La plateforme nommée "le bas-Belin" (ou fort de l'Hermitage) est un site jadis occupé par un ermitage dépendant de l'église Saint-Anatoile où fut érigée une chapelle entourée d'un cimetière. Après la première conquête de 1668, l'intendant du comté rase l'ermitage et érige un fort pour défendre plus efficacement la porte haute de la ville et couvrir le fort Bracon. C'est à cette même époque qu'une première communication, taillée dans le roc, est réalisée entre le bas et haut Belin. Lorsque Vauban entreprend de fortifier le fort Belin en 1674, il prévoit de réutiliser la plateforme pour y installer de "l'artillerie". Les restes de la chapelle sont transformés en corps de garde. il aménage un escalier permettant de relier la redoute au haut-Belin et crée une porte d'entrée fortifiée avec pont-levis, bénéficiant du fossé entre la plateforme et la falaise.
Un rapport de 1794 décrit le site du bas-Belin totalement à l’abandon : le corps de garde est en ruine, le pont a disparu mais la porte défendant l’accès du lieu est encore en place. La commission des Travaux public juge nécessaire de reconstruire cette position d'artillerie fort utile pour la défense de la place forte en cas de siège. Ces travaux consistent à rebâtir un bâtiment casematé servant de corps de garde ainsi que le pont, installer un hangar afin de couvrir un ancien souterrain voûté pour servir de magasin à poudre et à rétablir l'escalier communiquant avec la partie supérieure du fort.
En 1837, il est projeté de reconstruire un réduit casematé, en ruine depuis 1814, sur trois niveaux qui permettrait de lier la plateforme de l’ermitage à celle inférieure (projet réalisé).Les façades côté ville doivent être équipées d'artillerie. vers 1839, le pont dormant et le pont-levis sont aménagés ainsi que les parapets de l’ermitage.
Actuellement, le site est inoccupé et dans un état de délabrement avancé.
Guillaume Gézolme, chercheur. Région Franche-Comté puis Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2014-