Jérôme Mongreville, photographe. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 1983-
- enquête thématique régionale, thermalisme en Bourgogne-Franche-Comté (le)
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Dossier non géolocalisé
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Aires d'étudesBourgogne-Franche-Comté
Le développement du thermalisme à Guillon-les-Bains
L'intérêt pour les eaux de Guillon naît à la fin du 18e siècle.
Premières analyses et premiers usages de l'eau
Le 31 janvier 1786, le docteur Damotte de Baume-les-Dames signe un « Mémoire sur l’analyse et les vertus médicinales des eaux de la fontaine de Guillon » (Arch. dép. Doubs, 178 J 32) dont il envoie un exemplaire à Nicolas-François Rougnon, professeur en médecine à Besançon, pour qu’il le fasse suivre à la Société royale de Médecine à Paris. Il comprend six observations de guérisons survenues entre 1783 et 1785. Dès cette époque sont reconnues les propriétés des eaux. Le 13 juin 1786, un rapport est présenté à l’Académie de Médecine par les chimistes Antoine-François Fourcroy et Jean-Jacques Delaporte qui s’intéressent alors aux eaux sulfureuses en France. Par la suite, Damotte rédige un « Exposé des expériences répétées à la fontaine de Guillon le 6 septembre 1786, qui est transmis à Rougnon le 28 décembre. À cette époque, l’eau est administrée uniquement en boisson.
Les eaux semblent avoir acquis une certaine réputation entre les années 1790 et 1820. Pour guérir les « soldats galeux abandonnés à eux-mêmes » dans le district de Baume-les-Dames, deux inspecteurs sont envoyés à Guillon « où il existe des eaux minérales » le 17 frimaire an III (7 décembre 1794). Pour évaluer leurs vertus, ces eaux doivent être administrées aux soldats de l’hôpital militaire pendant une durée de quatre mois. L’expérience qui porte sur vingt-sept soldats est jugée concluante (Arch. dép. Doubs, 178 J 32). D’autres guérisons sont attestées, telle que celle d’Alexis Nachin, prêtre à Vaudrivillers, qui consigne par écrit la rémission de son « rhumatisme sciatique » le 20 août 1817 (Arch. dép. Doubs, 178 J 32).
De la fin des années 1810 ou du début des années 1820 pourrait dater un feuillet imprimé intitulé « Eaux minérales de Guillon » signé par le pharmacien Henri Groslambert, les médecins Damotte, Vertel, Collard et Barrey et le chirurgien Briot (Arch. dép. Doubs, 178 J 48). Il rend compte du premier aménagement des abords de la source : « La réputation dont jouissent aujourd’hui les eaux minérales de Guillon, dans l’arrondissement de Baume, y avoit attiré l’année dernière un nombre de baignans [sic] tel que plusieurs d’entr’eux furent privés d’en faire usage, à raison de la longue sécheresse qui eut lieu et qui diminua la quantité de ces eaux. Le propriétaire désirant donner plus d’extension à son établissement, devenu aujourd’hui si utile au public, a fait faire, l’hiver dernier, des fouilles considérables autour de la source, et il a été assez heureux pour en découvrir une autre dont les eaux ont été reconnues de même nature que celles de la première, d’après l’analyse chimique qui en a été faite par M. Groslambert, pharmacien en chef de l’hôpital militaire de Besançon. Ces deux sources ont été réunies ensuite avec soin, et font espérer qu’elles suffiront désormais aux besoins des personnes qui se trouveront dans le cas d’en faire usage. »
Période d'activité de l'établissement thermal (des années 1820 aux années 1930)
Vers 1824, un établissement thermal est créé par la famille Pouillet. À partir de 1839, l'établissement est exploité par une société privée. Les prix sont modestes : une chambre avec un lit coûte dans le troisième quart du 19e siècle entre 1,5 et 3 francs, un « bain chaud ordinaire » 1 francs et un « bain sulfureux » 1,5 franc. Les bouteilles d’eau sont vendues en pharmacie, et notamment en Franche-Comté. Honoré Sigard, négociant, en est le dépositaire officiel à Besançon.
Les lieux d'hébergement
Le site étant isolé, l'établissement thermal sert aussi d'hôtel de voyageurs et de restaurant pour les curistes. Le thermalisme n'a pas entraîné la construction d'autres hôtels et de villas.
Les moyens de transport
L'ouverture de la ligne de chemin de fer entre Besançon et Belfort (1858) permet de rejoindre Baume-les-Dames en 1h15 depuis Besançon, 3h40 depuis Dijon, 8h depuis Lyon et 9h depuis Paris, le fin du trajet jusqu'à Guillon-les-Bains devant se faire en voiture.
L'histoire du thermalisme à Guillon commence avec le lancement de la construction de l'établissement thermal vers 1824. Le commune change de nom et devient "Guillon-les-Bains" par décret du 24 janvier 1922, soit juste avant la cessation de l'activité. Ce nom était alors utilisé, notamment à des fins publicitaires, depuis la fin du 19e siècle. Guillon-les-Bains n'est en revanche jamais érigée en "station hydrominérale" (statut défini par la loi du 13 avril 1910).
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Période(s)
- Principale : 2e quart 19e siècle , daté par source
- Principale : 1ère moitié 20e siècle , daté par source
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
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Annexes
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Aperçu chronologique de la législation sur les sources, les jeux et les stations (1605-1910).
Fabien Dufoulon, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2018-
Fabien Dufoulon, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2018-