Pierre-Marie Barbe-Richaud, photographe. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2008-
- opération ponctuelle, architecture rurale du Charolais-Brionnais
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Charolais-Brionnais - Chauffailles
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Commune
Ligny-en-Brionnais
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Lieu-dit
les Sertines
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Cadastre
2019
A
114
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Dénominationsferme
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Parties constituantes non étudiéesremise agricole, fenil, étable, logis, cour, four, toit à porcs, écurie, portail
Étymologiquement, le nom du hameau, parfois écrit sous la forme « Essertines », provient du verbe essarter, qui signifie défricher. Il s'agirait donc à l'origine d'un territoire boisé, progressivement défriché pour être cultivé. Le village est attesté à partir du XVe siècle, comme faisant partie de la seigneurie de l'Etoile. La juridiction de cette modeste seigneurie s'étendait sur un périmètre d'environ 600 hectares, principalement dans la paroisse de Ligny, et comprenait les villages des Burtinaux, de Fomentallet, la Pierre, Fontleuvret et les Sertines. Ce dernier lieu se composait d'une trentaine de tenures paysannes et d'un domaine faisant partie de la réserve du seigneur de l'Etoile. Ce domaine est décrit par Jacques Du Claux, dans un aveu et dénombrement de la seigneurie de 1638, comme « un meix et mestairie siz au village Dessertine consistant en maison, grange, jardin, chenevière […] le tout joignant et en la contenance d'environ soixante bichetées de terres et bosquets et à recueillir chacun an seize chartées de foing ». Selon Serge Dontenwill (Une seigneurie sous l’ancien régime : l’Etoile en Brionnais du XVIe au XVIIIe siècle (1575-1778), éd. Horvath, 1973), le domaine s'étendait donc, au milieu du XVIIe siècle, sur 18 hectares de terres cultivées environ (70 % en seigle, 30 % en froment) et 4,5 hectares de prés. Il possédait un cheptel de 15 bovins, d'une valeur de 430 livres, alors employé à tirer la charrue. Le fermage s'élevait à la somme de 300 livres. L'un des fermiers, Guillaume Perret, améliore l'exploitation à cette époque, grâce aux revenus qu'il obtient de ses charges de procureur fiscal et d'office du comté de Chamron et de fermier de la seigneurie de l'Etang, sur les paroisses de Ligny et Saint-Julien-de-Cray, alors propriétés de la famille de Vichy.
En 1778, Maximilien Du Claux, IIe du nom, dont la famille ne résidait plus au château de l'Etoile depuis le début du XVIIIe siècle, vend la seigneurie au marquis de Vichy. Néanmoins, une partie des propriétés relevant de la seigneurie ne fait pas partie de la transaction entre les deux aristocrates. Le domaine des Sertines est ainsi vendu au sieur Laurent Nigay (1750-1803), marchand. Sa présence y est attestée en 1782 par l'acte de naissance de son fils Mathieu (1782-1835). Ce dernier en est le propriétaire dans le cadastre napoléonien en 1825. D’autres propriétaires se succèdent au cours du XIXe siècle : Claude-Marie Marin, maréchal-ferrant au bourg de Saint-Christophe-en-Brionnais, et son fils Etienne (1814-1846) en 1835, puis la veuve de ce dernier, Marie Circaud, et son second mari, Antoine Darmazin (1818-?), à partir de 1848, Michel Brisebarre, au début des années 1860 et enfin, à la toute fin du siècle, Claude-Marie Boussand (1844-1928), fermier du domaine de Montcelli, dans la même commune. Pendant la majeure partie du XIXe siècle, la gestion de l'exploitation est confiée à un fermier. Seuls Antoine Darmazin, recensé en 1851, et Claude-Marie Boussand, à partir de 1921, semblent y avoir résidé. En 1825, la propriété s'étend sur près de 11,5 hectares, dont 60 % en prés et pâtures. Elle a été convertie en domaine d'embouche, probablement sous l'action de la famille Nigay, dans le dernier quart du XVIIIe siècle. Antoine Darmazin, désigné comme emboucheur, a acquis 3 hectares de prés supplémentaires. Dans la matrice de 1911, Claude-Marie Boussand, possède 12,1 hectares, dont 11,6, soit 95 %, en herbe.
La construction des bâtiments actuels, faute de sources, ne peut être datée précisément. Les baies en arcs segmentaires de la maison de maître, son toit mansardé et, à l'intérieur, les cheminées à décors de coquilles semblent indiquer une construction de la première moitié du XVIIIe siècle. La grande cheminée, dans la pièce principale de la maison, au rez-de-chaussée, avec ses piédroits à bases prismatiques et son linteau orné d'un blason porté par deux anges, peut être datée du XVe siècle. Il s'agit donc d'un élément de remploi, provenant peut-être de l'ancien château de l'Etoile, aujourd'hui disparu. Démantelé au cours du XVIIIe siècle, l'édifice est en effet désigné comme « en partie démoli, en ruine et mazures », au moment de sa vente comme bien national pendant la Révolution, (arch. dép. 71, cote Q 382).
