L'eau est omniprésente dans ce village situé non loin de la Saône et de certains de ses affluents. Les éléments architecturaux liés à la gestion, à la distribution et au stockage de l'eau, fontaines, lavoirs, puits, abreuvoirs, font partie intégrante du petit patrimoine de la plupart des villages du val de Saône. En effet, la commune est riche en ouvrages d'alimentation et de distribution d'eau. Entre 1840 et 1940, on en dénombre une dizaine dans la commune, qui font l'objet de fréquentes décisions de construction et de travaux, lors des délibérations du Conseil municipal.

A titre d'exemple, entre 1848 et 1850, un important projet communal de construction de deux fontaines et d'un lavoir voit le jour. Le 28 août 1885, le Conseil municipal vote un emprunt de 10 000 francs pour servir au paiement des travaux de construction d'abreuvoirs, d'un lavoir couvert, d'une remise à pompe et de l'établissement d'une conduite d'eau. En 1910, une fontaine est détruite et le lavoir actuel, au sud du village est construit en remplacement.

Les fontaines et lavoirs ayant existé et/ou encore en place aujourd'hui:

- Au centre de la place de la Résistance, l'ancienne place de la mairie, se trouve une fontaine circulaire ornée d'une grande colonne monumentale, construite entre 1848 et 1850. Sur les cartes postales du début du XXe siècle, cette fontaine est bien visible, avec en arrière plan, un lavoir, qui était toujours en place en 1922 (date de construction du monument aux morts visible sur une carte postale où l'on voit aussi le lavoir), mais qui n'existe plus aujourd'hui. place de la mairie. La fontaine et le lavoir

- Le cadastre napoléonien (1834) et le plan d'alignement des rues (1853) signalent la présence d'une grande fontaine située rue Grande Rue, au carrefour entre le presbytère, la mairie et une importante demeure. Cette fontaine n'existe plus aujourd'hui.

- L'abreuvoir situé contre le mur de la Cure est toujours visible, aujourd'hui converti en jardinière.

- Contre le jardin de la maison Malapert, il existait une fontaine semi-circulaire reliée à l'abreuvoir de la Cure. Elle fut construite vers 1850 et détruite en 1910, remplacée par le lavoir communal actuel.

- Un lavoir et une remise de matériel d'incendie furent construits en 1885, rue des Vignes. Ils existent encore aujourd'hui, une vasque en grès rose manifeste leur présence en façade sur la rue.

- Depuis 1911, un autre lavoir se trouve à présent le long de la route départementale en direction de Fouchécourt, l'ancienne rue du Pâtis aux Vignes, en face d'un calvaire.

- Il existe un abreuvoir à deux bassins, rue Tallefosse, après la voie ferrée.

Détails de chaque réalisation:

fontaine "du haut"

détails fontaine "du haut"Un rapport de l'architecte Ridoux, du 15 octobre 1848, exprime la nécessité de construire une fontaine et un lavoir sur la place de la mairie, aujourd'hui place de la Résistance. Des plans du même architecte, datés d'octobre 1848, révèlent l'architecture du lavoir (aujourd'hui disparu) et la silhouette de la fontaine-colonne. La fontaine colonne de la place de la Résistance représente un type de fontaine qui succède à la fontaine de type obélisque. Le type de la fontaine à obélisque date du XVIIIe siècle et a connu une grande vogue dans les premières années du XIXe siècle. Par la suite, le modèle des fontaines à colonne placée au centre d'une vasque circulaire, supplante les fontaines à obélisque. A Baulay, la fontaine se présente comme une large colonne au fut cannelé, dont la partie sommitale est galbée, décorée de motifs végétaux et de cordelettes. La partie la plus renflée est ornée de motifs végétaux, palmes, roseaux stylisés, feuilles, fleurettes et d'une pomme de pin stylisée en trois dimensions à son extrémité. Cette colonne trône au centre d'un bassin circulaire. L'eau est acheminée par deux robinets émergeant de deux gueules de lions métalliques.plans du lavoir aujourd'hui disparu

plan de situation, fontaines "du bas" et "du milieu" Une "fontaine du milieu de pays" est évoquée, sans doute celle qui se trouvait en face du jardin de la Cure. En plus du lavoir et de la fontaine à colonne situées place de la Résistance, deux fontaines existent en effet dans la partie sud-ouest du village. Un abreuvoir rectangulaire en face de la Cure et une large fontaine située au carrefour de la Grande rue et de la rue des Pêcheurs, devant le jardin de la maison Malapert (aujourd'hui le bâtiment de la mairie). Sur un plan daté d'octobre 1848, l'architecte Ridoux met en évidence le lien entre la "fontaine du bas", celle située contre le jardin de la maison Malapert et celle du "milieu de pays", celle contre le mur du jardin de la Cure. Une conduite d'eau relie ces deux constructions. De plus, la trace d'une ancienne fontaine, située au centre de la place, face à la fontaine de la Cure, est représentée sur ce plan.

