Philippe Mairot, chercheur. Région Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2011-
- opération ponctuelle, architecture rurale du Charolais-Brionnais
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Barbe-Richaud Pierre-MarieBarbe-Richaud Pierre-Marie
Pierre-Marie Barbe-Richaud, photographe. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2008-
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Charolais-Brionnais - Paray-le-Monial
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Commune
Anzy-le-Duc
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Lieu-dit
le Lac
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Cadastre
2018
OA
401, 587 à 590
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Dénominationsferme, château
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Appellationsferme du Lac
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Parties constituantes non étudiéesétable à vaches, fenil, remise, cour, pigeonnier, puits, communs, logis
Historique des propriétaires
A l’origine, le domaine du Lac était un fief seigneurial, inféodé à la baronnie d’Anzy, elle-même possédée par le prieur du monastère d’Anzy. Son existence est attestée depuis le XVe siècle. Dans son État militaire et féodal des bailliages d'Autun, Montcenis, Bourbon-Lancy et Semur-en-Brionnais, en 1474, d'après un procès-verbal de convocation du ban et de l'arrière-ban (Mémoires de la société éduenne, T. 11, Imp. Dejussieux, 1882), Gabriel Dumay mentionne un certain Pierre Petit-Jehan, écuyer, qui « tient en la chastellenie d’Anzy, sa maison et son domaine du Lac en fied ». Jusqu’à la Révolution, le fief change plusieurs fois de propriétaires : Lazare de Massenet au milieu du XVIe siècle, Robert de Tardy dans la première moitié du XVIIe siècle, Marc de Saint-Georges, seigneur de Montceaux, Versaugues et le Verdet, en 1673, Philibert Dupuis, sieur des Falcons, en 1702, et enfin Antoine Perrin, fils cadet du sieur de Daron (paroisse d’Oyé), en 1711.
En 1800, le domaine, morcelé, est revendu à un dénommé Dubourg par le petit-fils d’Antoine Perrin du Lac. Il est ensuite racheté par Philibert Ravier, propriétaire à Anzy-le-Duc, puis attribué sur décision du tribunal de Charolles à Jean Déresse, propriétaire à Charolles, le 26 août 1813. Le 4 août 1817, ce dernier revend les bâtiments, avec une cinquantaine d’hectares de terres, à Antoine Goin (1767-1850), descendant d’une famille de marchand-fermier, qui va transformer le Lac en véritable domaine d’embouche. Son père, également prénommé Antoine (v. 1724-1806) était fermier à Chassy, puis au domaine de Pancemont à Nochize pour le compte d’Hugues Mayneaud de Bizefranc, écuyer, seigneur de Fontenaille (paroisse de Chassy). Antoine Goin fils fut lui-même fermier du domaine de Balorre, sur la commune de Trivy (rattachée à Cronat en 1844), pour le vicomte Claude-Louis-Frédéric Imbert de Balorre, avant de devenir propriétaire terrien. Dans les années 1830, il est devenu un grand propriétaire et possède un peu plus de 325 ha. Le 8 août 1837, il procède avec sa femme à un partage anticipé de leurs biens entre leurs cinq enfants. Le domaine du Lac est transmis, sans souffrir du partage, au plus jeune de la fratrie : Antoine-Pierre (1805-1900). Sa fille unique, Marie-Thérèse-Gasparine (1832-1912), et son gendre (et neveu), Louis Goin (1825-1901), lui succèdent. A sa mort, Marie-Thérèse-Gasparine lègue le Lac à son cousin, Antoine Deshaires, notaire à Semur-en-Brionnais. Les propriétaires actuels sont des descendants. L’activité du domaine est toujours consacrée à l’élevage bovin, mais s’est également tournée vers le tourisme (chambres et table d’hôtes).
L’activité d’embouche au Lac
En un siècle (de 1817 à 1914), le domaine s’agrandit et surtout connaît un phénomène de couchage en herbe (transformation des parcelles de culture en prés). En 1914, au moment du renouvellement du cadastre, la famille possède 108 ha sur la commune d’Anzy-le-Duc. La surface en herbe, qui représentait 31 ha sur 80 en 1839 (soit 38,8 %), atteint 65 ha sur 108 à la veille de la Première Guerre mondiale, soit 60 % de la superficie totale. Ce sont 41 parcelles de tailles variables qui sont transformées en prés et pâtures entre les deux cadastres. Dans La connaissance générale du bœuf (1860), par Louis Moll et Eugène Gayot, Antoine-Pierre Goin est cité parmi « les emboucheurs les plus importants de Saône-et-Loire » et comme l’un des premiers à développer l’engraissement à l’étable. Cette pratique ouvrait la perspective de faire de l’embouche toute l’année, d’hiverner les animaux (alors qu’à l’époque l’activité est saisonnière de février à octobre) et de mettre en valeur les prés de moins bonne qualité, par le biais du fourrage.
