Comme l'hôtel Le Morvan, l'hôtel Le Tournebride est créé par la famille Viel de Lunas. Plusieurs dessins des archives du château de La Montagne pourraient être des avant-projets de ce qui doit être une auberge à destination d'une clientèle modeste, curistes ou plus vraisemblablement domestiques accompagnant leurs maîtres. L'un de ces avant-projets porte l'indication "route de Vandenesse à Saint-Honoré-les-Bains" qui correspond à l'actuelle avenue Jean Mermoz. Aucun de ces documents n'est signé ni daté. Les édifices projetés comprennent des écuries avec remises et des pièces communes (salle à manger et café) au rez-de-chaussée et de petites chambres à coucher, desservies par un couloir central, à l'étage. Selon toute vraisemblance, les écuries sont mises à la disposition des clients de l'hôtel Le Morvan érigé quelques années plus tôt et situé à proximité immédiate. On sait que l'hôtel des Bains disposait lui aussi d'écuries rejetées, de la même manière, de l'autre côté de la rue. La partie centrale de l'édifice est sans doute la partie la plus ancienne, construite par Marie-Louis-Antonin de Viel de Lunas, marquis d'Espeuilles, dans la première moitié des années 1870. Des travaux portent sur la transformation d'une écurie en salle à manger (en 1874) et en chambres (en 1877). Un couloir souterrain reliant Le Morvan et Le Tournebride est construit en 1874. L'hôtel compte à cette époque déjà 36 ouvertures. Ce nombre double presque dans la décennie suivante. De celle-ci date l'aile orientale, mais aussi toute une série de bâtiments greffés à l'arrière, visibles sur un plan ancien du parc thermal (1900) mais aujourd'hui détruits. On sait d'ailleurs que la salle à manger est agrandie précisément en 1881. La construction de l'aile occidentale, que l'on aurait pu attendre pour rétablir la symétrie en façade, n'a jamais été effective. Le couloir souterrain sous l'actuelle avenue Jean Mermoz reliant l'hôtel Le Tournebride à l'hôtel Le Morvan est aujourd'hui obstrué. L'hôtel Le Tournebride, tout comme l'hôtel Le Morvan, passe à la Société anonyme des Eaux thermales de Saint-Honoré-les-Bains en 1899 et à la Société anonyme Hôtelière et Immobilière en 1924. Il est ensuite acquis par le docteur Maurice Ségard lorsqu'il s'installe dans la demeure voisine vers 1933. Il appartient enfin de nouveau à la Société anonyme Hôtelière et Immobilière qui le vend aux enchères en 1970. L'édifice, totalement abandonné, est actuellement dans un état de délabrement avancé.