plans de la fontaine "du bas"La fontaine semi-circulaire en forme d'arc de cercle, construite en 1848, est visible sur le plan d'alignement des rues daté de 1853. Le plan de l'architecte Ridoux, datés de 1848, indiquent que cette fontaine était assez imposante. Le bassin semi-circulaire est protégé par une toiture à un pan supportée par quatre paires de colonnes doubles. Un devis de construction pour les fontaines "du haut et du bas" est signé par le préfet le 16 avril 1849. L'architecte Ridoux annonce la somme de 19 731 francs, pour la construction des deux fontaines, dans le devis daté du 20 octobre 1950. La fontaine "du bas" est détruite et remplacée en 1910 par le lavoir actuel, route de Fouchécourt. En effet, un devis de l'architecte Humbert, du 5 mars 1910, annonce que cette fontaine doit être détruite est remplacée par le lavoir actuel, pour la somme de 6 353 francs. Sur le plan de l'architecte Humbert, ce nouveau lavoir est relié à l'abreuvoir de la Cure par une conduite d'eau.

plans du lavoir communalLe lavoir communal est aujourd'hui au Sud du village, le long de la route de Fouchécourt, il remplace la fontaine semi-circulaire détruite en 1910. Il est composé de trois murs et ouvert sur la rue dans sa longueur. Il possède une galerie de circulation, la "galerie des laveuses", deux bassins lavoirs, un rinçoir central et un abreuvoir. La toiture à longs pans est soutenue par des colonnettes métalliques. Aux deux angles du bâtiment, côté rue, deux anciens robinets possèdent un décor sculpté évoquant la forme d'un fronton triangulaire.

Les archives communales conservent un devis qui fait état des travaux à entreprendre dans la commune en 1934. Ce devis dénombre les différents lavoirs et fontaines de la commune. Ainsi, pour la fontaine "du bas du pays", établie en 1911, (aujourd'hui le lavoir rue de Fouchécourt), il s'agit de recouvrir le versant du toit (côté Nord-Ouest) avec de la tuile mécanique. La petite tuile sera descendue avec soin, tirée et rangée aux abords du lavoir pour être utilisée au repiquage des autres toitures de la commune. La dépose et la repose du faîtage et du chéneau sont également prévues pour un total de 865 francs.

Il existait une fontaine rue des Fontenais, à l'Est du village. Le 10 août 1903, un devis comportant différents travaux communaux évoque l'installation d'une pompe à chapelet sur cette fontaine.

La construction d'une rigole pavée en grès, en face de la fontaine de la Cure, est prévue. Le devis des travaux communaux du 10 août 1903 prévoit de remplacer la pompe à déversoir par une pompe à chapelet, construite sur un petit réservoir construit le long du mur de la Cure, à proximité de l'abreuvoir. Le même architecte, Louis Humbert, propose un nouveau devis le 22 octobre 1913, prévoyant la construction d'un aqueduc rue de Tallefosse, des améliorations apportées à certaines fontaines...

lavoir rue des Vignes

Rue des Vignes se trouve un autre lavoir ou citerne à deux bassins rectangulaires, associé à une remise à pompes à incendie. Le lieu est localement appelé "La Bichette". Le lavoir et la remise sont insérés entre deux corpsplans du lavoir et remise de matériel à incendie de bâtiments. Les plans de construction de l'architecte Desgranges sont datés de 1885. Le devis de 1934 évoque les travaux à mener: réparer l’abreuvoir, balayer le toit de la remise des pompes, faire les oudières et le faitage, remanier le couvert du lavoir, crépir les murs intérieurs du lavoir, consolider la charpente. Le remplacement des tuiles en mauvais état par celles du lavoir est prévu. Le coût est de 960 francs.

Abreuvoir, rue de Tallefosse.Enfin, il existe un abreuvoir rue Tallefosse, après la voie ferrée. Un devis du 13 août 1885 stipule qu'à la suite des sécheresses de l'automne 1884, des sources ont été découvertes en amont du village, permettant d'approvisionner l'abreuvoir, dont le trop plein sera reporté dans le lavoir communal, alors situé place de la mairie. Un plan illustre le parcours de la conduite d'eau reliant l'abreuvoir au lavoir, le long de la route de Tallefosse, qui traverse la voie ferrée. L'établissement de cette conduite d'eau est prévue dans les travaux communaux édictés par le Conseil municipal le 16 mars 1888. Le devis prévoit de prolonger l’abreuvoir de 3 mètres dans le jardin de Monsieur Carmatrant et de faire une auge en ciment armé.

Concernant les ouvrages permettant de franchir la Saône, un pont métallique existait au Sud du village, avant d'être remplacé par un ouvrage en béton armé dans les années 1950. Les archives nous apprennent que le 29 septembre 1893, le préfet de Haute-Saône donne son accord au maire pour le projet de construction d'un pont sur la Saône, à l'emplacement de l'ancien bac de Baulay, sous la réserve que les communes intéressées (Baulay, Fouchécourt, Gésincourt, Aboncourt, Augicourt et Gevigney) contribuent au financement, à hauteur de 2000 francs chacune. De plus, un rapport de l'agent voyer daté de juin 1896, fait état de la décision du conseil municipal de faire construire un pont sur la Saône. Le 3 juin 1897, un courrier du préfet autorise une subvention de 200 francs à la mairie de Baulay afin que celle-ci puisse rémunérer les entrepreneurs qui travaillent à la construction du pont.pont métallique sur la Saône