Selon la tradition, Guy l'ermite serait le neveu de Bernon, fondateur de Cluny. Il se serait retiré à Fay-en-Montagne en 937. Rousset, qui reprend les éléments de l'historien Chevalier, précise qu'il aurait été honoré à Fay sous le nom de saint Fort "parce qu'on l'invoquait pour le rétablissement des forces du corps". Désiré Monnier précise qu'il est rattaché à saint Vit (Widon), mais que par équivoque, il a été désigné sous le nom de saint Fort. Il a d'ailleurs rapporté que l'épitaphe de la dalle funéraire commencerait par Fortibus. Il ajoute en outre que l'église de Fay-en-Montagne appartenait aux moines de Baume et qu'"un Widon ou Guy y mourut ermite dans le 11e siècle".
L'analyse de l'inscription de la dalle funéraire de Fay-en-Montagne dans le Corpus des inscriptions de la France médiévale précise que si l'inscription se rapportait à Gui Ier, abbé de Baume et neveu de Bernon, elle aurait nécessairement été composée à une époque postérieure (en raison de ses vers léonins). L'analyse se poursuit en supposant que l'épitaphe pourrait se rattacher à l'abbatiat de Gui II qui exerça sa charge entre 1157 et 1162, tout en concluant qu'"il n'est fait mention d'une période d'érémitisme ni pour le premier de ces abbés, ni pour le second."
Dans son étude de l'église de Fay-en-Montagne, J.-M. Bonjean précise qu'il s'agit bien du tombeau de saint Fort, à qui un pèlerinage est consacré à Fay-en-Montagne depuis 1165. L'ouverture du tombeau en 1716 aurait montré un corps intact, les restes seraient placés sous la dalle plus récente.
Chargée de recherche au service Inventaire et Patrimoine - Région Bourgogne-Franche-Comté