Les archives de la Compagnie des Eaux minérales de Pougues contiennent un projet de gymnase en bois. Il doit dater des années qui suivent immédiatement la création de la société d'Édouard Jéramec, qui reprend la gestion de l'établissement thermal, du parc et du casino en 1879. Un projet différent est adopté, et l'édifice est en chantier en 1881. Il est en effet mentionné dans le guide de Jean Janicot et Aimé Giron, publié cette année-là ("Derrière ce promenoir, un vaste bâtiment qui renfermera bientôt une piscine, un appareil complet de gymnastique, et une salle d'escrime"). Les agrès sont réservés aux abonnés. Les cours d'escrime sont dispensés par des professeurs parisiens : Monsieur Ruzé à la fin des années 1880, Monsieur Reynnud à la fin des années 1890, Monsieur Bettenfeld au milieu des années 1900. Le mur pignon nord de l'édifice est percé à l'origine d'une porte donnant sur une petite cour ou un petit enclos, qui doit servir de terrain d'exercice en plein air, ou peut-être même une piscine. C'est en effet précisément à cet endroit qu'est créé un lavoir vers 1895-1905. Contre ce lavoir, côté parc, sont construits deux petits salons de coiffure ("lavatory") à la même époque. La façade ouest est enfin précédée d'une galerie (vers 1895) permettant de rejoindre l'allée couverte et l'établissement thermal. L'édifice abrite l'établissement de physiothérapie après la première guerre mondiale. Le projet de regrouper dans un seul et même bâtiment la physothérapie, les douches et les bains semble avoir existé. Plusieurs documents correspondent en effet à des projets d'installation au premier étage du bâtiment principal de l'établissement thermal de la physiothérapie au sud, de la mécanothérapie au centre et de la radiothérapie au nord. Le projet n'aboutit pas, et l'établissement de physiothérapie se trouve encore dans l'ancienne salle de gymnastique et d'escrime après la Seconde Guerre mondiale. L'annuaire médical de stations hydrominérales, climatiques et balnéaires de France de 1928 donne des précisions sur l'équipement du bâtiment. On y trouve ainsi "des installations de bains de lumière généraux, diathermie, air chaud, électricité statique, haute fréquence, rayons ultra-violets et infra-rouges" ainsi qu'une "salle de mécanothérapie où l'entraînement est contrôlé par la mesure fréquente de la capacité respiratoire de chaque sujet". On y apprend également l'existence d'un "stade d'éducation physique" dirigé par l'athlète Armand Crestois, sur les pelouses du parc Chevalier.