Dossier d’œuvre architecture IA58001290 | Réalisé par
Dufoulon Fabien (Contributeur)
Dufoulon Fabien

Fabien Dufoulon, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2018-

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  • enquête thématique régionale, thermalisme en Bourgogne-Franche-Comté (le)
usine de mise en bouteilles de Saint-Aré
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bourgogne-Franche-Comté
  • Commune Decize
  • Lieu-dit Saint-Aré, La Source
  • Adresse 19 chemin de la Source
  • Cadastre 2019 BP 62, 143
  • Dénominations
    usine de mise en bouteilles des eaux minérales
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    maison, pavillon d'entrée, dépendance

Des vestiges de trois bassins étagés datant de l'époque gallo-romaine ont été découverts par Georges Gandoulf, propriétaire du terrain, en 1881. Dans le captage, les objets retrouvés sont des fragments de céramiques et de sculptures, ainsi que des monnaies. Les plus anciennes, importées tardivement en Gaule romaine, dateraient du 3e siècle av. J.-C. Les plus récentes permettent de dater la première période d'exploitation de la source entre le 1er et le 3e siècle ap. J.-C. La source semble être méconnue au Moyen Âge et jusqu'à la fin des Temps modernes. L'histoire de l'exploitation de la source à l'époque contemporaine a été récemment retracée par Julien Gonzalez (2005 et 2008). Elle commence avec l'analyse des eaux par le chimiste Balard à la demande du propriétaire du terrain, M. de Palierne de Chassenay, conseiller maître à la Cour des Comptes, au milieu du 19e siècle. La concentration en sulfate de sodium (6 grammes par litre) de l'eau permet très tôt de la rapprocher de celle des prestigieuses stations de Bohême que sont Carlsbad (aujourd'hui Karlovy Vary, en République tchèque) et Marienbad (Mariánské Lázně, en République tchèque). L'eau est préconisée pour ses vertus laxatives et diurétiques, et plus généralement les troubles des intestins, du foie et de la vésicule biliaire. Plusieurs articles des docteurs Ranglaret (1913-1914) et Bardet (1916) la font connaître auprès de leurs confrères. À la suite de l'avis favorable rendue par l'Académie de Médecine le 3 février 1914, l’État autorise l'exploitation par un arrêté en date du 20 février suivant. Cette exploitation est assurée par la Société des Eaux minérales de Decize, créée en 1912, qui fait construire une usine de mise en bouteilles, un pavillon d'entrée et une buvette dans un petit parc. Sur place, c'est le docteur Petit qui dirige les opérations jusqu'à sa mort en 1950. Le château de Saulx, appartenant à la société, devient un hôtel pour les curistes en 1938. L'usine de mise en bouteilles est construite par la Société des Eaux minérales de Decize en 1922. Les machines d'embouteillage alors installées sont encore utilisées dans les années 1960. Elles ne subsistent plus aujourd'hui, mais des photographies anciennes des installations sont conservées. Le débit de la source au robinet de l'usine est de 24 000 litres par jour. Les bouteilles de l'eau de Saint-Aré, qui est considérée comme un véritable médicament, sont vendues en pharmacie. Leur commercialisation connaît son apogée dans les années 1930. D'après J. Gonzalez, 43 000 bouteilles sont vendues en 1931, 90 000 bouteilles en 1939. Les ventes diminuent après la Seconde Guerre mondiale, et passent sous la barre des 10 000 bouteilles par an dans les années 1960. Le coût important de la mise aux normes sanitaires de l'installation fait reculer la société qui doit mettre fin de l'exploitation en 1971. Des projets de relance de l'activité sont esquissés dans les années 1970 et 1980 mais n'aboutissent pas. La maison construite sur le terrain est récente.

Le bâtiment, de plan rectangulaire, est constitué d'une structure métallique (fermes apparentes) et de murs en brique creuse encore largement recouverts d'enduit. Il est couvert d'un toit à longs pans en tuile mécanique. Le mur-pignon nord-est constitue la façade principale. Il est percé en son centre d'une grande porte couverte d'un arc en plein cintre. Le tympan conserve encore son décor en fer forgé. De part et d'autre, des baies formaient une claire-voie, aujourd'hui obstruée et visible uniquement depuis l'intérieur. Des fenêtres rectangulaires sont percées dans les murs gouttereaux. Le griffon se situe à l'angle nord du bâtiment, et l'eau s'écoule encore aujourd'hui d'un robinet dans une petite fontaine. Elle est ensuite conduite jusqu'à la petite rivière qui borde le nord du domaine.

  • Murs
    • brique creuse enduit
    • fer
  • Toits
    tuile mécanique
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • charpente métallique apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
  • Typologies
    baie rectangulaire ; baie avec arc plein cintre
  • État de conservation
    désaffecté
  • Techniques
    • ferronnerie
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Nièvre. Cadastre de la commune de Decize. [1835-].

    - Atlas parcellaire (1835) : 3 PP 95

    - État de section (1835) : 3 P 95/1

    - Matrices cadastrales des propriétés bâties et non bâties

    - Matrices cadastrales des propriété bâties

    - Matrices cadastrales dite "matrices noires" des propriétés bâties : 3 P 95/5, 3 P 95/6, 3 P 95/7

    Archives départementales de la Nièvre, Nevers : 3 P 95
    Section D, parcelle 107.

Bibliographie

  • Bonnard, Louis. La Gaule thermale. Sources et stations thermales et minérales de la Gaule à l'époque gallo-romaine. Paris : Librairie Plon, 1908. 521 p.

  • Bigeard, Hélène. La Nièvre. Paris : Académie des inscriptions et belles lettres : Ministère de la culture : Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche : Fondation maison des sciences de l'homme, 1996. Carte archéologique de la Gaule. 300 p. ISBN 2-87754-045-6.

    p. 131
  • Surmely, Frédéric. Les sources oubliées du Massif Central. Olliergues : Éd. de La Montmarie, 2004. 343 p. ISBN 2-9520316-9-X.

    p. 298-299
  • Gonzalez, Julien. En Bourgogne, les villes d’eaux oubliées : Pougues-les-Eaux, Fourchambault-Garchizy, Saint-Parize-le-Châtel, Decize-Saint-Aré, Maizières, Saint-Christophe-en-Brionnais. Nevers : Éditions Loire et Nièvre, 2005. 157 p. ISBN 2-9524476-0-8.

    p. 121-125
  • Gonzalez, Julien. Histoires d'eaux minérales oubliées en Nivernais : Anthien, Decize-Saint-Aré, Garchizy, Saint-Parize-le-Châtel. [Varennes-Vauzelles] : Julien Gonzalez, 2008. 86 p. ISBN 978-2-9531297-1-7.

    p. 61-77
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Dufoulon Fabien
Dufoulon Fabien

Fabien Dufoulon, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2018-

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Articulation des dossiers
Contient
Parties constituantes