Dossier d’œuvre architecture IA39002155 | Réalisé par
Favereaux Raphaël (Contributeur)
Favereaux Raphaël

Raphaël Favereaux, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 1995-

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  • inventaire topographique
chapelle, puis pensionnat, puis restaurant dit l'Ermitage
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton communauté de communes Arbois Poligny Salins-les-Bains
  • Commune Salins-les-Bains
  • Lieu-dit
  • Adresse chemin de l' Ermitage
  • Cadastre 1831 D 618  ; 2025 ZI 488-491
  • Précisions
  • Dénominations
    chapelle
  • Appellations
    l'Ermitage
  • Destinations
    restaurant, pensionnat
  • Parties constituantes non étudiées
    parc

La chapelle, parfois appelée oratoire, a été construite à la fin du 16e siècle par Philippe Udressier, écuyer, en mémoire de sa fille Claire Claudine, décédée de la peste le 17 août 1576 et inhumée à l’église Saint-Anatoile. La date 1579 est gravée sur une pierre surmontant la porte ouest de la chapelle. Le fondateur y fonde une messe quotidienne et place une statue de saint Roch. L’édifice devient un lieu de pèlerinage lorsqu'apparaissent des épidémies. D’après Babey, l'abbé Robin et Pinault, auteurs de l’Histoire chronologique de Salins, une chapelle aurait été fondée dès 1329 par la famille Guillaume dans une de ses propriétés, sous l’invocation de saint Roch de Montpellier. Bien que la datation soit erronée (ce pèlerin thaumaturge est né vers 1350), l’édifice est connu sous le nom d’ermitage ou de chapelle Saint Roch. C’est effectivement sur le flanc ouest du mont Belin, " hors la ville ", que les pestiférés étaient relégués au Moyen-Âge (mention de " loges "). Sur la vue cavalière de la ville peinte par Nicolas Richard dans le second quart du 17e siècle, la chapelle apparaît sous le vocable de Notre-Dame des Sept Douleurs, puis " hermitage " sur un plan de 1738 et " chapelle " sur un autre plan daté 1759. Un ermite aurait été autorisé à bâtir une cellule près de l’oratoire vers 1600 (il est mentionné comme ermite de Saint-Roch en 1609). Il est chargé de sonner le tocsin lorsqu’un incendie se déclare dans la ville. En octobre 1625, la ville accorde vingt livres " pour employer à une citerne que l’on veut faire proche de la chapelle des Sept Douleurs pour la commodité des pestiférés et de l’ermite ". Au 17e siècle est fondée par un chanoine de l’église Saint-Michel une procession annuelle (le 16 août), qui disparaît vers 1820 lorsqu’on aménage le cimetière à l’ouest, en contrebas. Des bâtiments sont construits de part et d’autre de la chapelle, vraisemblablement dans la seconde moitié du 17e siècle. Ils sont touchés par un incendie à l’été 1753, et peut-être aussi en 1785.

En janvier 1793, Jean-Baptiste Bondenet, ex-ermite à Saint-Roch, propose à la ville d’acheter l’ermitage " pour l’instruction des enfants de la ville ". C’est finalement lui qui cette même année acquiert les lieux pour 15 200 francs, et qui y implante un pensionnat. Une trentaine d’élèves y sont présents en 1803, puis 75 (?), dont 15 internes, dans la seconde moitié du 19e siècle. Après la mort de Jean-Baptiste Bondenet, l’établissement est tenu par son fils Louis (1799-1879) qui, d'après l'épitaphe gravée sur sa tombe au cimetière, " dirigea l'institution de St Roch pendant 50 ans ". La tombe de la famille Bondenet porte une plaque où il est inscrit que " Jean-Pierre Bondenet (1802-1880) dirigea l'école mutuelle de Salins ". Il semble que le pensionnat ferme ses portes dans le troisième quart du 19e siècle. Simon Joseph dit Armand (fils de Jean-Pierre ?) est inscrit comme propriétaire sur la matrice cadastrale en 1895. Après son décès en 1898, Jules Léon lui succède : il est alors qualifié d’ " hôtelier à l’ermitage, marchand de vin à Saint-Roch ". La " Pension de famille Ermitage Saint-Roch Léon Bondenet » " est attestée en 1948, mais il semble qu’elle disparaisse peu après, laissant la place à un restaurant. Un petit bâtiment d’accueil est construit vers 1952 contre la façade ouest. Les bâtiments servent aujourd’hui de logements et de chambres d’hôte.

