La fontaine, lavoir, abreuvoir de Cubry-Lès-Soing. 1ère moitié du 19e siècle.

Les archives de la commune de Cubry-Lès-Soing témoignent de la présence d’une seule fontaine commune dès le premier quart du 19e siècle. Une délibération du Conseil municipal, en date du 4 mai 1820, évoque l’état de délabrement dans lequel se trouve cette fontaine. La multiplicité des usages autour de l'unique bassin étant vectrice d’accidents, la construction d’un second bassin servant de lavoir est décidée. Le premier sera alors dédié à l’abreuvage. Les fonds nécessaires sont réunis et le 1er décembre 1821, le maire de Cubry-Lès-Soing sollicite le sous-préfet de Gray dans un courrier, afin de faire valider le choix de l’architecte en la personne de Laberterie, exerçant à Gray. Les travaux sont adjugés à l'entrepreneur Ringuelet, le 1er novembre 1822. Les archives ne permettent pas de confirmer la mise en œuvre de ces modifications. En 1834, la reconstruction d’une fontaine avec puisard, abreuvoir et lavoir est décidée.

Acquisition d’une source et construction de fontaines, de lavoirs et d’abreuvoirs, 1865 – 1869.

La seconde moitié du 19e siècle est marquée par plusieurs aménagements visant à améliorer l'alimentation en eau de la commune et à en multiplier les points d'accès. En 1865, la commune de Cubry-Lès-Soing procède à l’acquisition d’une source située dans la commune de Chantes, au lieu-dit de la Grande Combe. Cette acquisition est rendue nécessaire par une qualité et un débit de l'eau de la fontaine insuffisants pour les besoins des habitants. Qui plus est, la situation de la fontaine à proximité de la Saône rend périlleuse son accès pour les hommes et pour le bétail pendant la période hivernale. Le projet d’encaissement de la source et de conduite de l’eau vers les fontaines est réalisé par l’architecte Christophe Colard et les travaux sont adjugés le 11 août 1865, à Jean Désiré Monnot, un entrepreneur demeurant à Traves. Le projet prévoit la mise en place d’une borne en fonte avec un jet en cuivre, versant l’eau dans une auge en fonte. Les travaux d’encaissement sont finalisés en octobre 1866. La commune procède alors à l’acquisition des droits de servitude de l’aqueduc destiné à alimenter une fontaine qui reste encore à construire au sein de la commune. Le projet dessiné par Colard prévoit également l’établissement de plusieurs fontaines dans la partie haute de la commune.

La grande fontaine :

La première fontaine devant recevoir l’eau captée de la source est établie sur une portion de terrain de 4,5 ares située sur la partie basse de la parcelle cadastrale n°59 (cadastre napoléonien), acquise en 1867. Elle comprend un bassin circulaire en fonte ayant 3 mètres de diamètre, avec en son milieu une colonne portant les jets. De ce bassin, une conduite en fonte apporte l’eau dans l’abreuvoir qui lui-même déverse l’eau dans le lavoir, clos et couvert contre lequel il est adossé. Le bassin du lavoir est scindé en deux parties, la première partie plus étroite servant de rinçoir. Le trop-plein d’eau tombe dans un canal traversant la rue pour descendre la ruelle. De cette première fontaine, une conduite achemine l’eau à une autre fontaine, dite « petite fontaine », située à l’angle de la rue de Chantes et de la Grand rue. Suite à la construction du bassin, ce premier projet subit une modification : le bâtiment enfermant le lavoir est reculé, mordant de trois mètres supplémentaires sur la parcelle dont Madame d’Autet est propriétaire, et ce afin de redresser le tracé de la rue qui formait à ce niveau un léger angle. Ce faisant, le positionnement de l’abreuvoir est modifié. Agrandi de 4 mètres et placé perpendiculairement au bâtiment du lavoir, adossé au mur d’enceinte du terrain attenant, il assure une continuité entre la cuvette et le lavoir. Les archives ne permettent pas de confirmer la construction du bâtiment couvrant le lavoir, ni de la fontaine, ni de confirmer leur destruction ultérieure.

La petite fontaine :

Pour établir cette seconde fontaine, la commune a acquis en 1867, pour destruction, une partie de maison constituée de chambres et de greniers, sise sur la parcelle n°23 du plan d’alignement de 1845. La fontaine projetée se compose d’une pile de jet en fonte. Les auges sont placées devant la façade principale du lavoir et forment un L à son angle. L’abreuvoir est séparé du lavoir par un mur, afin d’empêcher le bétail de pénétrer. Adossé à ce mur, le lavoir est équipé d’un agenouilloir permettant à dix laveuses de s’y côtoyer. Contre le mur du fond, un banc en pierre est installé pour y déposer les corbeilles ou s’y asseoir. Le 20 juillet 1868, un devis complémentaire prévoit l’agrandissement du bassin du lavoir à 7 mètres de longueur et de l’abreuvoir à 9,5 mètres de développement, mais également de protéger le lavoir avec une toiture en appentis, couverte de tuiles de Passavant. Ces travaux sont confiés à l’entrepreneur Étienne Arnoux.

La borne fontaine et l’abreuvoir de la rue Noidans :

Ce nouveau devis fait aussi état du souhait des habitants de la rue Noidans de voir leur rue équipée d’une borne fontaine à jet continu et d’une auge servant d’abreuvoir. La conduite en fonte doit alimenter cette borne depuis la grande conduite d’eau sur laquelle un regard avait été aménagé. La pile de jet projetée est en fonte et avec une porte donnant accès au robinet en bronze, lequel est destiné à régler le débit du jet et à fermer l'arrivée d'eau lorsque le débit de l'eau est trop bas, ceci afin de ne pas amoindrir l'approvisionnement en eau des deux autres fontaines. L’auge en fonte, faite d’une seule pièce est portée par quatre socles en pierre de taille, et le pourtour est pavé en hérisson. Les travaux, confiés à l’entrepreneur Étienne Arnoux, sont réceptionnés le 5 juillet 1869.