La carte d'Etat-Major mentionne un bac à poulie à l'emplacement du pont actuel, ce qui est confirmé par l'ingénieur en chef des ponts et chaussées M. Mocquery dans sa notice sur la construction du pont de Charrey. Le premier pont en pierre a été construit à la fin du 19e siècle (1893), les travaux de fondation ayant débuté en mai 1888 d'après le plan dressé le 5 avril 1887 par Mocquery : il avait une longueur totale de 181,30 mètres, 4 piles et 5 arches. La construction de ce pont était devenu indispensable : en effet "à la suite de l'établissement du chemin de fer de Dijon à Saint-Amour, on a établi une gare à Pagny-la-Ville juste en face du bac. La fréquentation du passage d'eau s'en accrut considérablement et le pont fut instamment réclamé par les populations". Cet ouvrage en maçonnerie a coûté moins cher qu'un pont métallique initialement projeté. Le pont a été détruit pendant la Seconde Guerre mondiale. Un bac a de nouveau servi en attendant la construction du nouveau pont, après guerre. Rive gauche, la "rue du bac" témoigne encore de ce passage.
Est mentionné à cet endroit un port, dont l'acitvité n'est plus visible aujourd'hui. Dans son Mémoire de 1779, Thomas Dumorey écrit à propos du port de Charrey : "on y charge les mêmes marchandises que dans les précédents et quelques fois des blés". Sur un plan de 1862 de l’ingénieur Anus (3 S 62) relatif aux travaux de défense de rives, l'ensemble des activités présentes à cet endroit sont répertoriées : le bac avec la maison du passeur rive droite, le "port en nature de pré" et un chantier de radoubs, également situés rive droite, sur la commune de Bonnencontre. Le passage d'eau et le port de Charrey sont indiqués sur la carte de la Saône de 1874. Le tableau indicatif des bacs et passages d'eau dressé par l'ingénieur Anus en 1871 (3 S 103) mentionne également la présence du bac, entre Bonnencontre (rive droite) et Pagny-la-Ville (rive gauche). Il précise en outre que le matériel, qui se compose d'un bac et d'un batelet, appartient au fermier.
Les cartes postales anciennes du début du 20e siècle conservent elles aussi la trace de l'activité portuaire et de villégiature qui régnait à cet endroit, notamment grâce au café de l'Oasis.
Chargée de recherche au service Inventaire et Patrimoine - Région Bourgogne-Franche-Comté