L'ensemble des bâtiments a été remanié, notamment suite aux incendies qui l'ont touché au 18e siècle. Construite perpendiculairement aux autres bâtiments et de plan rectangulaire, la chapelle tournée nord-ouest/sud-est est construite en moellon de calcaire. Le mur pignon tourné vers le nord-ouest est enduit : il présente trois baies couvertes en plein-cintre au rez-de-chaussée et une fenêtre couverte d'un arc segmentaire au premier étage. Le mur pignon orienté vers le sud-est a été remanié (fenêtre de l'étage) ; il est percé d'une porte en plein-cintre, dont une pierre de taille porte des graffitis. L'inscription " J-B B 1787 " évoque le fondateur Jean-Baptiste Bondenet. La chapelle a été convertie en habitation ; l'espace intérieur a été cloisonné et un étage a été aménagé. Construit en moellon de calcaire partiellement enduit, le bâtiment flanquant la chapelle au sud est pourvu de deux travées à un étage et de trois travées à deux étages carrés. Il est couvert d'un toit à longs pans terminé par une croupe. Le bâtiment à un étage carré situé au nord de la chapelle est également couvert d'un toit à longs pans et à croupe.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    tuile mécanique, tuile plate
  • Étages
    2 étages carrés
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Protections

Documents d'archives

  • Archives départementales du Jura. Cadastre de la commune de Salins-les-Bains. [1831-1954].

    - Atlas parcellaire (1831) : 3 P plan 6599 (tableau d'assemblage), 3 P plan 5566-5610 (feuilles)

    - État de section (1832) : 3 P 3604

    - Matrices cadastrales des propriétés bâties et non bâties (à partir de 1832) : 3 P 3605 (récapitulatif), 3 P 3606 (folio 1 à 600), 3 P 3607 (folio 601 à 1338), 3 P 3608 (folio 1341 à 2019), 3 P 3609 (folio 2020-2679)

    - Matrices cadastrales des propriétés bâties (à partir de 1882) : 3 P 3610, 3 P 3611

    - Matrices cadastrales des propriétés bâties (à partir de 1911) : 3 P 3912 (folio 1 à 920), 3 P 3913 (folio 921 à 1285)

    - Matrices cadastrales des propriétés non bâties (fin du 19e siècle-milieu du 20e siècle) : 3 P 3614-3622

    Archives départementales du Jura, Montmorot
  • Babey, Etienne. Grands faits de l'histoire de Salins et en Franche-Comté (1750-1793), manuscrit.

    Fonds ancien, Bibliothèque municipale, Salins-les-Bains : Ms 426
    p. 288
  • Fonds ancien, Salins-les-Bains. Ms 414. Histoire chronologique de Salins, d’après Babey, l’abbé Robin, complétée par le capitaine Pinault, s.d. [début 20e siècle], 568 f.

    Fonds ancien, Bibliothèque municipale, Salins-les-Bains : Ms 414
    p. 28, 107-108
  • Les Annales de la Ville de Salins, ancienne Capitale du Comté de Bourgogne, depuis son origine jusqu'en 1800 par l'Abbé Robin, 6 tomes.

    Fonds ancien, Bibliothèque municipale, Salins-les-Bains : MS 380 I-VII
    IV (1609)
  • Les Annales de la Ville de Salins, ancienne Capitale du Comté de Bourgogne, depuis son origine jusqu'en 1800 par l'Abbé Robin, 6 tomes.

    Fonds ancien, Bibliothèque municipale, Salins-les-Bains : MS 380 I-VII
    VII : 30/01/1793
  • Fonds ancien, Salins-les-Bains. Ms 383. Notes sur Salins extraites des Archives du Jura et de celles de la ville de Salins, par Edouard Toubin, s.d. [fin 19e ou début 20e siècle], 359 p.

    Fonds ancien, Bibliothèque municipale, Salins-les-Bains : Ms 383
    p. 51-53

Bibliographie

  • Coindre, Gaston. Le vieux Salins, promenades et causeries. Besançon : Impr. de Jacquin, 1904

    p. 322-324
  • Rousset, Alphonse. Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la Franche-Comté et des hameaux qui en dépendent : département du Jura. Tome VI : [Salins-Saint-Ylie]. - Paris : F.E.R.N., Guénégaud, 1969. 594 p. ; 20 cm. Fac-similé de l'édition de Besançon : Bintot, 1858.

    p. 510-511, 572
  • Tripard, Just. Notices sur la ville et les communes du canton de Salins. Besançon : Marion et Morel, Salins-les-Bains : Louis David, 1881

    p. 364-365
Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2025
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Favereaux Raphaël
Favereaux Raphaël

Raphaël Favereaux, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 1995-

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