Propriétaire d’une parcelle de vigne aux Margilliens du Bas, versant nord de la ville massivement encepé, Denis François Sergent y fait construire une maison au début des années 1840. La propriété, composée d’une maison, de jardins et de vignes (superficie de 1,49 ha), est acquise vers 1847 par Léon Thiébaud (dit Thiébaud-Colomb), résidant au hameau de Grange-Feuillet. Dans les années 1870, ce dernier « champanise les vins provenant de ses récoltes, notamment dans celles faite dans ses vignes de Margilliens ». A sa mort en 1878, sa nièce Nicolaïde Marie Alix Tartier, née Thiébaud, hérite de la propriété, dont la maison porte le nom de : A la loge des Gardes. Elle cède la marque commerciale Thiébaud-Colomb, si bien qu’à la vente de la propriété à M. Ody en 1879, il est stipulé qu’il lui est défendu « de fabriquer, vendre ou même préparer en gros ou en détail des vins mousseux, blanc ou rosés, et de prendre le titre des propriétaires de maisons et vignes ou de successeurs de Thiébaud-Colomb », sous peine de dommages et intérêts, et ce pour une durée de 20 ans. Par acte du 17/01/1882, Ody vend à Clément, fabricant de gypse à Salins, « le sous-sol outrefonds pour en extraire le gypse de différentes parcelles de terre et vignes de la propriété présentement vendue ». A la suite de diverses acquisitions de vignes aux Margilliens, la propriété compte 2,6 hectares au moment de la mort de Louis Ody en 1888. En 1889, Léonide Ody, mariée à Léopold Faivre, vend la Loge des Garde (ou Loge Thiébaud) à Léon Bouvier, imprimeur et directeur du journal local le Salinois, marié à Maria Anna Ferroux. Peu après, la maison est agrandie au nord. L’extension comprend un logement pour le vigneron (salarié ou gérant) et une cave en sous-sol. Dans la décennie 1890, Léon Bouvier achète pour quasiment trois hectares de vignes aux alentours de sa propriété. Il acquiert vers 1897 une petite construction située à l’est, présente sur le plan cadastral de 1831 (B 123), qui sera détruite en 1945. Il n’est pas certain que l’activité viticole ait perduré après la crise phylloxérique au tournant des 19e et 20e siècles. La fille de Léon, Marie dite Béatrix, épouse Auguste Paléologue en 1902, sous-lieutenant au 60e RI de Besançon, décédé en 1916. La maison est occupée dans le courant du 20e siècle, et jusqu’à nos jours, par les descendants de la famille Paléologue.