Dossier d’œuvre architecture IA25001113 | Réalisé par ;
Poupard Laurent
Poupard Laurent

Poupard, Laurent. Chercheur au service Inventaire et Patrimoine de la Région Bourgogne-Franche-Comté, 1987-

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • enquête thématique régionale, lycées publics de Franche-Comté
école professionnelle, actuellement lycée polyvalent Edgar Faure
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Morteau
  • Commune Morteau
  • Adresse 2 rue du Docteur Léon Sauze
  • Cadastre 2011 AD 267, 269, 276, 282, 285, AE 238, 241, 247, 299, 300
  • Dénominations
    école professionnelle, lycée
  • Appellations
    lycée polyvalent Edgar Faure
  • Parties constituantes non étudiées
    internat, infirmerie, cuisine, cantine, gymnase, bureau, conciergerie, chaufferie, logement, garage, transformateur, tunnel, cour, stationnement, complexe sportif

Le lycée Edgar Faure s'inscrit dans la filiation d'une première école municipale d'horlogerie, attestée de 1836 à 1850, et de l'école-atelier qui lui succède en 1947 (2 place de l'Eglise).

La création d'un centre d'apprentissage de 320 élèves (120 en horlogerie, 100 en petite mécanique, 100 en commerce), intégré dans un groupe scolaire, est envisagée au milieu des années 1950. Les études ont lieu de 1957 à 1960, la construction de 1960 à 1963. Les bâtiments sont l'oeuvre de Jean Papet (1889-1965), architecte des Bâtiments civils et Palais nationaux (établi au 63 rue de Rome à Paris). Associé à un architecte local, Pierre-Marie Gaiffe (72 Grande Rue, à Besançon), Papet rédige pour le centre d'apprentissage (qui devient collège d'enseignement technique en 1960) un premier projet puis un second en 1960, suite à la suppression de l'internat des garçons finalement disposé dans les combles de l'externat (où deux dortoirs totaliseront 13 boxes de 8 lits). Le programme comprend l'externat (sur cinq niveaux dont un demi sous-sol accueillant l'atelier d'ajustage, partiellement insonorisé par sa position enterrée) au nord, l'internat filles au sud, les services communs entre les deux.

Le groupe ouvre ses portes le 1er octobre 1963 et ses effectifs vont rapidement atteindre 400 élèves, dont 150 internes garçons et 50 filles. En son sein, le CET compte 90 élèves à la rentrée 1963, 175 en 1968. Il devient LEP (lycée d'enseignement professionnel) en 1977 puis LP (lycée professionnel) en 1987, date d'ouverture du lycée polyvalent Edgar Faure.

Ce dernier est né d'une révision de la carte scolaire, nécessitée par l'évolution des effectifs, qui conduit à la décision de créer une cité scolaire composée de deux unités autonomes : d'une part un collège, d'autre part un lycée associant le LEP et un lycée d'enseignement général (soit 948 élèves, répartis pour moitié entre la filière technique et la filière générale). L'étude de faisabilité confiée à l'architecte Claude Brandon, de Sochaux (2 rue de la Poste), préconise la construction de l'autre côté de l'avenue Charles de Gaulle d'un nouvel externat pour le lycée, la transformation de l'ancien en internat commun aux lycéens et aux collégiens, et la création d'un espace de restauration pour le lycée (le collège conservant le sien). Le concours d'architecte valide, le 3 septembre 1985, la proposition des Bisontins Jacques J. Tournier, né en 1934 (établi au 38 rue Mégevand), et François Turina (5 rue d'Alsace). Le maître d'ouvrage est le District du canton de Morteau, propriétaire des terrains, le Conseil régional apportant 88 % du financement (pour sa part, le Conseil général intervient sur le collège). Le nouveau site est construit de novembre 1986 à avril 1989 par le Groupe 1000 (S.A. créée en 1986 et regroupant 35 entreprises soit environ 1000 personnes), attributaire du marché le 23 octobre 1986, et l'entreprise locale de maçonnerie et travaux publics Ruggeri, fondée en 1952. Les deux sites sont reliés en 1987 par un tunnel passant sous l'avenue. Partiellement ouvert à la rentrée 1988 (externat et demi-pension), l'établissement est inauguré le 28 janvier 1989.

