Dossier d’œuvre architecture IA39002148 | Réalisé par
Favereaux Raphaël (Contributeur)
Favereaux Raphaël

Raphaël Favereaux, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 1995-

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  • inventaire topographique
couvent d'ursulines, puis école primaire et pensionnat, et immeuble
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton communauté de communes Arbois Poligny Salins-les-Bains
  • Commune Salins-les-Bains
  • Adresse 3 rue Charles Magnin
  • Cadastre 1831 J 659  ; 2023 AP 279
  • Précisions
  • Dénominations
    couvent, école primaire, pensionnat, immeuble
  • Genre
    d'ursulines
  • Parties constituantes non étudiées
    terrasse en terre-plein

Le couvent des ursulines

La compagnie de Sainte-Ursule est une congrégation féminine fondée en 1606 par Anne de Xainctonge, originaire de Dijon. Également appelées ursulines, mais distinctes de l'ordre de Sainte-Ursule créé en Italie en 1535, les religieuses ont pour vocation l’éducation des jeunes filles de la noblesse et de la haute bourgeoisie. La première maison est fondée à Dole en 1606, la seconde à Poligny en 1616. En 1627, une veuve, Jeanne Coquelin, lègue 25 000 livres à la maison des ursulines de Poligny afin d’acheter une maison à Salins et d’y fonder un couvent. La même année, les religieuses acquièrent " ung meix et maison […] avec les jardins, cour, fontaine et autres dépendances y adjacentes, scituées à Salins en la rue dite de Faverney ", aujourd'hui occupés par la partie nord de la place Emile Zola. Cinq sœurs du couvent de Poligny s’y installent. En 1629, elles obtiennent l’autorisation d’instruire gratuitement les jeunes filles et ouvrent une école qui connait un grand succès. Une chapelle et une maison d'enseignement sont construites dans la seconde moitié du 17e siècle. En 1687, un dénombrement des habitants de la ville précise que l’établissement accueille " 49 mères ursules ". En 1724, le total des rentes du couvent atteint 23 180 livres. L’établissement est détruit par un incendie vers 1775, et sa reconstruction est financée par Charles Joseph Quirot, prévôt et chanoine de Saint-Anatoile. Ce dernier fait peindre en 1781 par Johann Melchior Wyrsch un tableau intitulé Charles-Joseph Quirot soutenant le mur du couvent des ursulines de Salins, qu’il offre à la communauté des ursulines. Vendu comme Bien national, l'établissement est cédé en sept lots à des particuliers le 13 janvier 1793. La chapelle est démolie, vraisemblablement suite à l'incendie de la ville en 1825, pour permettre le prolongement sud de la rue du Pavillon (aujourd'hui Charles Magnin). Les murs du chevet polygonal ont été conservés, aujourd’hui insérés dans l’immeuble donnant sur les actuelles rues Charles David (n°7) et Charles Magnin (n°3).

L'école des Frères de Marie

En 1835, la société des Frères de Marie (ou marianistes), congrégation catholique, installe dans les bâtiments une école libre de garçons, aussitôt reconnue " école communale ". Les bâtiments sont progressivement achetés par la société des Frères de Marie entre 1835 et 1840, certains par les directeurs de l'institution (M. Troffer, puis M. Boby). En 1836, l’école Normale du département est transférée dans le collège voisin, si bien que l’école primaire supérieure qu’il abritait est déménagée dans l’établissement des Frères de Marie. En 1846, les deux écoles communales primaires de garçons étant insuffisantes, la ville décide de créer une troisième école, toutes dirigées par les Frères de Marie : une école au faubourg Champtave (actuellement Pasteur) dans une maison louée, une école au centre de la ville dans l’établissement des Frères de Marie, et une troisième située dans la Grande Rue du Bourg-Dessous près de l’église Saint-Maurice, dans le bâtiment communal du magasin des pompes. Ces trois écoles sont tenues par six instituteurs, pour un coût annuel de 3 600 francs.

