Dossier d’œuvre architecture IA71003567 | Réalisé par
Mairot Philippe (Contributeur)
Mairot Philippe

Philippe Mairot, chercheur. Région Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2011-

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  • opération ponctuelle, architecture rurale du Charolais-Brionnais
Ferme du Bois-Dieu
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Charolais-Brionnais
  • Commune Varenne-l'Arconce
  • Lieu-dit les Mauduits
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    remise agricole, fenil, étable, logis, cour, four, toit à porcs, écurie, mur de clôture, puits, portail, porte

Le Bois-Dieu est un domaine entièrement aménagé au milieu du XIXe siècle (entre 1852 et 1857), en lieu et place d’une grande parcelle de bois d’une superficie de 18,9 ha. Selon Mario Rossi, l’appellation « Bois-Dieu », comme celle de « Terres-Dieu » ou « Brosses-Dieu », désigne un bien foncier ayant appartenu à un monastère ou une église. Il est donc possible que ce bois, situé dans l’ancienne paroisse de Saint-Martin-la-Vallée, ait appartenu à l’origine à la cure de ladite paroisse, à celle de Semur ou au prieuré de Marcigny, qui y possédaient des biens avant la Révolution. En 1823, date du premier cadastre, la parcelle est devenue un bien communautaire possédé par les habitants du village de Saint-Martin. Ces derniers l’ont probablement acquis lors de la vente des Biens nationaux, même si les tables des ventes conservées aux archives départementales de Saône-et-Loire n’en gardent pas trace.

En 1830, l’administration des eaux et forêts en devient propriétaire, avant de le revendre en 1852 à un particulier : Claude Jal (1808-1868), natif de Briant. Ce dernier fait défricher les deux tiers de la parcelle, soit 12 ha, en consacre la moitié aux cultures, l’autre à la pâture. Le dernier tiers est laissé en bois. Il fait construire une maison d’habitation et des bâtiments d’exploitation en 1857 et aménager une allée arborée, une cour, un jardin potager et une mare pour l’abreuvement des bovins. L’ensemble se complète d’une petite parcelle de vigne de 50 ares sur la commune de Saint-Julien-de-Jonzy. Les bâtiments ont connu peu d’évolutions, en dehors de la grange qui a été agrandie au nord dans la continuité du bâtiment primitif, et à l’est, par l’ajout d’une aile en retour d’équerre.

Claude Jal, qui fut d’abord fermier dans diverses exploitations à Briant (Frontigny, Les Sertines) et Semur (Vernay) avant de devenir propriétaire, est désigné dans les sources (état-civil, recensement de population et archives notariales) comme emboucheur et marchand de bestiaux. Il décède dans la nuit du 29 au 30 juin 1868 à Charlieu, où il s’était probablement rendu pour ses affaires. L’activité se poursuit avec son fils Claude-Marie (1838-1898), membre du syndicat des emboucheurs en 1887 et 1888, son petit-fils Victor-Louis (1877-1944) et son arrière-petit-fils Paul (1916- ?). Claude-Marie acquiert et afferme un second domaine de près de 23 ha aux Chevennes dans les communes de Sainte-Foy et Saint-Julien-de-Jonzy. Dans la première moitié du XXe siècle, le domaine du Bois-Dieu poursuit sa transformation avec une conversion en herbe de la quasi-totalité des parcelles, initialement boisées et mises en culture. L’activité agricole du domaine s’achève dans les années 1980.

Les bâtiments, restaurés par le propriétaire actuel sans avoir subi de modifications extérieures importantes, en dehors de la suppression de l’appentis à l’arrière de la maison, conservent toutes les caractéristiques d’un domaine reflétant la réussite et l’apogée de l’embouche dans le Brionnais au XIXe siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 19e siècle
  • Dates

Une grande allée plantée d’arbres permet l’accès au domaine. Une mare se trouve à droite du chemin, juste avant l’entrée de la propriété. Un imposant bâtiment agricole, de plan quadrangulaire et couvert d’un toit à croupes, se situe à l’est de la cour. Il présente quatre ouvertures sur sa façade antérieure, correspondant aux remises et étables, et se complète d’une aile en retour d’équerre sur sa façade postérieure. Il est majoritairement bâti en moellons de calcaire, mais certaines parties – vraisemblablement des reprises – ont été édifiées en pisé. Sur la façade antérieure, des baies aveugles (notamment celles en œil-de-bœuf sous le débord du toit) ont été réalisées récemment.

Un petit bâtiment à deux pans, ancienne dépendance, relie la grange à la maison. Celle-ci se compose d’un corps de logis quadrangulaire, couvert d’un toit à croupes en tuiles plates dont le débord est soutenu par une corniche moulurée. Cette dernière est en calcaire sur la façade antérieure du bâtiment et aux angles, en briques sur les façades latérales et postérieures. La maison se développe sur quatre travées et présente trois niveaux de baies (rez-de-chaussée, premier étage carré et comble à surcroît). Un appentis, en grande partie détruit, se trouvait à l’arrière de la maison. Seule la partie basse, couverte d’une nouvelle toiture à deux pans, a été conservée. Le jardin potager est à l’ouest de la maison. Un puits est situé dans la cour, près de l’angle sud-est de la maison.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    tuile plate
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Référence Patriarche
    Versé sur POP le 19/07/2023

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3P 510/1. Cadastre de la commune de Semur-en-Brionnais. 1826-1965.

    - 3P 510/1 MA : Registre des états de sections. 1826.

    - 3P 510/1 MA : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties. 1826-1882 (propriétés bâties), 1826-1914 (propriétés non bâties).

    - 3P 510/1 MR : Matrice cadastrale des propriétés bâties. 1911-1965.

    - 3P 510/1 MR : Matrice cadastrale des propriétés non bâties. 1914-1965.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 6M 3459. Dénombrements de population de la commune de Semur-en-Brionnais. 1836-1936.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3Q 11815 (Bureau de Semur-en-Brionnais). Août 1898 - mai 1899.

    Déclaration de succession de Claude Marie Jal. 5 septembre 1898.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon

Bibliographie

  • ROSSI, Mario. Les Noms de lieux du Charolais-Brionnais. Paris : Editons Publibook, 2009.

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
(c) PETR du Pays Charolais-Brionnais
Mairot Philippe
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Philippe Mairot, chercheur. Région Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2011-

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