Des équipements communs au collège sont réalisés : en 1987 une chaufferie au bois, l'année suivante un gymnase. Le rôle du lycée est renforcé en 1988 lorsque disparaît la section horlogère de l'ancienne Ecole d'Horlogerie de Besançon et que sa section bijouterie est transférée à Morteau où, en 1990, ouvre une formation unique en France : un Bac professionnel (en deux ans) des métiers d'art option horlogerie.

Les locaux sont modifiés au cours des décennies 1990 et 2000. Sur le site d'origine, le bâtiment de l'internat filles est affecté à partir de 1990 au Groupement d'Etablissements du Haut-Doubs (Greta) ; une nouvelle chaufferie automatique au bois remplace en 1997 la précédente à la suite d'un incendie durant l'hiver 1996 ; l'internat (ancien externat réhabilité de 1898 à 1991) est totalement rénové en 2005. Sur le site récent, la toiture du bâtiment dédié aux laboratoires techniques et aux ateliers de bijouterie est rehaussée en 1997-1998, afin d'aménager des salles de cours dans le comble (architecte J. Tournier) ; le pôle horlogerie est réaménagé en 1999-2000 et le pôle bijouterie restructuré en 2005-2006. L'établissement comptait en 1991 1093 élèves (encadrées par 171 personnes dont 105 professeurs), il en totalise environ 2000 en 1998. En 2011, il accueille 1517 personnes : 184 à l'encadrement (dont 132 professeurs), 1267 élèves et 61 apprentis. Il est orné de trois oeuvres réalisées dans le cadre de la procédure du 1 % et due à Georges Oudot en 1964, Henri Comby et Paul Gonez en 1987.

Une première école d’horlogerie est active à Morteau de 1836 à 1850.

En 1835, l’horlogerie est en crise dans la Haut-Doubs et dans la séance du conseil municipal du 8 février le maire de Morteau, Singier, signale que le cinquième des habitants est indigent dans une commune où « la mendicité est devenue [...] une véritable profession ». Il faut donc « faire renaître l’industrie de l’horlogerie pour faire renaître la prospérité dans cette commune » et pour cela, il faut y créer une école pratique, suivant le modèle suisse qui a vu en 1831 la mise en place d’établissements d’apprentissage au Locle et à La Chaux-de-Fonds. La municipalité s’engage à fournir un local rue des Marais (un bâtiment - aujourd’hui détruit - dans l’actuelle rue de la Gare), la somme de 1500 F et une subvention de 650 F (soit 65 F par élève indigent accueilli).

Avec l’appui du préfet Tourangin, l’autorisation est obtenue par décision du ministre des Finances le 8 mars 1836 (relayée par l’arrêté préfectoral du 11 avril suivant) mais l’école est placée sous la surveillance de l’administration des Douanes, opposée au projet par peur d’un risque accru de contrebande. La ville passe alors contrat avec trois professeurs - Bouttey, Vallangin et Rith - auxquels, outre la subvention pour huit garçons et deux filles nécessiteux, elle règle une subvention complémentaire de 400 F pour quatre élèves indigents supplémentaires. Jacques Bouttey est établisseur en horlogerie au Locle ; l’horloger Louis Vallangin fut élève de l’école de Châlons-sur-Marne et contremaître de l’école d’horlogerie de Mâcon ; Philippe Rith est comptable (« teneur de livres »). Ils créent deux sociétés supports destinées à fournir à l’école son encadrement (des horlogers confirmés) et à permettre la fabrication des mouvements et la commercialisation de sa production (afin de rémunérer les personnels) : la première, intitulée Bouttey Vallangin et Cie, est établie pour 6 ans le 16 juin 1836 avec pour objet la fabrication de l’horlogerie ; la seconde, fondée le 31 août et dénommée Vallangin et Rith, réunit pour 9 ans ce deux derniers afin de fabriquer des outils d’horlogerie.

