Le moulin de Remonot a été concédé le 13 mars 1551 par le prieuré de Morteau à Guillaume Joly. Signalé en 1778 et 1790 (date portée sur une pierre déposée au sol et sculptée d'un coeur avec les initiales C et M), il est dessiné (avec quatre roues hydrauliques) sur le plan cadastral de 1816. Il appartient alors au meunier François Joseph Monnin (1791-1842) puis passe vers 1843 à son fils Jean-Baptiste Félicien (1818-1888). Il est l'un des deux établissements hydrauliques recensés dans la commune en 1845 puis en 1852 (c'est alors un moulin à quatre tournants, avec scierie, ribe et machine à battre). En 1857, "l'usine se compose d'un moulin renfermant quatre paires de meules et une machine à battre le grain, d'une huilerie et d'une scierie à plusieurs lames, avec scie circulaire, le tout mis en mouvement par neuf roues hydrauliques prenant l'eau en dessous". Elle est réglementée par l'arrêté préfectoral du 19 février 1858. En 1860, la scierie Monnin débite planches et lambris mais le travail y est intermittent (l'établissement sera d'ailleurs en chômage en 1883). Une maison est bâtie à proximité dans la seconde moitié de la décennie 1860 puis agrandie vers 1886 tandis que le bâtiment principal connaît, pour sa part, peut-être une extension vers 1877. Le site passe une dizaine d'années plus tard au fils de Jean-Baptiste Félicien, le marchand de bois Alfred Monnin (1859-1922). Le bâtiment accueillant moulin et scierie est reconstruit vers 1906 (en 1900 ?) après avoir été détruit par un incendie. L'établissement (moulin à six roues hydrauliques, exploité par Albin Mougin, et scierie, avec une petite forge) est actif jusque vers 1920 puis il n'est ensuite plus fait mention que de la scierie. L'ensemble passe avant 1918 à Camille Monnin (1885-1930), un fils d'Alfred, qui reconstruit à cette date une partie du barrage (long de 82 m) emportée par les glaces. Le site est repris par ses enfants : Bernard (1912-1958) et Michel (1916-1965), dits exploitants de scierie. Ceux-ci bâtissent un garage en 1946 et agrandissent vers 1952 la scierie, qui sera démolie au début des années 1970 (après son effondrement sous le poids de la neige). La partie subsistante (ancien moulin) a été convertie en habitation mais une turbine Pouguet (d'Ornans) y est encore visible.