Dossier d’œuvre architecture IA71003554 | Réalisé par
Mairot Philippe (Contributeur)
Mairot Philippe

Philippe Mairot, chercheur. Région Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2011-

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  • opération ponctuelle, architecture rurale du Charolais-Brionnais
Ferme à la Place
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Charolais-Brionnais - Chauffailles
  • Commune Vauban
  • Lieu-dit la Place
  • Cadastre 2019 B 161
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    remise agricole, fenil, étable, logis, cour, four à pain, toit à porcs, poulailler, jardin potager, mur de clôture

Les bâtiments ont été construits dans le deuxième quart du XVIIIe siècle, vers 1740, et présentent à la fois des éléments architecturaux caractéristiques de cette période (principalement les baies aux linteaux cintrés ou en arc segmentaire) et des éléments de remplois (plusieurs baies moulurées et deux colonnes, soutenant la galerie desservant l’étage de la maison). Ces derniers proviennent probablement du vieux château de Saint-Sernin (ancien nom de la paroisse de Vauban), détruit dans la première moitié du XVIIIe siècle et remplacé par un château à la moderne, érigé entre 1705 et 1715. L’ensemble présente un remarquable état de conservation et n’a connu aucune modification extérieure. Les restaurations ont respecté l’aspect initial, comme en témoigne une description de 1805, où la maison, comprenant « chambres, cave, grenier-galtas », est couverte « à tuilles creuses », et la grange et le cuvage sont « couverts à tuilles plates » (Archives dép. 71, cote 3E 13063).

La ferme a probablement été édifiée par Estienne Chabuet (1716-1784), dont les ancêtres habitent le hameau de la Place au moins depuis le début du XVIIe siècle. La construction pourrait avoir été réalisée aux environs de 1738, date du mariage d’Estienne avec Philiberte Nigay, de Saint-Christophe-en-Brionnais. La maison paternelle était en effet occupée par les parents d’Estienne, toujours vivants, et ses deux plus jeunes frères, Antoine (1822-1884) et Philibert (1724-1788). La constitution d’un nouveau domaine pour accueillir le jeune ménage était sans doute nécessaire. Le 25 janvier 1766, Estienne, qui n’a pas eu d’enfant, fait donation « pure, simple et irrévocable de tous ses biens immeubles et meubles présents et à venir » à sa nièce Marie Chabuet (1748-1805), dans le contrat de mariage de cette dernière avec François Nigay (1742-1787), à condition pour le jeune couple de « payer les dettes présentes et à venir du donnateur, de le nourrir et entretenir ainsi que […] sa femme, tant sain que malade. » (Arch. dép. 71, cote 3E 27480).

Quelques décennies plus tard, la propriété est divisée entre les enfants de Marie et François, à l’issue d’un partage daté du 10 décembre 1805, puis modifié suite au décès de l’aîné, Jean-Claude, célibataire, le 27 avril 1807. Une moitié est attribuée à François Nigay (1783-1846), le cadet, qui épouse le 18 février 1808 Pierrette Vuldy, l’autre moitié à sa sœur, Philiberte, épouse de Claude Perret. Le partage prévoit que l’escalier menant à la galerie, dont l’accès se fait par une pièce servant de cuisine et de fournil, pourra être utilisé par les propriétaires de l’autre moitié de la maison « sans que le propriétaire dudit fournier puisse s’y opposer, lequel sera libre de faire un gallandage dans ledit fournier pour fixer une espèce de corridor pour le passage de ce qui voudront aller et venir dans lesdites chambres [à l’étage] et greniers, lequel corridor aura au moins un mettre de largeur » (Archives dép. 71, cote 3E 13063). Il est également précisé que « l’escalier et la galerrie seront […] entretenu en commun ». Les dépendances sont communes. Une nouvelle entrée est ouverte sur le mur-pignon est de la maison. Le 25 août 1812, les époux Nigay-Perret vendent leur part à Antoine Degueurce (1764-1834), tonnelier domicilié au bourg de Vauban. Ce dernier se marie le 9 novembre 1813 avec Magdeleine Gondy et s’installe dans les lieux. Le 19 mars 1846, Etienne, fils de François Nigay et Pierrette Vuldy, cède sa part à Benoît Degueurce (1821-1846), fils d’Antoine. La propriété forme à nouveau un seul et même ensemble. Benoît décède six mois plus tard, laissant sa veuve, Jeanne Busseuil, à la tête de l’exploitation. Leur fils, François (1846-1894), prend la suite à la fin des années 1860. La propriété s’est transmise dans sa descendance jusqu’à nos jours. Néanmoins, l’activité agricole y a cessé depuis une quarantaine d’années.

La ferme était une exploitation de polyculture de taille moyenne, dont les occupants jouissaient d’une certaine aisance. A son apogée, c’est-à-dire avant le partage de 1805, l’exploitation s’étend sur environ 20 hectares, comprenant 10 hectares de prés et pâtures, 7,6 hectares de culture, ainsi qu’une chènevière, un petit bois (dit « brosse ») et une parcelle de vigne. Au XIXe siècle, l’embouche y est pratiquée, sans être l’activité dominante, et contribue aux revenus des exploitants. Dans l’inventaire après décès d’Antoine Degueurce en 1834, sa veuve mentionne en effet une somme de 300 francs en espèces provenant de la vente de deux bœufs « à la dernière foire de Saint-Christophe » (Arch. dép. 71, cote 3E 13085).