L’école compte 35 maîtres, ouvriers et apprentis en 1837, 40 à 50 élèves en apprentissage sur trois ans en 1842. A cette date, la ville ne peut plus financer l’établissement mais Bouttey obtient d’exploiter l’école à son compte pendant six ans, bénéficiant d’une subvention de 1000 F du ministre de l’Agriculture et du Commerce et d’un prêt gratuit de 1000 F par le département. Fin 1843, l’école « est maintenant manufacture d’horlogerie et d’outils d’horlogerie, possède 63 ouvriers et a vendu pour 170 000 Frs de produits expédiés sur la France et sur la Suisse ». La Ville obtient le 23 novembre 1848 qu’elle soit prorogée de six ans mais elle disparaît en 1850 sans que l’on sache bien pourquoi : la fermeture est-elle due au départ de Bouttey pour Besançon où il va créer une fabrique d’horlogerie ? Au départ de son protecteur le préfet Tourangin ? Au décès en 1850 de l’abbé Jean-François Ballanche, curé de Morteau depuis la fin 1815, qui assurait peut-être le soutien financier de l’école ?

L’école d’horlogerie renaît près d’un siècle plus tard.

A la fin de 1944, le Syndicat des Fabricants d’Horlogerie du Vallon de Morteau (syndicat patronal fondé en 1892 et comptant une quarantaine de membres à l’issue de la deuxième guerre mondiale) et les syndicats ouvriers CGT et CFTC de Morteau fondent l’Association gestionnaire du Centre de Formation professionnelle de l’Horlogerie de Morteau (statuts publiés au J.O. le 26 octobre 1947). Le but initial - « la formation d’ouvriers spécialisés dans la terminaison des montres de qualité » par un apprentissage accéléré de 6 mois - est très rapidement considéré comme insuffisant et l’association exprime le souhait d’ouvrir une école d’apprentissage. La Ville soutient le projet, proposant un local : le rez-de-chaussée du bâtiment dit « de contrôle de l’or » (ancien presbytère et future MJC), situé au 2 place de l’Eglise. Il en est de même de l’Ecole nationale professionnelle d’Horlogerie de Besançon, dirigée par M Bastian, qui charge l’un de ses professeurs d’horlogerie, M Belin, de définir les besoins du futur centre. Le soutien de l’Education nationale (qui se substitue au ministère du Travail, au grand déplaisir de ce dernier) n’est toutefois pas suffisant car le salaire qu’elle propose aux formateurs - des professionnels de l’horlogerie - est moitié moindre que celui offert par les entreprises. Pour débloquer le projet, le syndicat patronal dirigé par Pierre Maillardet s’engage à financer la différence.

La première rentrée de l’ « école-atelier » a lieu le 1er octobre 1947 avec deux professeurs et 26 élèves. Par ailleurs, l’Education nationale accepte en avril 1948 (avec effet rétroactif au 1er janvier) de prendre en charge l’établissement qui devient sous l’intitulé « Ecole nationale d’Horlogerie de Besançon - Section de Morteau », une section détachée du centre d’apprentissage annexé à l’école de Besançon. Il peut ainsi préparer en trois ans au CAP d’horloger complet (qui deviendra en 1977 CAP d’horloger de fabrication, diplôme propre à l’académie de Besançon, présent jusqu’à la fin des années 1980). Le panel des enseignements comprend aussi une formation (en deux ans et non diplômante) de régleuse, proposée de 1947 à 1966 ; un CAP d’horloger rhabilleur en trois ans à partir de 1951 (et jusqu’à la fin de la décennie 1980), refondu en 1957 pour devenir le CAP horloger réparateur option montre ; une formation en mécanique à compter de 1957-1958.

Au milieu des années 1950, l’inspecteur général de l’éducation nationale Dhivers réalise une étude de faisabilité pour la création à Morteau d’un centre d’apprentissage de 320 élèves, doté d’un internat : 120 élèves en horlogerie, 100 en petite mécanique, 100 en commerce (employés). Un groupe scolaire est prévu pour assurer un enseignement technique et secondaire de la 6e à la terminale.

