Dossier d’œuvre architecture IA71003556 | Réalisé par
Mairot Philippe (Contributeur)
Mairot Philippe

Philippe Mairot, chercheur. Région Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2011-

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  • opération ponctuelle, architecture rurale du Charolais-Brionnais
Fermes en alignement à Mans
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Charolais-Brionnais - Charolles
  • Commune Dyo
  • Lieu-dit Mans
  • Cadastre 2019 A 320, 321
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    remise agricole, fenil, étable, logis, cour, four, toit à porcs, écurie

Mans était le hameau le plus important de Dyo. En 1851, date de l'apogée démographique de la commune avec 1080 habitants, ce dernier en compte 155, soit plus de 14 % de la population totale. Etymologiquement, le nom de Mans provient du mot manse ou meix, lui-même dérivé du latin mansus. Ce terme, apparu à l'époque carolingienne, désigne une tenure ou censive (exploitation agricole sur laquelle le seigneur ne possédait qu'une propriété théorique mais percevait une taxe, le cens) puis, à l'époque moderne, l'espace domestique de l'exploitation, composé de l'habitation, des bâtiments agricoles, de la cour et du jardin. Il est probable que le développement du hameau ait débuté au Haut Moyen-âge, même si aujourd'hui, il ne présente a priori aucun exemple d'architecture antérieur au XVIIe siècle. Les bâtiments existants reflètent une mixité sociale. En 1750, la population se compose en effet d'un notable (Maître Claude Delapraye, notaire), d'un maréchal-ferrant et de laboureurs, parmi lesquels 14 propriétaires et 8 grangers ou fermiers exploitant le bien d'autrui. Plusieurs niveaux peuvent être observés au sein même de ce groupe, entre ceux qui exploitent un gros domaine et ceux exploitant de plus petites surfaces et travaillant comme journaliers afin de compléter leurs revenus.

Les fermes en alignement abritaient à l'origine des petits propriétaires, qui formaient peut-être une communauté à part entière, au sein de l'entité plus large du village. L'ensemble se composait de sept « unités d'exploitation », dont certaines ont été réunies à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Les quatre premières de l'enfilade forment ainsi une seule et même propriété aujourd'hui. Elles se composaient de bâtiments d'habitation et d'exploitation disposées de part et d'autre d'une cour commune. L'ensemble a subi des transformations au XXe siècle, mais conserve des éléments architecturaux anciens, pouvant être datés pour la plupart du XVIIe siècle.

La première ferme (parcelle A 382 du cadastre napoléonien) était une locaterie (petite exploitation mise en location) appartenant à Jean et François Augros, du bourg de Dyo, en 1826, date de l’établissement du cadastre. La maison a été détruite dans les années 1980. Un grand hangar a été construit à son emplacement. Quant au bâtiment agricole, il présente un état de la fin du XIXe ou du début du XXe siècle, époque où il fut agrandi.

La seconde ferme (parcelle A 381) appartenait en 1826 à la veuve et aux enfants de Jean-Louis Rioux. La dépendance est bien conservée, en dehors de l'ouverture de l'étable, dont le linteau en béton indique une reprise. En revanche, l'habitation, qui se trouvait face à la grange, proche de l'entrée de la cour commune, a été entièrement détruite. Seul le mur-pignon ouest, qui présente les traces d'une ancienne cheminée et contre lequel un autre bâtiment est venu s'appuyer, a été conservé.

La troisième ferme (parcelle A 380), propriété des enfants de Jean Augros en 1826, ne comportait qu'une maison, avec un petit bâtiment de dépendance à l'arrière, aujourd'hui disparu. Convertie en bâtiment agricole au milieu du XIXe siècle, la maison a connu d'importantes transformations. La façade principale, sur la cour, a été entièrement reconstruite en moellons et parpaings dans la seconde moitié du XXe siècle et percée de grandes ouvertures pour permettre notamment l'accès aux véhicules agricoles. En revanche, la façade postérieure est conservée, ainsi que le cuvier à lessive, en pierre, encastré dans la maçonnerie. Une petite dépendance a été construite, à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle, dans la cour, entre le mur-pignon de la maison Rioux et un petit bâtiment dépendant de la ferme Montmessin, la quatrième de l'enfilade (parcelle A 379).

En 1826, cette ancienne locaterie appartenait à Pierre Montmessin, exploitant à Brèches, dans l'ancienne commune de Saint-Symphorien-les-Charolles. C'est l'ensemble le mieux conservé. La grange a connu peu de modifications. Le mur-pignon ouest, dépassant légèrement de la toiture du bâtiment, indique que celui-ci était à l'origine couvert de chaume. Le débord du mur-pignon avait pour rôle de protéger la couverture du vent et peut-être, dans ce cas, d'éviter la propagation des incendies aux bâtiments mitoyens. Il est probable que la plupart des bâtiments de l'enfilade possédaient des toits de chaume. La maison, elle aussi, a connu quelques transformations. La façade d'origine était en retrait, avant d'être reconstruite à l'aplomb des murs-pignons pour permettre d'agrandir l'espace intérieur du bâtiment. Les ruptures de maçonnerie aux extrémités de la façade en attestent. Le toit, débordant, était soutenu par les murs-pignons abritant un escalier extérieur permettant l'accès à l'étage de l'habitation. La ferme comprenait deux autres petites dépendances, une dans la cour, une autre de l'autre côté du chemin, abritant cave et fournil et construite à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle contre d'autres bâtiments déjà existants.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
    • Secondaire : 19e siècle, 20e siècle
  • Dates

Le hameau de Mans est dense et présente un bâti avec une diversité non-négligeable (maison à galerie ou escalier extérieur, toits à deux ou quatre pans), bien que l'ensemble - en dehors de quelques bâtiments contemporains - soit construit en moellons de calcaire et couvert de tuiles plates.

Au cœur du village, plusieurs bâtiments sont accolés les uns aux autres et forment une enfilade, un alignement sur environ 70 m, le long d'un chemin perpendiculaire à la voie principale. Cette organisation s'apparente presque à "un village dans le village". Ces bâtiments sont de taille relativement modestes, mais présentent des hauteurs différentes et des toits individualisés, tous à deux pans. A l'exception de quelques éléments contemporains en tôle ou parpaings, l'ensemble des constructions a été réalisées dans les mêmes matériaux que le reste du village.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit partiel
  • Toits
    tuile plate
  • Couvertures
    • toit à deux pans
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3P 185/1. Cadastre de la commune de Dyo. 1826-1965.

    - 3P 185/1 MA : Registre des états de sections. 1826.

    - 3P 185/1 MA : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties. 1826-1882 (propriétés bâties), 1826-1914 (propriétés non bâties).

    - 3P 185/1 MR : Matrice cadastrale des propriétés bâties. 1911-1965.

    - 3P 185/1 MR : Matrice cadastrale des propriétés non bâties. 1914-1965.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la saône-et-Loire : 6M 3446. Dénombrements de population de la commune de Dyo. 1836-1936.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Côte d'Or : C 7435. Rôles des tailles de la paroisse de Dyo. 1663-1729.

    Archives départementales de la Côte-d'Or, Dijon
  • Archives départementales de la Côte-d'Or : C 7436. Rôles des tailles de la paroisse de Dyo. 1730-1790.

    Archives départementales de la Côte-d'Or, Dijon

Documents figurés

  • Vue des derniers bâtiments de l'alignement à Mans (commune de Dyo). Photographie (noir et blanc), par Raymond Oursel, vers 1970.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
(c) PETR du Pays Charolais-Brionnais
Mairot Philippe
Mairot Philippe

Philippe Mairot, chercheur. Région Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2011-

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