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 18e siècle
    • Principale

Située au lieu dit la Place, au sud-est de Vauban, la ferme se trouve à l'intersection de la route départementale 113 et du chemin vicinal 7 desservant Saint-Laurent-en-Brionnais et la Velle. Le logis est perpendiculaire à la route. Des murs de clôture délimite une cour et un jardin potager.

Les bâtiments ainsi que les murs de clôture sont édifiés en moellons de calcaire. La façade antérieure de l’habitation n'est pas enduite, contrairement aux murs-pignons, à la façade postérieure et aux communs, qui le sont partiellement.

Haute d'un étage carré, la maison a un toit débordant sur la façade antérieure qui protège - sur environ les deux tiers de la longueur - une galerie (en charpente bois) reposant sur deux colonnes en calcaire jaune, possibles remplois. D'autres éléments constituent vraisemblablement des remplois, notamment des encadrements de baies moulurés à l’étage (le vieux château de Vauban ayant pu servir de carrière de pierre dans la première moitié du XVIIIe siècle). Un escalier de pierre abrité, auquel on accède par la cuisine, dessert l'étage. Tous les plafonds ont des poutres visible. Des cheminées moulurées équipent plusieurs chambres et pièces du rez-de-chaussée et de l'étage.

Les bâtiments agricoles sont prolongés par des appentis à usage de toit à porcs et de poulailler. La grange se compose d'une remise, située au centre, et encadrée par les étables, au-dessus desquelles se situent les fenils. A la droite, de cet édifice, un hangar (ancien cuvage) est couvert en tuiles mécaniques. Un petit appentis, avec des soues à cochons ou poulaillers, se situent à l'angle nord-est de la grange.

Une trace au sol atteste de la présence d'un ancien puits, devant la partie droite de la maison.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • enduit partiel
  • Toits
    tuile mécanique, tuile plate
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3P 561/1. Cadastre de la commune de Vauban. 1828-1965.

    - 3P 561/1 MA : Registre des états de sections. 1828.

    - 3P 561/1 MA : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties. 1828-1882 (propriétés bâties), 1828-1914 (propriétés non bâties).

    - 3P 561/1 MR : Matrice cadastrale des propriétés bâties. 1911-1965.

    - 3P 561/1 MR : Matrice cadastrale des propriétés non bâties. 1914-1965.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3E 13063. Minutes de l'étude notariale de Barthélémy Ducray, père (Saint-Laurent-en-Brionnais). An XIII - an XIV.

    Partage des biens de François Nigay et Marie Chabuet entre leurs enfants, Jean-Claude, François et Antoine Nigay et Claude Perret, époux de Philiberte Nigay. 19 frimaire an XIV.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3E 13085. Minutes de l'étude notariale de Claude Ducray, fils (Saint-Laurent-en-Brionnais). 1834-1835.

    Inventaire après décès d'Antoine Degueurce. 3 septembre 1834.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3E 13093. Minutes de l'étude notariale de Jean Monnet (Saint-Laurent-en-Brionnais). 1846.

    Vente d'immeubles sur la commune de Vauban moyennant 3600 francs par les mariés Etienne Nigay et Claudine Françoise Tachon à sieur Benoît Degueurce, tous de Vauban. 19 mars 1846.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3E 27480. Minutes de l'étude notariale de Jean-Claude Delaroche (La Clayette). 1765-1766.

    Contrat de mariage de Sr François Nigay, marchand en la paroisse de Saint-Christophe en Brionnais, avec Marie Chabuet, de la paroisse de Ligny.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3E 37478. Minutes de l'étude notariale de Julien Monnet (La Clayette). Décembre 1894.

    Inventaire Degueurce. 11 décembre 1894.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon

Bibliographie

  • JAL, Jean-Marie. Les châteaux du Brionnais (Xe-XVIIIe siècles). Editions du Centre d'études des patrimoines du Pays Charolais-Brionnais, Histoire et patrimoine rural en Bourgogne du sud, 2013, n°7.

  • MICHEL, Aurélien. Châteaux en Charolais-Brionnais : du Moyen Âge à la grande propriété du XIXe siècle. Préf. Claude-Isabelle Brelot ; collab. Dominique Fayard, Jean-Marie Jal, Michel Maerten. Doyen éditeur, 2016.

Documents figurés

  • Vue de la maison à la galerie de La Place, commune de Vauban. Photographie (noir et blanc), par Raymond Oursel, vers 1970.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Vue de la façade antérieure de la maison à galerie de La Place, commune de Vauban. Photographie (noir et blanc), par Raymond Oursel, vers 1970.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
(c) PETR du Pays Charolais-Brionnais
Mairot Philippe
Mairot Philippe

Philippe Mairot, chercheur. Région Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2011-

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