L’arrêté préfectoral d’expropriation du 17 mars 1958 permet l’acquisition d’un terrain de 7,5 ha rue de la Louhière. Etudes et définition du projet ont lieu de 1958 à 1960, la construction de 1960 à 1963 pour un montant final (révisé en août 1966) de 6 736 638 F. Les bâtiments sont dus au parisien Jean Papet (1889-1965), architecte des Bâtiments civils et Palais nationaux, l’un des auteurs de l’Ecole supérieure d’Electricité à Malakoff, par ailleurs constructeur de plusieurs hippodromes, établi au 63 rue de Rome (dans le 8e arrondissement). Associé à un architecte local, Pierre-Marie Gaiffe (72 Grande Rue, à Besançon), Papet rédige un premier projet, approuvé le 28 mars 1959, puis un second en 1960, suite à la suppression de l’internat des garçons finalement disposé dans les combles de l’externat. Le programme comprend donc quatre bâtiments : l’externat, l’internat filles, les services communs et les logements du personnel. L’externat doit se développer sur cinq niveaux : un demi sous-sol accueillant l’atelier d’ajustage (450 m2) - sa position enterrée permettant l’insonorisation des locaux -, la chaufferie et divers magasins ; un rez-de-chaussée surélevé avec l’atelier de mécanique (350 m2 avec une surcharge évaluée à 1500 kg / m2), l’administration et la conciergerie ; un premier étage avec l’atelier d’horlogerie (480 m2, surcharge de 400 kg / m2), le bureau d’étude et le réglage, le foyer ; le deuxième étage dédié à l’enseignement commercial et ménager ; le troisième étage, sous le comble, pour 13 boxes de 8 lits (soit 104 lits), en deux dortoirs, et un logement de fonction. Le Rapport explicatif des architectes, du 20 janvier 1960, précise : « Le poids des machines-outils devant équiper les ateliers de mécanique et d’ajustage du C.A. de Morteau, qui est donné par le Centre Pédagogique rue Corvisart, conduit à des surcharges utiles de l’ordre de 1.200 à 1.500 Kgs par m2 sur les planchers. » (A. CRFC : 2 W 491).

Dans le cadre de la procédure du 1 % artistique (imposant aux maîtres d’ouvrages publics de réserver 1 % du coût de la construction des bâtiments pour la réalisation d’une œuvre d'art spécialement conçue pour eux), un arrêté pris le 8 juin 1961 et modifié le 16 novembre 1964 agrée le sculpteur Georges Oudot (1928-2004), demeurant à Besançon, pour l’exécution d’un « ensemble décoratif composé d’une sculpture en granit de 3 m x 1,15 m x 1,20 m se détachant sur un fond de béton blanc de 8 m de longueur et se reflétant dans un bassin ». La sculpture, en granit vert, représente une femme couchée très stylisée.

Le groupe scolaire ouvre ses portes le 1er octobre 1963 (la réception provisoire a lieu le 18) et ses effectifs vont rapidement atteindre 400 élèves, dont 150 internes garçons et 50 filles. En son sein, le Collège d’Enseignement technique compte 90 élèves à la rentrée 1963, 175 en 1968. Il devient administrativement autonome en 1965, se dégageant de la tutelle de l’ « Ecole d’Horlo » (devenue lycée technique d’Etat d’Horlogerie de Besançon en 1960). Un BEP micromécanique option horlogerie (en deux ans) est créé en 1972 (il sera supprimé en 1990).

Le CET devient LEP - lycée d’enseignement professionnel - en 1977 puis LP - lycée professionnel - en 1987. Il est alors partie constituante du lycée polyvalent Edgar Faure qui ouvre en septembre de cette année.

En effet, le manque de structures pédagogiques dans le secteur du Haut-Doubs, l’évolution du taux de scolarisation et la configuration géographique du district scolaire de Pontarlier - soulignés par les associations de parents d’élèves qui insistent sur le nombre des communes (76) pour un petit territoire (838 km2) mais avec un potentiel d’élèves important - ont conduit les autorités académiques à réviser la carte scolaire. Morteau compte alors, à proximité immédiate l’un de l’autre, un collège (CES construit en 1968-1969, avec réception définitive le 19 février 1970), d’une capacité théorique de 996 places et comportant une section d’éducation spécialisée (SES), et un lycée d’enseignement professionnel, de 432 places, qui nécessite d’importants travaux de rénovation. Après l’abandon rapide d’un projet de construction ex nihilo d’un lycée complet (trop coûteux), le rectorat adopte le principe de former une cité scolaire composée de deux unités, autonomes pédagogiquement, administrativement et financièrement : d’une part un collège, d’autre part un lycée associant LEP et lycée d’enseignement général (soit 948 élèves, répartis pour moitié entre la filière technique et la filière générale).

