, ce dernier demandant au sous-préfet, le 25 septembre de la même année, une prolongation des travaux d'au moins un an en raison des problèmes rencontrés lors du creusement des fondations. S'en suit un conflit ouvert avec la ville de Rougemont. La réception définitive intervient le 28 septembre 1836. J.-A. Clerc dirige divers travaux de gypserie en 1840. Le 5 juillet 1854, Francis Painchaux projette la construction d'un campanile à horloge, dont la maçonnerie doit être en pierre de taille de la carrière de Granges-la-Ville (Haute-Saône). Sa réception provisoire a lieu le 19 décembre 1855. Depuis cette date, les travaux entrepris sont de moindre importance : en 1855, Pierre-Jean Lapierre rétablit une gouttière et procède au remplacement de quelques tuiles ; le 13 septembre 1869, l'architecte Louis Lavie, remplaçant Painchaux, est chargé de la réception provisoire des travaux concernant des boiseries, des planchers et la gypserie. Il est aussi fait mention d'une cuisine neuve au rez-de-chaussée. En 1894, Louis Garin réalise un devis pour la réfection de plafonds tombés suite à un ouragan survenu deux ans auparavant. En 1924, la couverture présente de nombreuses gouttières, le plancher du grenier est pourri et la ferblanterie à remplacer intégralement. Aussi l'agent-voyer Jeanningros dirige-t-il la réfection du plancher en question et de la toiture (en tuiles mécaniques de Bourgogne et en petites tuiles de remploi). Il restaure également la caisse de l'horloge à l'identique. En 1927, Edouard Cassamani, de Rougemont, refait papiers peints, peintures et enduits, et en décembre 1958, la municipalité donne son accord à Claude Hennequin, de Villersexel, pour la pose d'un cadran transparent à l'horloge, permettant ainsi son rétro-éclairage. De 1960 à 1978, les classes de 6e et 5e du collège s'installent dans le bâtiment provoquant plusieurs modifications : l'escalier arrière est reconstruit en béton, des portes de communication sont ouvertes et en septembre 1961, une cantine scolaire est créée dans l'ancienne halle. On aménage des salles d'exposition et un musée, au second étage, dans le courant de l'année 1981 et, à l'automne 1983, les collections minéralogiques et paléontologiques du musée s'installent à la place de l'ancienne cantine scolaire. Enfin, en 1997, l'ancienne horloge est remplacée par une horloge à quartz.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 19e siècle , daté par source
    • Secondaire : 3e quart 19e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1832, daté par source
    • 1855, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Convers César
      Convers César

      Convers, César. Architecte du Doubs. 1ère moitié du 19e siècle.

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      architecte attribution par source
    • Auteur :
      Painchaux Francis
      Painchaux Francis

      Painchaux, Jean François dit Francis (ou Francisque) (1825-1871). Fils de l’architecte Claude Maximin Painchaux (1796-1868) et père de l'architecte Max Eugène Painchaux (1862-1938). Elève d’Abel Blouet. Formé à l'école des Beaux-Arts entre 1851 et 1855. Architecte à Besançon ; architecte du département du Doubs ; nommé inspecteur des édifices diocésains de Besançon le 14 novembre 1868. [Sources: agorha.inha.fr et gw.geneanet.org]

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      architecte attribution par source