Construits autour d’une cour carrée formant cloître, les bâtiments sont surélevés de deux étages dans les années 1850. Suite à l’agrandissement de l’école Normale en 1849, diverses parties de maisons de l’ancien couvent des Ursulines sont expropriées. Par délibération du 4 décembre 1852, l’instruction primaire des écoles de garçons de la ville est confiée aux Frères de Marie. En 1858, l’institution est tenue par 13 frères et accueille 350 externes et 50 pensionnaires. En 1860, le directeur des écoles primaires communales des Frères de Marie, frère André, déclare l’ouverture d’un pensionnat primaire et d’externat libre. La ville donne son accord mais retire à la société la direction des écoles primaires communales, qui seront confiés à partir du 1er janvier 1862 à des instituteurs laïcs. En 1879, l’architecte Alexandre Clerget fournit les plans pour rehausser les bâtiments sur cour de deux étages supplémentaires (dont un sur comble avec brisis), travaux qui sont exécutés peu après.

La loi du 1er janvier 1901 sur les associations soumet l'existence des congrégations à autorisation pour exercer l’enseignement. La congrégation des Frères de Marie renouvelle sa demande pour l’établissement salinois, demande qui lui est refusée. A cette date, l’enseignement était assuré par quatre frères et trois aspirants (non sociétaires). Il semble que les locaux restent vacants jusqu’à ce que la ville les achète en 1905. Elle y fait faire des travaux pour accueillir ses écoles primaires de garçons et de filles, et rebaptise le groupe scolaire " école Voltaire ". Proposés en 1906 par l’architecte Schacre, les travaux prévoient le réaménagement de salles, l’installation de l’éclairage au gaz, la construction de WC et d’une passerelle d’accès à la cour ouest, etc. En 1921, un projet réalisé par l'agence A. Rouch-Blondel (Besançon), propose l'aménagement de l'école Voltaire en école primaire supérieure, mais il ne semble pas avoir été réalisé. En 1929, les cours de l’école Wilson, dispensés dans l’ancien établissement des sœurs de Saint-Charles (place Saint-Anatoile) sont transférés dans les locaux. C’est vraisemblablement à cette occasion que l’architecte René Tournier produit en 1929 et 1931 des plans " d’agrandissement et de transformation de l’école supérieure de filles ". Là encore le projet reste sans suite, et l’école portera ensuite le nom d’école Wilson. Elle devient (après la Seconde guerre mondiale ?) une annexe du collège Considérant, jusqu’au transfert de l’établissement d’enseignement secondaire sur un nouveau site en 1966. Les bâtiments de l’école sont dits en très mauvais état en 1968 ; ils sont démolis en 1973-1974, laissant place à un parking et un terrain vague. Il subsiste la terrasse en terre-plein, qui servait de cour à l'école.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 17e siècle , daté par travaux historiques, daté par source
    • Secondaire : 2e moitié 19e siècle

L'immeuble donne sur la rue Charles Magnin (n°3) et sur la rue Charles David (n°7). Les rez-de-chaussée sont en moellon et pierre de taille calcaire, alors que les étages sont protégés d'un enduit. La façade est ne présente qu'un étage alors celle côté ouest, compte tenu de la dénivellation, en compte deux. L'immeuble est couvert d'un toit à deux pans en tuile plate et tuile mécanique. Le versant ouest laisse apparaître les murs du chevet polygonal de l'ancienne chapelle du couvent. La base du toit de ce chevet est soulignée par une cordon moulurée, partiellement conservé.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • calcaire pierre de taille
  • Toits
    tuile mécanique, tuile plate
  • Étages
    2 étages carrés
  • Couvertures
    • toit à deux pans
  • État de conservation
    vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété privée
    propriété de la commune
  • Protections

Documents d'archives

  • Archives départementales du Jura. Cadastre de la commune de Salins-les-Bains. [1831-1954].

    - Atlas parcellaire (1831) : 3 P plan 6599 (tableau d'assemblage), 3 P plan 5566-5610 (feuilles)

    - État de section (1832) : 3 P 3604

    - Matrices cadastrales des propriétés bâties et non bâties (à partir de 1832) : 3 P 3605 (récapitulatif), 3 P 3606 (folio 1 à 600), 3 P 3607 (folio 601 à 1338), 3 P 3608 (folio 1341 à 2019), 3 P 3609 (folio 2020-2679)

    - Matrices cadastrales des propriétés bâties (à partir de 1882) : 3 P 3610, 3 P 3611

    - Matrices cadastrales des propriétés bâties (à partir de 1911) : 3 P 3912 (folio 1 à 920), 3 P 3913 (folio 921 à 1285)

    - Matrices cadastrales des propriétés non bâties (fin du 19e siècle-milieu du 20e siècle) : 3 P 3614-3622

    Archives départementales du Jura, Montmorot
  • Archives nationales, Paris : S//3307/A. Abbayes et autres corporations de femmes : Jura, Landes, Haute-Loire, Loir-et-Cher, 18e siècle.