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Période(s)
- Principale : 1ère moitié 18e siècle
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Dates
L'ancienne ferme, composée de trois bâtiments, est située en lieu-dit les Sertines, au nord-ouest de la commune de Ligny-en-Brionnais. La maison, d'un étage carré, orientée perpendiculairement à la voie, présente sa façade antérieure au sud. Celle-ci est rythmée par cinq travées, composées de baies aux linteaux cintrés, fermées de persiennes, et de lucarnes donnent le jour au comble. La porte d'entrée est située au dessus d'un perron, au deux cinquième de la façade, côté est. Les encadrements des baies et chaines d'angles sont réalisés dans un calcaire jaune, d'usage courant localement. Son toit à longs pans brisés est couvert en tuiles plates. L'escalier de distribution intérieure en maçonnerie se trouve dans l'axe de l'entrée. La partie qui donne accès au comble est en charpente bois. Les pièces sont équipées de cheminées, dont l'une, monumentale et de style gothique, est vraisemblablement un remploi.
Un appentis, non enduit, couvert en tuiles mécaniques, prolonge la maison à l’arrière et jouxte un autre appentis, contre le pignon est de la grange. Dans la cour de ferme, sur la face ouest de l'habitation, un escalier de distribution extérieur droit, en charpente métallique, dessert l'étage de l'appentis.
La partie agricole, dont la façade antérieure donne au sud dans la cour, abrite grange, étable et fenil.
Une remise (non enduite, avec un toit à longs pans couvert de tuiles mécaniques) occupe la partie ouest de la cour, à côté d'un puits. Son étage était desservi par un escalier extérieur droit en charpente, aujourd'hui ruiné.
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Murs
- calcaire moellon
- calcaire moellon enduit
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Toitstuile mécanique, tuile plate
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Étages1 étage carré, sous-sol, rez-de-chaussée surélevé
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Élévations extérieuresélévation à travées
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Couvertures
- toit à longs pans brisés
- toit à longs pans
- appentis
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Escaliers
- escalier de distribution extérieur : escalier droit en charpente métallique
- escalier dans-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
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Statut de la propriétépropriété d'une personne privée
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
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Documents d'archives
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Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3P 259/1. Cadastre de la commune de Ligny-en-Brionnais. 1829-1965.
- 3P 259/1 MA : Registres des états de sections. 1829.
- 3P 259/1 MA : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties. 1829-1882 (propriétés bâties), 1829-1914 (propriétés non bâties)
- 3P 259/1 MR : Matrice cadastrale des propriétés bâties. 1911-1965.
- 3P 259/1 MR : Matrice cadastrale des propriétés non bâties. 1914-1965.
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Archives départementales de la Saône-et-Loire : J 1480. Seigneurie de l'Etoile en Brionnais.- Terrier reconstitué par Pierre Denis, commissaire aux droits seigneuriaux, pour Gaspard de Vichy, seigneur de l'Etoile, en 1776, à partir des terriers Louvrier de 1759 (86 fol. et tables), Ducelier de 1633 (157 fol. et tables), Pollette de 1570-1572 (195 fol. et tables), Pillaud de 1578 (12 fol.), Prepositi de 1388-1397 et 1500-1510 (10 fol.), Foresta et Decadro de 1479-1486 (87 fol. et tables), Chamfroy de 1519 (52 fol. et tables), Delarue de 1529 (40 fol. et tables). 1776.
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Archives départementales de la Saône-et-Loire : 6M 3459. Dénombrements de population de la commune de Ligny-en-Brionnais. 1836-1876.
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Archives départementales de la Saône-et-Loire : 6M 3715. Dénombrements de population de la paroisse de Ligny-en-Brionnais. 1881-1936.
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Archives départementales de la Saône-et-Loire : Q 382. Vente de biens nationaux du district de Marcigny provenant d'émigrés (marquis Abel de Vichy). 1793-1795.
Bibliographie
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DONTENWILL, Serge. Une seigneurie sous l'Ancien Régime : l'Etoile en Brionnais du XVIe au XVIIIe siècle (1575-1778). 1973. Préf. Richard Gascon. Roanne : Editions Horvath, 1973.
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ROSSI, Mario. Les Noms de lieux du Charolais-Brionnais. Paris : Editons Publibook, 2009.
Philippe Mairot, chercheur. Région Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2011-
Philippe Mairot, chercheur. Région Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2011-