Une étude de faisabilité est confiée par le District du canton de Morteau au cabinet de l’architecte Claude Brandon, de Sochaux (2 rue de la Poste), pour l’occasion associé à son collègue Hubert Prillard, de Morteau (19 Grande Rue). Brandon préconise, en accord avec le rectorat et l’Académie, la construction d’un nouvel externat pour le lycée, la transformation de l’ancien en internat commun aux lycéens et aux collégiens, et la création d’un espace de restauration pour le lycée (le collège conservant le sien, bien équipé).

Le 3 septembre 1985, les architectes bisontins Jacques Tournier (né en 1934, auteur du lycée Victor Hugo à Besançon), établi au 38 rue Mégevand, et François Turina, au 5 rue d’Alsace, sont lauréats du concours organisé par les services de l’Equipement et de l’Education pour la construction de l’externat, dont le maître d’ouvrage est le District du canton de Morteau, propriétaire des terrains. Attributaire de la compétence lycée à compter du 1er janvier 1986, le Conseil régional participe au financement à hauteur de 88 % (pour sa part, le Conseil général intervient sur le collège).

Situé de l’autre côté de l’avenue Charles de Gaulle, et relié à lui par un passage souterrain réalisé de juillet à octobre 1987, le nouveau site est construit de novembre 1986 à avril 1989 par la S.A. Groupe 1000 (société créée en 1986 et regroupant 35 entreprises soit environ 1000 personnes), attributaire du marché le 23 octobre 1986, et l’entreprise locale de maçonnerie et travaux publics Ruggeri, fondée en 1952. Partiellement ouvert à la rentrée 1988 (externat et demi-pension), l’établissement est inauguré le 28 janvier 1989, devenant ainsi le premier lycée bâti par le Conseil régional. Les sections horlogères y sont transférées la même année tandis que les anciens bâtiments, réhabilités au début de la décennie suivante, accueillent les internats et les services communs (infirmerie, restauration, etc.). A noter la réalisation en 1987 d’une chaufferie au bois commune au lycée et au collège - née de la collaboration du District, du Département et de la Région - et d’un gymnase l’année suivante.

La procédure du 1 % permet également la création de deux œuvres. La première, due au sculpteur Henri Comby (1928-2004), établi à Flassans-sur-Issole (Var), associe des panneaux de grés émaillé colorés et des éléments en lamellé-collé (triangle, cercle, carré...). La deuxième, dans le hall de la cour d’honneur, est l’œuvre du sculpteur bisontin Paul Gonez (1946-) : une sculpture insérée dans le mur, avec grille circulaire, et un ensemble au sol de motifs en demi-sphère, avec disque ailé.

Les formations sont rénovées : un nouveau CAP d’horloger remplace les deux précédents en 1989. Lorsque la section horlogère du lycée Jules Haag (ancienne école nationale d’horlogerie) de Besançon disparaît, en 1988, la section bijouterie est transférée à Morteau où, en 1990, ouvre une formation unique en France : un Bac professionnel (en deux ans) des métiers d’art option horlogerie. En 1997 est aussi créée une classe préparatoire (en deux ans) au Diplôme des métiers d’art option horlogerie.

Les locaux sont modifiés au cours des décennies 1990-2000.

Sur le site d’origine, le bâtiment de l’internat filles est affecté à partir de 1990 au Groupement d’Etablissements du Haut-Doubs (Greta), qui dispense une formation pour adultes (en un an) sanctionnée par un CAP horloger transfrontalier. Par ailleurs, une nouvelle chaufferie automatique remplace la précédente à la suite d’un incendie en 1996. Elle est équipée d’une chaudière à bois Weiss de 3000 kW (couvrant alors 90 % des besoins), avec silo de stockage de 400 m3, complétée par une chaudière à gaz de 2900 kW. L’ancien externat, transformé en internat, est totalement rénové en 2005.

