Au début du 14e siècle, des moulins banaux sont signalés à la Ferrière. En 1770, Pierre Augustin Caffod hérite d'une "usine" de Jacques François Caffod. La même année, il la vend à Antoine François Jeunet, qui la lègue ensuite à son fils Claude Etienne. Le 18 nivôse an 2 (7 janvier 1794), l'usine comporte un moulin à froment, trois moulins à orge, orgée et avoine, qui fonctionnent avec deux scies et deux ribes. Le moulin à froment est réputé produire une belle farine (108 émines à l'année, soit environ 2 200 litres). Au début de 1828, le meunier Jean Joseph Jeunet, fils de Claude Etienne, vend le site à Antoine Emmanuel Robbe, cultivateur aux Hôpitaux-Vieux, qui, le 5 décembre de la même année, le revend à François Clément Lanquetin, cultivateur aux Longevilles. En 1841, la commune achète le "Moulin Jeunet", cadastré C 7 et autrefois connu sous l'appellation de "moulins baisnaux", consistant en une scierie composée de deux roues hydrauliques et de deux châssis, quatre moulins à blé, une huilerie, un ribe, une petite usine de taillanderie et un canal comportant un déversoir et des vannes. De nombreux locataires se succèdent à la tête de l'usine jusqu'à son achat en 1967 par le dernier bailleur, P. Bertin. Durant cette période, des travaux sont régulièrement effectués. La charpente est restaurée en 1872. Le 11 mai 1873, Jules Marcelin Jacquard, ingénieur mécanicien, construit un mécanisme nécessaire au roulement de deux scies verticales, d'une scie circulaire et de deux paires de meules, le tout mû par trois roues hydrauliques. Le bail que signe le 15 juin 1874 Casimir Braillard, négociant à Jougne, précise que l'usine a été reconstruite à neuf et que le mécanisme de la meule utilisé pour aiguiser les fers des scies a été fourni par l'industriel Vandel. Le 20 juin 1907, l'architecte Parrod, de Pontarlier, dresse un devis pour la réfection et les poutrages de l'usine communale. Les travaux sont adjugés le 26 septembre 1907 à Léon Jeannin de Jougne. Le bail du 25 février 1912 signé des frères Feuvrier indique que l'usine comprend : deux moulins à blé, une grande scie, une scie multiple, une scie circulaire, "le tout en bon état d'entretien et de roulement", et une maison indépendante. Des travaux d'entretien sont effectués en 1914, 1920, 1923, 1929 et 1935. Le 28 janvier 1923, Alphonse Bertin est le nouveau locataire. D'après son bail l'usine comprend : une turbine Francis ouverte à axe horizontale de 30 ch, "de pose très récente", actionnant une scie multiple à l'état neuf, une scie de côté à une lame et une scie circulaire neuve, une autre turbine de même modèle de 8 ch actionnant un moulin à blé et une meule à affuter ou "malbeck". Le 5 août 1935, construction d'un hangar de stockage dont le devis fourni par l'architecte André est approuvé le 24 mars 1936. Le 15 octobre 1935, l'architecte Paul Robbe signe un devis pour les travaux de réfection des murs du canal, en aval du moulin, et divers aménagements. Le 21 avril 1938, les frères Bertin-Guyon sont autorisés par la commune à installer une scie Socolest en remplacement de l'ancienne. En 1966, la commune propose au locataire d'acheter l'usine. P. Bertin accepte sous condition de travaux. En 1970, la Préfecture autorise Bertin père et fils à établir et exploiter une pisciculture. La scierie brûle en 1974 mais l'exploitation de la pisciculture se poursuit.