Sancey, Yves. Photographe. Direction régionale des Affaires culturelles de Franche-Comté puis Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine. 1973-2013.
- patrimoine industriel, patrimoine industriel du Doubs
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Pays horloger (le) - Maîche
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Commune
Damprichard
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Adresse
11 rue du Professeur Grammont
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Cadastre
2012
AC
35
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Dénominationsusine d'horlogerie, usine de traitement de surface des métaux
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Précision dénominationusine de boîtes de montre
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Appellationsusine de boîtes de montre Étienne Bourgeois
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Parties constituantes non étudiéesatelier de fabrication, atelier de conditionnement, bureau, logement d'ouvriers, logement, logement, jardin, entrepôt industriel, garage
Vers 1895, Césaire Bourgeois (1847-1904) construit au village son atelier de composants d'horlogerie (assortiments à cylindre et roues). Césaire est le fils de Victor-Marcel-Séverin Bourgeois, qui avait établi en 1849 à la ferme de la Combe Bourgeois un atelier d'assortiments cylindre. Cet atelier disparaissant au cours de la décennie 1870 puis la ferme étant vendue en 1883, Césaire et son frère Jules doivent trouver de nouveaux locaux. Si Jules fait construire en 1878 (au 1 rue de l'Industrie) une grande maison avec fabrique de boîtes de montre, Césaire prend certainement à bail un bâtiment (dans lequel il établit une fonderie qu'il loue un temps à son père). Il s'achète au début des années 1880 une habitation (actuellement au 6 rue du Professeur Grammont), édifiée vers 1877, dont la grille de clôture porte ses initiales et celles de sa femme, Stéphanie Roch. Vers 1892, il acquiert une autre maison (au n° 13 de la rue), qu'il semble agrandir ou reconstruire deux ans plus tard et qui hébergera par la suite certains de ses ouvriers. Il bâtit enfin, vers 1895, son propre atelier, au 11 de la même rue. Cet atelier est, selon la matrice cadastrale, doté vers 1899 d'un "magasin de dépôt" puis agrandi vers 1901 (deux travées nord-est ?) ; une autre construction est signalée sur la même parcelle (F 39) vers 1905.
Césaire décède en 1904 et sa veuve acquiert la même année l'usine de Léon Péquignot, établie au milieu des années 1890 à l'angle de l'actuelle rue des Écoles et de la place du 3e Tirailleurs algériens (cadastre : 1810 F 196). Les deux sites passent vers 1919 à son fils Paul (1873-1934), dit fabricant d’horlogerie puis tourneur par procédés mécaniques. Associé de fait dès 1904 avec son cousin Henri (fils de Jules) pour la fabrication (sous la marque PHB Express) d’appareils de mesure électrique utilisant des boîtes de montres, celui-ci collabore aussi un temps avec Marcel, un frère d’Henri, notamment pour l’invention en 1921 d’un procédé de plaquage or par électrolyse : le "blindage". Ce procédé sera exploité par la société d’Henri laquelle, par ailleurs, utilisera la fonderie de Paul jusqu’à ce qu’elle construise la sienne vers 1920. En 1920, Paul fonde avec plusieurs industriels lorrains la Société d’Études et de Constructions industrielles et mécaniques (Secim) de Damprichard, transformée en 1921 en SA au capital de 618 000 F, qu'il installe sur ses deux sites. Suivant le cadastre et une date portée, il construira en 1930 sur celui de la rue du Professeur Grammont un nouveau bâtiment, au nord-est et dans le prolongement de l'atelier existant. La propriété semble divisée à partir de 1926 : Paul en conserve une partie (nord-est du site Grammont), où travailleront 46 ouvriers en 1930, l’autre est reprise par la Secim (qu'il préside). En 1937, la première partie passe à son fils, Étienne (1913-2000), fabricant de boîtes de montres puis horloger, et la seconde à l’industriel Léon Farque, directeur de la Secim.