Sur le site récent, la toiture du bâtiment dédié aux laboratoires techniques et aux ateliers de bijouterie (F) est rehaussée en 1997-1998 afin d’aménager des salles de cours dans le comble (architecte J. Tournier). Le pôle bijouterie est restructuré en 1999 (architectes Dufay - Serdaroglu, avenue Cusenier à Besançon) et le cabinet d’architecture François Solmon (16 rue Charles Lalance, à Montbéliard étudie actuellement une nouvelle extension, devant associer réorganisation interne et construction de 2000 m2 de salles.

L’établissement comptait 1093 élèves (encadrées par 171 personnes dont 105 professeurs) en 1991, il en totalise environ 2000 en 1998. En 2011, il accueille 1517 personnes : 184 à l’encadrement (dont 132 professeurs), 1267 élèves et 61 apprentis.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle , daté par source, daté par travaux historiques
    • Principale : 4e quart 20e siècle , daté par source, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Papet Jean
      Papet Jean

      Architecte des bâtiments civils et des palais nationaux qui a participé à la construction des lycées Edgar Faure à Morteau, Duhamel à Dole et Pergaud, cité Montjoux à Besançon. Agence , 63 rue de Rome - Paris 8ème.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      architecte des Bâtiments civils attribution par source
    • Auteur :
      Gaiffe Pierre-Marie
      Gaiffe Pierre-Marie

      Architecte. XXe siècle. Il a réalisé en 1979, le centre de documentation de l'École nationale d'industrie laitière (ENIL) de Mamirolle. Signalé Grande Rue à Morteau et à Besançon en 1960.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      architecte attribution par source
    • Auteur :
      Brandon Claude
      Brandon Claude

      Brandon, Claude. Architecte, co-auteur du lycée Jules Viette (1957-1960) et auteur du centre paroissial Pierre-et-Paul (1964-1978), à Montbéliard.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      architecte attribution par source
    • Auteur :
      Tournier Jacques
      Tournier Jacques

      Jacques Tournier, architecte bisontin, associé aux architectes Lamarre-Benoit- Delin, société LBDT de 1971-1978 puis Delin et Tournier de 1978 à 1984. ( source Archives départementales de Yvelines, cote 100J1-565-archives privées, (1945-1985). Avait son officine au 38 rue Mégevand - 25000 Besançon, quoique toujours inscrit à l'ordre en Ile de France. Fils de Jean Tournier architecte, né à Paris en 1909.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      architecte attribution par source
    • Auteur :
      Turina François
      Turina François

      François Turina, architecte, a travaillé longtemps en tant que collaborateur du cabinet de François Barrès et Robert, avant de devenir architecte par la filière de la formation professionnelle permanente, inscrit à l'ordre le 21/11/1978.

      Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
      architecte attribution par source

Majoritairement couverts de toits à longs pans et tuiles mécaniques, les bâtiments ont une structure en béton enduit, avec plaquis de moellons calcaires en partie basse des murs sur le site ancien et, par endroits, un essentage de planches (pignons de bâtiments récents) ou de tôle. Les trois bâtiments principaux du site ancien avaient un sous-sol, transformé en étage de soubassement par dégagement du mur gouttereau au sud-est pour l'internat et la cantine. Ils comptent un étage carré (cantine) ou deux, et un comble (celui de l'internat étant devenu étage en surcroît), coiffé par un toit à croupes. Celui (en appentis) du gymnase fait appel au béton, celui de la chaufferie à la tôle et celui de la cuisine est pour partie en shingle. La charpente en lamellé-collé des bâtiments du site récent est laissée apparente en de multiples endroits. La plupart d'entre eux n'a qu'un étage carré sauf l'atelier des microtechniques, le garage et les logements (en rez-de-chaussée), et le bâtiment des salles spécialisées (qui compte trois niveaux à l'ouest et quatre à l'est). Du fait du dénivelé, le rez-de-chaussée de la conciergerie correspond au deuxième étage carré de ce dernier. La toiture en appentis des ateliers au nord (microtechnique et horlogerie) est particulière : elle associe, suivant le principe des tuiles creuses, de larges gouttières métalliques (destinées à évacuer la neige) réunies deux à deux par des plaques de plexiglas (pour la lumière), incurvées en arc segmentaire et formant couvre-joint.

