La commune fait construire, de 1960 à 1964, une usine de 900 m2 sur des plans de l'architecte Jean Arbaret, de Besançon (7 rue Lecourbe). Ce bâtiment est destiné à la fabrique de couverts en aluminium projetée par Henri Jeanneret, de Byans-sur-Doubs, à qui il doit à terme être rétrocédé. Toutefois, l'assassinat de cet industriel le 1er juin 1960 donne un coup d'arrêt aux travaux. La municipalité trouve fin 1961 un nouvel acquéreur avec la société Bulle, entreprise de charpente et menuiserie de Besançon (31 avenue de Montjoux). Fondée en 1919 par Paul Bulle, cette affaire a été reprise en 1949 par son fils André et compte 25 à 30 personnes ; Sarl au capital de 500 000 F en 1949, elle a été transformée en 1956 en SA au capital de 3 000 000 F (puis 120 000 F en 1960). André Bulle installe au Russey une fabrique de chalets en bois (pour une production mensuelle estimée à cinq unités), occupant 10 à 20 ouvriers, mais il fait faillite en 1964. La société est remplacée par un fabricant de meubles de cuisine (en "plaqué lamifié") de Frambouhans, Pierre Tournier, qui démarre la production (avec 20 ouvriers) le 5 janvier 1965. Peut-être auteur d'un agrandissement de 70 m2 environ en 1968, il est placé en liquidation judiciaire en 1971 (15 ouvriers). Le bâtiment est vendu le 28 février 1972 à la société Camille Mercier, de Morteau, qui y a installé dès le 2 novembre précédent une unité de fabrication de baromètres (par "étampage, tournage, montage, peinture, dégraissage"). Dirigé par Pierre Mélior, le département Baromètres de l'entreprise y est transféré en 1973 mais la production des thermomètres est rapidement rapatriée à Morteau du fait de la crise de 1974 due au premier choc pétrolier ; elle sera localisée fin 1976, sous l'appellation de Département Thermomètres, dans le Val-d'Oise à Sarcelles (au 7 avenue de l'Escouvrier). La SA des Ets Camille Mercier est en liquidation judiciaire en 1977. Pour éviter la disparition de leur outil de travail, les salariés de l'unité du Russey se constituent alors en coopérative ouvrière, la Scopam, toujours sous la direction de P. Mélior (jusqu'à son départ en retraite en 1985). Cette dernière met au point un détecteur de verglas pour voiture qui connaît un certain succès. En 1986, le site est occupé par la société Panchet Thermomètres, dont le siège social est au 24 (puis au 30) rue des Amandiers à Paris. Cette SA (au capital de 260 400 F), qui se dit fondée en 1928, occupe 10 personnes en 1994. Elle semble acquise par la société Barostar, de Morteau, dont un papier à en-tête précise en 1996 : diffusion Panchet. L'activité est transférée à Morteau au milieu de cette même année 1996. L'usine est ensuite transformée par la commune en "Maison des Associations".