Dossier d’œuvre architecture IA71003568 | Réalisé par
Mairot Philippe (Contributeur)
Mairot Philippe

Philippe Mairot, chercheur. Région Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2011-

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  • opération ponctuelle, architecture rurale du Charolais-Brionnais
Ferme à Fleury
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Charolais-Brionnais - Chauffailles
  • Commune Sarry
  • Lieu-dit Fleury
  • Cadastre 2019 B 260
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    remise agricole, fenil, étable, logis, cour, four, toit à porcs, écurie, mur de clôture, puits, porte, jardin

Cette ferme d’embouche présente une grande intégrité architecturale, n’ayant connu aucune évolution ou presque extérieurement, depuis sa construction. Mentionnés au cadastre en 1865, les bâtiments ont été construits quelques années plus tôt sur une portion d’un ancien pré – le grand pré de Grégaine de 13,984 hectares – qui appartenait en 1825 à Antoine-Alexandre Bouthier (1766-1826), avocat à La Clayette, et fut vendu en plusieurs lots vers 1840 par le fils de ce dernier, Claude-Eugène Bouthier, avocat à la cour royale de Bordeaux. Les commanditaires de la construction sont Jean Gaget (1823-1887), cultivateur résidant au bourg de Sarry, et son épouse Jeanne Bordat (1826-1871). Celle-ci est la fille de Jean-Denis Bordat (1795-1858), cultivateur à Rouy, commune de Briant, père de 18 enfants, dont 14 parvenus à l’âge adulte. La nouvelle propriété est louée, puis vendue à un des frères de Jeanne, Jean-Marie (1837-1915), le 13e de la fratrie, époux d’Antoinette Fénéon, de Saint-Julien-de-Civry. Au début des années 1870, le couple part s’installer à Briant, dans le hameau de Farges, où Jean-Marie a pris un domaine en fermage. Il ne revient à Fleury qu’au début des années 1890. L’exploitation est alors entièrement consacrée à l’embouche. Jean-Marie est d’ailleurs membre du syndicat des emboucheurs entre 1900 et 1907. Son petit-fils, Maurice Bordat (1898-1967), et son arrière-petit-fils, Henri, né en 1928, poursuivent l’activité jusqu’à la fin des années 1980.

La famille Bordat est attestée dans les registres paroissiaux de Briant depuis la fin du XVIe siècle. Elle s’est scindée en de nombreuses branches, dont plusieurs ont encore aujourd’hui des descendants. Elles ont pour ancêtres communs Claude Bordat (mentionné dans l’acte de naissance de ses jumeaux, Humbert et Claude, en 1582) et son fils aîné, Girard Bordat (v. 1578-1652). Originaire du village de la Rivière, la famille s’est installée dans d’autres hameaux de Briant (La Béluze, Farge, Rouy et Frontigny) et dans les paroisses voisines.

L’abbé Claude Bordat, le 10e des 18 enfants de Jean-Denis, né en 1833, a publié un ouvrage sur sa famille en 1913 chez J.-B. Derost, imprimeur de Marcigny, dans lequel il dresse un émouvant portrait de son père et explique comment l’embouche a permis à celui-ci de s’enrichir, alors qu’il était « presque pauvre » (selon les propres mots de l’abbé) au moment de son mariage en 1819 : « Doué d’une intelligence plus qu’ordinaire pour saisir les affaires matérielles, dès qu’il est marié, tout en cultivant la petite propriété de son père, il loue quelques prés, fait l’embouche puis la revente des bêtes grasses, l’élevage de quelques veaux et de beaucoup de petits porcs […] et l’aisance vient peu à peu. » Il ajoute que « cette famille si nombreuse » n’est composée que d’emboucheurs et que la raison en est « simple et toute naturelle » : « Ils sont dressés et formés à cet état pour ainsi dire en naissant. […] A 8 ans, un Bordat va à la foire avec ses parents et les aide à y conduire le bétail. A douze ans, il possède une vache dans les prés de son père. […] Ses études finies, vers la quinzième année, il fera valoir un pré, sous la surveillance et l’autorité de son père. »

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 19e siècle
  • Dates

La maison, dont le faîtage est orienté parallèlement à la route, présente sa façade antérieure au fond de la cour. Cette dernière comporte un puits. Elle est délimitée au sud par un jardin, auquel on accède par quelques degrés, et au nord par les dépendances. L'habitation est édifiée en assises régulières de moellons de calcaire et enduite. Son toit à croupes et égout retroussé est couvert en petites tuiles plates. Un appentis à l’arrière de la maison est couvert en tuiles mécaniques. La façade est, selon les formes couramment rencontrées localement, est organisée par une travée centrale, marquée par la porte d'entrée à deux battants et l'escalier dans l'axe. Les baies du rez-de-chaussée, celles de l'étage (trois fenêtres) et les trois baies oblongues du comble à surcroît sont verticalement alignées. Deux appentis s'y appuient : l'un sur toute la longueur de la façade postérieure, comprenant le four à pain (non enduit et couvert de tuiles mécaniques), et l'autre au sud, qui abritait le cuvage.

La dépendance agricole, en moellons de calcaire, est enduite, à l'exception du pignon est. Elle abrite un espace central (remise, grange, fenil), des écuries latérales et une chambre de domestique. Deux appentis s'y appuient. L'un, de petite taille, se situe à l'ouest et abrite deux poulaillers, une écurie de moutons et de chèvres, un toit à cochons et un pigeonnier. L'autre, au nord, est occupé par une étable pour les veaux et les chèvres ("vache du pauvre"). Afin de ménager une entrée, l'appentis dépasse légèrement de la grange à l'est.

Entre ce pignon oriental et le mur de clôture, un passage a été ménagé pour permettre aux bêtes de rejoindre la mare (aujourd'hui comblée, depuis la cessation de l'activité). Le tas de fumier se trouvait à l'angle nord est, près de la route.

  • Murs
    • calcaire moellon
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    tuile plate, tuile mécanique
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
    • appentis
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en charpente
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3P 500/1. Cadastre de la commune de Sarry. 1826-1965.

    - 3P 500/1 MA : Registre des états de sections. 1826.

    - 3P 500/1 MA : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties. 1826-1882 (propriétés bâties), 1826-1914 (propriétés non bâties).

    - 3P 500/1 MR : Matrice cadastrale des propriétés bâties. 1911-1965.

    - 3P 500/1 MR : Matrice cadastrale des propriétés non bâties. 1914-1965.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 6M 3459. Dénombrements de population de la commune de Sarry. 1836-1936.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3Q 11463. Mutations par décès (Bureau de Marcigny). Juin 1858 - septembre 1859.

    Déclaration de succession de Jean Denis Bordat. 9 juillet 1858.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon
  • Archives départementales de la Saône-et-Loire : 3Q 11789. Mutations par décès (Bureau de Semur-en-Brionnais). Juin 1871 - janvier 1872.

    Déclaration de succession de Jeanne Bordat (Sarry). 1er août 1871.

    Archives départementales de Saône-et-Loire, Mâcon

Bibliographie

  • BORDAT, Claude (Abbé). Généalogie des Bordat de Briant. Marcigny : Imprimerie-librairie J.-B. Derost, 1913.

Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
(c) PETR du Pays Charolais-Brionnais
Mairot Philippe
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Philippe Mairot, chercheur. Région Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2011-

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