  • Murs
    • béton pan de béton armé enduit partiel
    • plaquis
    • essentage de planches
    • essentage de tôle
    • parpaing de béton
  • Toits
    tuile mécanique, fer en couverture, matériau synthétique en couverture, béton en couverture
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés, étage en surcroît
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans pignon couvert
    • croupe
    • noue
    • appentis
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis en charpente métallique
  • Autres organes de circulation
    ascenseur
  • Statut de la propriété
    propriété publique, []
  • Pourchet Marcel, intendant du lycée. Morteau

    2011

Documents d'archives

  • 2 W 491-495 Education - Lycées de Franche-Comté : dossier lycée Edgar Faure, Morteau. Construction d’une cité scolaire (1957-1992). Notamment : Etude de faisabilité de l’architecte Brandon, 1984-1985 (2 W 492) ; concours d’architectes, 1984-1985 (2 W 493) ; compte rendus de réunions de chantier, 1987-1989 (2 W 493) ; chaufferie au bois, restructuration de la demi-pension et de l’internat, 1973-1992 (2 W 494) ; 1 % décoration, 1960-1986 (2 W 495) ; aménagement des ateliers, 1986 (2 W 495)

    Région Bourgogne-Franche-Comté, Archives, Besançon : 2 W 491-495
  • 620 W 11-17 Education - Lycées de Franche-Comté : dossier lycée Edgar Faure, Morteau. Construction d’une cité scolaire et restructurations des locaux, chaufferie (nombreux plans techniques), 1985-2000

    Région Bourgogne-Franche-Comté, Archives, Besançon : 620 W 11-17
  • 1242 W 123 Rectorat : LEP de Morteau, 1978

    Archives départementales du Doubs, Besançon : 1242 W 123
  • 1242 W 254 Rectorat : Carte scolaire technique, 1961

    Archives départementales du Doubs, Besançon : 1242 W 254
  • District : construction de l’externat (acte d’engagement, rapport des associations d’élèves, planning d’exécution)

    Archives communales, Morteau : non coté
  • District : externat (étude de faisabilité du cabinet Brandon et dossier du 1 % artistique)

    Archives communales, Morteau : non coté
  • Nouvel avant-projet pour la construction d’un Centre d’apprentissage mixte

    Archives communales, Morteau : non coté
  • Projet de décoration pour le 1 % artistique sur le site de 1960

    Archives communales, Morteau : non coté

Bibliographie

  • Briselance, Claude-Gilbert. L’horlogerie dans le val de Morteau au 19e siècle (1789-1914). - 1993. 2 vol., XXXII-398 - III-420 f. : ill. ; 30 cm. Mém. maîtrise : histoire contemporaine : Besançon : 1993

    vol. 1, p. 104-106, vol. 2, p. 87-113
  • Briselance, Claude. Les écoles d'horlogerie de Besançon : une contribution décisive au développement industriel local et régional (1793-1974). - S.l. [Besançon] : [s.n.], 2015. 3 vol. (1537 - 419 p.) : ill. ; 30 cm. Th. doct. : Hist. : Université de Lyon, Ecole doctorale, sciences sociales (E.D. 483), Laboratoire d'études rurales et espaces ruraux de l'Europe contemporaine (19e-21e siècles), 2015.

  • Le cinquantième anniversaire de l’Ecole d’horlogerie de Morteau et le dixième anniversaire du Lycée Edgar Faure. La France Horlogère, n° 593, mai 1998, p. 41-45 : ill.

  • Cupillard, Albert. Le vallon de Morteau et son industrie horlogère. L’Opinion économique et Financière, 2e année, n° 2, juillet 1949, p. 22 : ill.

  • Henriot, François. L'École d’horlogerie de Morteau : témoignages et souvenirs. - S.l. [Morteau] : s.n. [Impr. Bobillier], 1998. 244 p. : ill. ; 23 cm.