L'édifice, de vastes dimensions (23 m sur 13), présente une élévation à la rare élégance tant dans ses volumes que dans son dessin et sa réalisation. Un soubassement à léger fruit et souligné d'un bandeau permet de donner une bonne assise au bâtiment et épaule les voûtes du rez-de-chaussée ; trois portes en plein-cintre s'ouvrent sur chaque face. Les portes des halles étaient closes, à l'origine, par des grilles en fer et non par des portes en bois. Les fenêtres rectangulaires à appui en saillie du premier étage répondent à celles carrées du second étage, elles aussi percées à cru. Enfin, une large corniche à modillons achève la composition avant l'étage de combles couvert, initialement, de tuiles neuves à pans coupés. La pierre jaune mise en oeuvre provient de la carrière de Rougemont et le sable de l'Ognon. D'après le devis, les parties de remplissage ont été conçues en douettes (moellons piqués) alors que la pierre de taille finement bouchardée a été réservée au soubassement, aux piles, au bandeau, aux arcs, aux baies, à la corniche, aux chaînes d'angle et au mur du vestibule. Le rez-de-chaussée se compose d'un vestibule voûté d'arêtes qu'encadrent un escalier en chêne et une ancienne salle de corps de garde. La partie médiane de ce niveau est occupé par une vaste halle de plan carré, à 3 vaisseaux de 3 travées, et est voûtée comme l'entrée. Ses voûtes retombent, au centre, sur de gros piliers carrés et latéralement sur d'épais pilastres. Les arêtiers des voûtes furent réalisés en pierre de taille et non en moellon, comme prévu dans le devis. Derrière cet espace prennent place un second escalier et l'ex-remise des pompes à incendie. A l'origine, au premier étage, se trouvaient la salle des pas perdus et le cabinet du juge de paix et, du côté du lavoir, les deux salles de classes encadrant la grande salle de justice de paix. A noter, que les salles de classe ne communiquaient pas l'une avec l'autre, et que chacune était desservie par son propre escalier, isolant ainsi les filles des garçons. L'architecte aurait souhaité donner à la salle de justice une hauteur de deux étages avec un plafond à voussure, le tout éclairé par trois vastes portes-fenêtres cintrées ouvrant sur un long balcon, mais cela n'a pas été réalisé. Le second étage regroupait la salle de la mairie, les logements de l'instituteur et de l'institutrice, un dépôt de blé et l'escalier menant aux combles. Le massif du campanile est formé d'un large soubassement aux armes de la ville supportant deux pilastres et un entablement, au centre desquels prend place une horloge. Cette dernière était constituée d'un cadran en pierre émaillée pour les chiffres et peint à l'huile. La couverture est en zinc, et initialement, les jouées latérales, à vitrages à petits-fers diagonaux, étaient en bois habillé de fer blanc (et non recouvertes de shingle). Au sommet, trône le carillon à 3 cloches supporté par des colonnes en fer et couvert d'une toiture en zinc sur charpente en fer. Un épi de faîtage indiquant les points cardinaux couronne l'ensemble. Actuellement, l'ancien bureau du juge de paix est devenu un local technique, une partie de la salle des pas perdus est transformée en bureau pour le maire et les deux portes de l'ancienne remise à pompes ont subi des modifications.

  • Murs
    • calcaire moellon
    • pierre de taille
  • Toits
    tuile mécanique, zinc en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    rez-de-chaussée, 2 étages carrés, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
    • toit en pavillon
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant suspendu
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • armoiries
  • Précision représentations

    Armoiries de la ville sous le cadran de l'horloge en façade : d’or à l’aigle de gueules becquée et couronnée d’azur.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • Archives départementales du Doubs : OAC 515/1 Archives communales. Rougemont. Maison commune - école. 1832-1883.

    Archives départementales du Doubs, Besançon : OAC 515/1

Bibliographie

  • Hamelin, Liliane ; Jacques, Christophe. Rougemont, petite cité comtoise de caractère. - Lyon : Lieux Dits, 2011. 80 p. : ill. en coul. ; 23 cm. (Parcours du patrimoine ; 361).

    P. 53-56 : ill.

Documents figurés

  • [Croquis du projet de la façade latérale, côté lavoir]. Dessin à la mine de plomb sur papier, s.n. S.d. [2e quart 19e siècle]. Echelle 1/100

    Archives départementales du Doubs, Besançon : OAC 515/1
  • [Coupe du projet d'aménagement de la salle de justice de paix du premier étage]. Dessin à la mine de plomb sur papier, s.n. S.d. [2e quart 19e siècle]. Echelle 1/100.

    Archives départementales du Doubs, Besançon : OAC 515/1
  • 5. Rougemont. L'Hôtel de Ville. Carte postale. S.d. [début 20e siècle].

    Archives départementales du Doubs, Besançon : 6 FI 25505/11
  • [La place du Marché et l'hôtel de ville]. Carte postale. S.d. [milieu 20e siècle].

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Hamelin Liliane
Hamelin Liliane

Liliane Hamelin, chercheur. Direction régionale des Affaires culturelles de Franche-Comté puis Région Bourgogne-Franche-Comté, 1976-2018.

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