L’évolution des bâtiments
Le château était une construction relativement modeste à l’origine, désignée, sous le nom de « maison seigneuriale » ou « bâtiment de maître ». Un dénombrement de seigneurie de 1673 mentionne un « château et maison basse composé de plusieurs membres de bâtiments flanqués de tours ». Le corps de logis principal, qui constitue toujours le noyau de l’édifice actuel, était flanqué sur la façade nord de deux tours carrées. Au XVIIIe siècle, on lui ajoute un étage (avec mention de « chambres hautes » dans le terrier de 1748), ainsi qu’un corps de logis latéral, à l’est, abritant un escalier. De nouveaux agrandissements sont effectués au XIXe siècle. En 1863, un nouveau corps de bâtiment, avec un nouvel escalier, est construit entre les deux tours carrées, agrémenté d’une tour ronde, coiffée en poivrière. Un décor de style néo-médiéval (linteau de fenêtres orné d’une accolade, créneaux au niveau de la corniche) est également ajouté sur l’ensemble de la façade nord. En 1871, l’aile latérale du XVIIIe siècle, à l’origine mansardée, est couverte d’un toit à 4 pans. Deux ans plus tard, un autre corps de logis latéral est ajouté à l’ouest pour redonner sa symétrie à l’édifice.
Plusieurs dépendances sont mentionnées dans l’acte de vente de 1817, date à laquelle Antoine Goin devient propriétaire : la maison du granger, un premier bâtiment abritant la grange, l’étable et le colombier (attesté dès 1673), un second bâtiment abritant le cuvage (avec deux cuves), des caves et le pressoir. Le bâtiment du cuvage est détruit en 1999. La dépendance avec le colombier a été transformée en hébergement touristique. A l’arrière de celle-ci, un garage pour les voitures à cheval et des écuries ont été ajoutés dans les années 1860. Les Goin font également construire de nouveaux bâtiments d'exploitation de l’autre côté du chemin ; une grande dépendance, présente sur le plan cadastral de 1839, qui abritait à l’origine deux étables et une grange, avant d’être agrandie dans la seconde moitié du XIXe siècle d’une étable supplémentaire (sans doute pour l'hivernage des animaux), une nouvelle maison pour le métayer et sa famille, en remplacement de la précédente qui se trouvait dans l’enclos du château, et un bâtiment pour les cochons et volailles dans son prolongement. Ainsi, la résidence des maîtres et l’espace d’exploitation se trouvent bien différenciés. Des bâtiments modernes (stabulations et hangars) ont été ajoutés à la fin des années 1970, puis au début des années 1990.
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Période(s)
- Principale : 2e moitié 19e siècle
- Secondaire : 17e siècle, 18e siècle
Construit en moellons enduits, le bâtiment agricole est pourvu d'une charpente en bois et couvert d'un toit à longs pans en tuiles plates. Il devait abriter quatre étables. La maison de maître, appelée château du Lac, comprend différents corps de bâtiments, pourvus d'un étage carré et construits en moellons de calcaire enduits. Le corps principal et les deux ailes sont couvertes de toits à longs pans et à croupes en tuiles plates. La toiture du corps central est ornée d'un fronton triangulaire en brique percé d'un oculus. Une tourelle en brique coiffée d'un toit conique en ardoise, abritant un escalier demi-hors-oeuvre, et deux pavillons à un étage carré, couverts d'un toit en pavillon, ont été construits sur la façade postérieure. Fortement modifié, un bâtiment situé au sud abritait la remise et un logement secondaire. Il est flanqué du pigeonnier, bâti en moellons enduits sur un plan carré, couvert d'un toit en pavillon en tuiles plates.
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Murs
- calcaire moellon enduit partiel
- brique
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Toitstuile plate, ardoise
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Étagesen rez-de-chaussée, 1 étage carré
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Couvrements
- charpente en bois apparente
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Couvertures
- toit à longs pans croupe
- toit en pavillon
- toit conique
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Statut de la propriétépropriété privée
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
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- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
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- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
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Documents d'archives
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Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3P 011/1. Cadastre de la commune d'Anzy-le-Duc. 1839-1965.
- 3P 011/1 MA : Registre des états de sections. 1839.
- 3P 011/1 MA : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non-bâties. 1839-1882 (propriétés bâties), 1839-1914 (propriétés non-bâties).
- 3P 011/1 MR : Matrice cadastrale des propriétés bâties. 1911-1965.
- 3P 011/1 MR : Matrice cadastrale des propriétés non-bâties. 1914-1965.
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Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3E 33552. Minutes de l'étude notariale de Benoît Marie Jacquet (Marcigny). 1817.
Vente du domaine du Lac. 4 août 1817.
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Archives départementales de Saône-et-Loire : 3E 13650. Minutes de l'étude notariale de Antoine Marie Millerey (Paray-le-Monial). 1836-1837.
Partage anticipé entre tous leurs enfans par M. et Mme Goin du Lac. 8 août 1837.
Bibliographie
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SANDRE, Joseph. Notice sur le fief du Lac-lès-Anzy en Brionnais. Mémoires de la Société éduenne, 1903, n° 31, p. 5-20.
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SANDRE, Joseph. Notice sur la maison Perrin. Annales de l'Académie de Mâcon, 1902, Troisième série, n°7, p.121-171.
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MICHEL, Aurélien. Châteaux en Charolais-Brionnais : du Moyen Âge à la grande propriété du XIXe siècle. Préf. Claude-Isabelle Brelot ; collab. Dominique Fayard, Jean-Marie Jal, Michel Maerten. Doyen éditeur, 2016.
Raphaël Favereaux, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 1995-
Philippe Mairot, chercheur. Région Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2011-
Raphaël Favereaux, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 1995-