Poursuivant la production des boîtes de montre, Étienne (qui fait remonter l'origine de son affaire à 1856) développe ensuite la galvanoplastie (plaquage or) et s'essaie à la fabrication des montres entières : "La Montre Ailette" ("remontoirs, 5/34, 16 et 18 lignes, acier, nickel, bronze, argent, simili plaqué, plaqué or, plaqué argent, montres pour l'exportation") dans les années 1920, les montres Novolor Watch puis Elva et les "montres ancre qualité spéciale, boîtiers tous métaux, plaqué or Fordor" en 1952. Cette compétence lui permet d'accueillir du 1er octobre 1957 au 31 décembre 1984 l'atelier d'assemblage de montres et de rhabillage d'Alexandre Ducoudray (1918-2011), grossiste nantais en horlogerie, propriétaire de la marque Arvor (déposée en 1950). Il réalise aussi des boutons de manchette, chevalières, pinces de cravates, etc., avant de se recentrer sur la galvanoplastie. La Sarl Etienne Bourgeois (au capital de 15 000 F, porté ensuite à 45 000 F), fondée le 1er juillet 1947, donnera naissance dans les années 1960 à la SA Étienne Bourgeois et Cie (au capital de 110 000 F). Du 1er juillet 1949 au 30 juin 1950, elle exporte 1 750 montres dans les colonies françaises ; en 1953, elle achète 4 700 ébauches françaises (10 1/2 et 5 1/4). A cette époque, Etienne envisage l'ouverture d'une petite installation de placage or aux Etats-Unis (projet apparemment sans suite). En 1977, l'usine de Damprichard est fermée et une nouvelle unité de traitement de surface ouverte à Avoudrey. Le papier à en-tête de la société mentionne alors : "Électroplastie générale. Placage or – Dorage – Toutes teintes – Rhodiage. Fabrication d’articles de bijouterie et de bracelets métalliques". Depuis, les bâtiments sont désaffectés (ils ont été utilisés pour le tournage de scènes du film Les Michaud, avec Charles Vanel, sorti en 1982), de même que le logement d'ouvriers.
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Dates
- 1930, porte la date, daté par source
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Auteur(s)
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Auteur :
maître d'oeuvre inconnumaître d'oeuvre inconnuCliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
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Auteur :
Les bâtiments ont des murs en moellons calcaires enduits, avec essentage de planches sur les pignons du logement d'ouvriers, et sont protégés par un toit à longs pans couvert de tuiles mécaniques. L'usine est composée de deux corps de bâtiments dont les façades (murs gouttereaux) sont percées de "fenestrages" : ainsi sept baies sont accolées à l'étage du corps occidental, sur sa façade antérieure. Ce corps, portant la date 1930 sur une tablette de fenêtre à l'étage, accueillait la galvanoplastie au rez-de-chaussée, le bureau et un atelier de fabrication et d'emballage à l'étage carré. Ses fenêtres sont coiffées d'un arc segmentaire en briques. Le corps oriental, en rez-de-chaussée et à fenêtres rectangulaires, servait au "travail à la fenêtre". Le logement d'ouvriers a un étage carré, accessible par un escalier extérieur sur la façade antérieure et par un pont de grange sur la façade postérieure, et un étage en surcroît. L'étage carré et l'étage en surcroît du logement patronal sont desservis par un escalier extérieur droit en béton.
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Murs
- calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille enduit
- calcaire moellon enduit
- essentage de planches
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Toitstuile mécanique
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Étages1 étage carré, étage de comble
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Couvrements
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Élévations extérieuresélévation à travées
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Couvertures
- toit à longs pans pignon couvert
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Escaliers
- escalier dans-oeuvre
- escalier de distribution extérieur : escalier en équerre en maçonnerie
- escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie, cage ouverte
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Énergies
- énergie électrique achetée
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Statut de la propriétépropriété privée
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Référence Patriarcheprésent sur POP
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Ministère des Finances, Service du cadastre
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
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- (c) Francis Grux
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
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Mmes Bourgeois, descendantes d’Étienne Bourgeois. Damprichard
2012 -
Bourgeois, Bernard. Ancien directeur de la société Henri Bourgeois. Damprichard, 2012.
2012
Documents d'archives
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Archives départementales du Doubs : 50 J 21 Syndicat de fabricants d'horlogerie de Besançon. Correspondance avec les fabricants, 1948-1962.
Dossier Bourgeois Etienne (fabrique), à Damprichard, 1948-1956. -
Archives départementales du Doubs : M 3044 Travail et main d’œuvre, 1926-1930.
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Archives départementales du Doubs : 171 W 14 Etablissements classés (1948-1964).
Dossier Étienne Bourgeois à Damprichard (1964). -
Archives départementales du Doubs : 1017 W 17 Établissements classés (1973-1978).
Dossier Étienne Bourgeois à Avoudrey (1978). -
Archives municipales, Damprichard : 1 G 7 et 7bis Matrice cadastrale des propriétés bâties de la commune de Damprichard (1882-1910).
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Archives municipales, Damprichard : 1 G 10 Matrice cadastrale des propriétés bâties de la commune de Damprichard (1911-1962).
