Guillaume Carré, originaire de Moulins-Engilbert, acquiert le terrain dès 1863. C'est toutefois seulement à la fin de la décennie suivante qu'il commence les travaux de ce qui devient l'une des plus anciennes villas destinées à héberger des curistes à Saint-Honoré-les-Bains. Une première maison (dotée de 8 ouvertures) est construite au milieu des années 1870. Elle correspond vraisemblablement au bâtiment abritant actuellement le restaurant et la cuisine. Une seconde maison (dotée de 14 ouvertures) est construite en 1877. Il s'agit de la villa à proprement parler, où se trouvent aujourd'hui les chambres. La même année, une remise avec écurie est également bâtie. Il doit s'agir de l'édifice situé au nord-est de la première maison. Dans un mémoire relatif à une demande de protection des eaux des sources de l'établissement thermal (1875), on apprend que l'eau du puits a une "odeur sulfureuse" (sans pour autant qu'une utilisation de l'eau à des fins curatives soit attestée). La propriété passe successivement à Albert Buteau de Moulins-Engilbert dans les années 1880, puis à Victor Bernier de Saint-Léger-de-Fougeret dans les années 1900. Alphonse Gauthé, négociant à Paris, est propriétaire à partir du milieu des années 1930. La Villa Les Romains, surnommée "Maison Carrée" en référence à son plan et surtout au nom de son premier propriétaire, est mentionnée dans un guide (1877) de Charles Dorigny, qui doit y avoir séjourné. Elle peut accueillir un nombre important de "baigneurs étrangers" (au moins onze familles d'après le Saint-Honoré Thermal en septembre 1901) ce qui pose la question de la distinction entre villas et hôtels de voyageurs, comme pour la Villa des Charmilles. Il s'agit aujourd'hui de l'Auberge du Pré fleuri, l'un des deux hôtels de voyageurs encore en activité dans le quartier thermal. Le restaurant a été récemment agrandi d'une véranda.