    Archives nationales, Paris : S//3307/A
    Ursulines de Salins (1725-1734).
  • Archives départementales du Jura, Montmorot. 59H : couvent des ursulines (17e-18e siècles).

    Archives départementales du Jura, Montmorot : 59H
  • Fonds ancien, Salins-les-Bains. Ms 414. Histoire chronologique de Salins, d’après Babey, l’abbé Robin, complétée par le capitaine Pinault, s.d. [début 20e siècle], 568 f.

    Fonds ancien, Bibliothèque municipale, Salins-les-Bains : Ms 414
    1607, 1611, 1613 et 1620.
  • Archives départementales du Jura. 1 Qp 81. Inventaire des biens ecclésiastiques dans la commune de Salins (1790-an II).

    Archives départementales du Jura, Montmorot : 1 Qp 81
    Ursules de Salins (1790-1793)
  • Les Annales de la Ville de Salins, ancienne Capitale du Comté de Bourgogne, depuis son origine jusqu'en 1800 par l'Abbé Robin, 6 tomes.

    Fonds ancien, Bibliothèque municipale, Salins-les-Bains : MS 380 I-VII
    Tome 6, p. 41 : Dénombrement des habitants de salins (1687).
  • Fonds ancien, Bibliothèque municipale, Salins-les-Bains. Ms 388 : Les églises de Salins.

    Fonds ancien, Bibliothèque municipale, Salins-les-Bains : Ms 388
    p. 201-203.
  • Archives départementales du Doubs, Besançon : 154 H 1 (1709-1710). Ursulines de Salins.

    Archives départementales du Doubs, Besançon : 154 H 1
  • Archives municipales, Salins-les-Bains : 1353. Ecole Voltaire (1906-1971)

    Archives municipales, Salins-les-Bains : 1353
  • Archives municipales, Salins-les-Bains : 1362. Ecole des Frères de Marie, puis Wilson (1879-1978)

    Archives municipales, Salins-les-Bains : 1362
  • Archives municipales, Salins-les-Bains. Registres des délibérations du conseil municipal 18-61 (1790-1982)

    Archives municipales, Salins-les-Bains : ACS 18-61
    1834-1954
  • Fonds ancien, Bibliothèque municipale, Salins-les-Bains. Ms 400F : Histoire de Salins de 1801-1899, extraits des délibérations des Conseils municipaux et à partir de 1840 extraits du Salinois. Salins-les-Bains, 1er avril 1939, Chambellan.

    Fonds ancien, Bibliothèque municipale, Salins-les-Bains : Ms 400
    1836-1861
  • Archives municipales, Salins-les-Bains : 1590. Communautés religieuses (1821-1931).

    Archives municipales, Salins-les-Bains : 1590
    1901

Bibliographie

  • Annaert Philippe. Les origines des Ursulines dans les possessions des Habsbourg d’Espagne : une question controversée. Dans : La Franche-Comté et les anciens Pays-Bas, XIIIe-XVIIIe siècles. Tome 1 : aspects politiques, diplomatiques, religieux et artistiques. - Besançon : Presses universitaires de Franche-Comté, 210, 500 p.

    p. 376, 378, 383
  • Blondeau Georges. Ch. J. Quirot bienfaiteur de la ville de Salins et ses portraits peints par Wyrsch. - Lons-le-Saunier : [Declume], [1917], 18 p.

    p. 13-17
  • Morey Joseph. L'enseignement chez les Ursulines en Franche-Comté (1595-1882). - Lons-le-Saunier : J. Mayet et Cie, 1882, 95 p.

  • Rousset, Alphonse. Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la Franche-Comté et des hameaux qui en dépendent : département du Jura. Tome VI : [Salins-Saint-Ylie]. - Paris : F.E.R.N., Guénégaud, 1969. 594 p. ; 20 cm. Fac-similé de l'édition de Besançon : Bintot, 1858.

    p.528-529, 571
  • Trevillers, J. de. Sequania monastica. S.d. [1950].

    p.196

Documents figurés

  • Archives départementales du Doubs, Besançon : 120 J 41. Fonds René Tournier

    Archives départementales du Doubs, Besançon : 120 J 41
    Projet d’agrandissement et de transformation de l’école supérieure de filles (1929-1931)
Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2025
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Favereaux Raphaël
Favereaux Raphaël

Raphaël Favereaux, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 1995-

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