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Papier à en-tête "La Montre Ailette" Paul Bourgeois, 12 septembre 1925.
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Papier à en-tête de la Fabrique de Boîtes de Montres Etienne Bourgeois, 30 novembre 1954.
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Fabrique d'horlogerie Bourgeois Père et Fils [et] Fabrique d'appareils électriques Paul & henri Bourgeois [dessin du bâtiment principal de la rue de Grammont], deux papiers à en-tête, s.n., s.d. [décennie 1890 et 1er quart 20e siècle]. Publiés dans : Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre. Tome III. Autour de Charquemont et Damprichard. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1991, p. 182-183.
Bibliographie
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M., A. Les plus anciennes maisons de l'horlogerie française. La France horlogère, n° 429, janvier 1982, p. 81-86 : ill., n° 430, février 1982, p. 63-69 : ill.
N° 429, janvier 1982, p. 84-86 : ill. -
Petiteau, Natalie. L'horlogerie des Bourgeois conquérants : histoire des établissements Bourgeois de Damprichard (Doubs), 1789-1939. - Besançon : Presses universitaires de Franche-Comté, 1994. 224 p. - [8 p. de pl.] : ill., cartes, graph. ; 24 cm. (Annales littéraires de l'Université de Franche-Comté. Série Historiques ; 8).
-
Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche. - Maîche : M. Simonin, 2007. 143 p. : ill. ; 30 cm.
P. 31, 81, 86. -
Sornay, Lionel. Prosopographie des entreprises horlogères et de leurs financeurs sur le plateau de Maîche 1925-1973. - Besançon : Université de Franche-Comté, 2003. 56 p. : ill. ; 30 cm. Mém DEA : histoire industrielle : Besançon : 2003 ; 51.
P. 41. -
Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre. Tome III. Autour de Charquemont et Damprichard, d'après la collection de cartes postales de Georges Caille. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1991. 243 p. : cartes postales ; 31 cm.
P. 179, 182-185 : ill.
Documents figurés
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Vue générale de Damprichard [depuis le sud-est], carte postale, par Francis Grux (?), [limite 19e siècle 20e siècle, entre 1895 et 1901 ?], coll. Francis-Grux peintre-éditeur à Maîche. Porte la date 15 décembre 1915 au verso.
L'usine Bourgeois est visible à droite. -
33. - Damprichard. - Vue générale [depuis le sud-est], carte postale, par la veuve Sandoz, [limite 19e siècle 20e siècle, entre 1895 et 1901 ?], cliché Veuve Sandoz éd. à Charquemont. Porte la date 1905 (tampon) au verso.
L'usine Bourgeois est visible à droite. -
Damprichard (Doubs) - Usine Bourgeois, Horlogerie et Appareils électriques, carte postale coloriée, s.n., [entre 1904 et 1909]. Porte la date 4 décembre 1911 au recto. Le monogramme BM figurant au recto a été utilisé par l'éditeur de 1904 à 1909, puis remplacé de 1909 à 1916 par le tampon rond Bauer Marchet et Cie Dijon. Publiée dans : Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre. Tome III. Autour de Charquemont et Damprichard. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1991, p. 184.
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1832 - Excursions en Franche-Comté - Damprichard. Une vue d'ensemble [montrant les deux bâtiments de l'usine d'Étienne Bourgeois], carte postale, s.n., s.d. [1er quart 20e siècle]. Publiée dans : Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre. Tome III. Autour de Charquemont et Damprichard. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1991, p. 166.
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S[ocié]té A[nony]me d’Études et de Constructions Industrielles et Mécaniques, Damprichard (Doubs). Usine des chignoles [et] Usine des graisseurs, dessin (tirage), s.n., s.d. [1927], 99 x 84 cm, échelle 1/200. Plan en mauvais état : coupé en 4 (un quart manque : la villa ?).
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[Plan-masse et de situation de l'usine Étienne Bourgeois dressé à l'occasion de l'installation d'une citerne de gaz], dessin (plume), s.n., s.d. [1964], 27 x 21 cm, [échelle 1/200].
Documents multimédia
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Capitaine56. Arvor, histoire d'un grossiste. - 28 mai 2015. Document accessible en ligne sur le forum de discussion Chronomania : http://forum.chronomania.net/mix_entry.php?id=230004 (consultation : 9 juillet 2015).
Poupard, Laurent. Chercheur au service Inventaire et Patrimoine de la Région Bourgogne-Franche-Comté, 1987-
Poupard, Laurent. Chercheur au service Inventaire et Patrimoine de la Région Bourgogne-Franche-Comté, 1987-