  • Morteau. La construction du lycée est en bonne voie. L’Est républicain. Edition du Doubs, 15 mai 1987

  • Morteau. Le futur lycée : la phase de réalisation. L’Est républicain. Edition du Doubs, 18 octobre 1986

Documents figurés

  • Ville de Morteau. Centre d'apprentissage avec internat garçons et filles et établissement du second degré externat mixte 1er cycle. Esquisse avant-projet de plan masse. A 24 oct., dessin (tirage), par Jean Papet, Paris le 24 octobre 1957, échelle 1/1000, 37 x 49 cm

    Région Bourgogne-Franche-Comté, Archives, Besançon : 2 W 491
  • Ville de Morteau. Doubs. Centre d’apprentissage Horlogerie - Outillage - Section commerciale mixte avec internat garçons et filles. Etablissement du second degré 1er cycle externat mixte. Avant-projet plan masse Projet C, dessin (tirage), par J. Papet, Paris le 25 octobre 1957, échelle 1/1000, 45 x 64 cm. Note : « Non-conforme à la construction »

    Région Bourgogne-Franche-Comté, Archives, Besançon : 2 W 491
  • Ville de Morteau. Doubs. Centre d’apprentissage Horlogerie - Outillage - Section commerciale mixte avec internat garçons et filles. Etablissement du second degré 1er cycle externat mixte. Avant-projet plan masse Projet D, dessin (tirage, crayon de couleur), par J. Papet et P.M. Gaiffe, Paris le 25 octobre 1957, échelle 1/1000, 45 x 64,5 cm

    Région Bourgogne-Franche-Comté, Archives, Besançon : 2 W 491
  • Morteau C.A. Plan adopté par Mr Logeais Insp. Général de l’Enst Technique à Paris, le 27 janvier 1960 [plan de distribution des 5 niveaux du bâtiment d’enseignement], dessin (tirage), par les architectes J. Papet et J.M. Gaiffe, Paris le 20 janvier 1960, rectifié le 27 janvier 1960, échelle 1/200, 79 x 58,5 cm

    Région Bourgogne-Franche-Comté, Archives, Besançon : 2 W 491
  • Morteau. Collège d'enseignement technique. Cadastre « section B » [plan-masse], dessin (tirage, feutre), par le géomètre Jacques Lanquetin, 5 juillet 1967, échelle 1/500, 49 x 100 cm

    Région Bourgogne-Franche-Comté, Archives, Besançon : 2 W 495
  • Ville de Morteau. Zone scolaire. Plan-masse, dessin (tirage, crayon de couleur), s.n., s.d. [années 1970 ?], échelle 1/1000, 73 x 55 cm

    Région Bourgogne-Franche-Comté, Archives, Besançon : 2 W 495
  • [Ensemble de plans, coupes et élévations de l’externat par J. Tournier et F. Turina], dessin (tirage), 1985-1986, échelles et formats multiples

    Notamment :

    Région de Franche-Comté. District de Morteau. Lycée polyvalent de Morteau. APS, 10 décembre 1985, échelle 1/200

    * Plan de masse, 59,5 x 89,5 cm, échelle 1/500

    * Rez de chaussée, 68 x 117 cm

    * Rez de jardin, 68 x 105,5 cm

    * Etage, 68 x 68 cm

    * Façades, coupe, 68 x 136 cm

    Région Bourgogne-Franche-Comté, Archives, Besançon : 2 W 495
  • [Ensemble de plans techniques, coupes et élévations des bâtiments par Brandon, Tournier, etc.], dessin (tirage), 1985-2000, échelles et formats multiples

    Région Bourgogne-Franche-Comté, Archives, Besançon : 620 W 11-17
  • [Vues d’ensemble et de détails des bâtiments de 1960-1963, montrant leur état et leurs dégradations], photographie, par Hubert Prillat, 1987, tirages en couleur 9,5 x 14 cm collés dans un rapport de visite

    Région Bourgogne-Franche-Comté, Archives, Besançon : 2 W 495
Date(s) d'enquête : 2007; Date(s) de rédaction : 2011
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Poupard Laurent
Poupard Laurent

Poupard, Laurent. Chercheur au service Inventaire et Patrimoine de la Région Bourgogne-Franche-Comté, 1987-

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
Articulation des dossiers