Mongreville, Jérôme. Photographe. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 1983-2024.
- patrimoine industriel, patrimoine industriel du Doubs
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Pays horloger (le) - Maîche
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Commune
Frambouhans
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Adresse
2 rue de la Bonneterie
,
14 rue du Capitaine Treilhes
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Cadastre
2013
AC
371, 338, 339
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Dénominationsferme, usine d'horlogerie, usine de bonneterie
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Précision dénominationusine d’assortiment à cylindre, usine de montres
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Appellationsusine d'horlogerie Patois, Bonneterie franc-comtoise
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Destinationsmaison
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Parties constituantes non étudiéesatelier de fabrication, logement, rampe d'accès, garage, jardin
Bâtie en 1727 (date portée sur une plaque de cheminée), la ferme est dessinée sur le plan cadastral de 1811 (C 6). Elle appartient à Félix Romain, des Fontenelles, avec le jardin (C 7) et le verger situé à l'arrière (C 5). Elle passe à Melchior Romain puis, au début des années 1860, à Joseph (Jean Joseph) Richard. Celui-ci la modifie ou l'agrandit en 1861 (date portée sur un linteau avec les noms Richard et Romain), puis vers 1886 et 1897 (surélévation dans l'intention de la transformer en hôtel). Elle devient en 1901 propriété de Marguerite Spaar, qui a en 1887 épousé René Richard (le fils de Joseph), puis est acquise en 1912 par Alire Patois (1876-1951), l'un des dix enfants d'Odile Monnot et Jules Patois (1848-1918). Renommé pour son endurance, ce dernier livrait tous les samedis les pièces d'assortiments à cylindre fabriquées dans les fermes alentours à la maison Huot, établie aux Bois (Suisse), parcourant ainsi une soixantaine de kilomètres dans la journée (il remporta par ailleurs une médaille lors de la course Paris-Belfort, organisée en 1892 par le Petit journal). Alire est fabricant d’horlogerie depuis 1907 (suivant un papier à en-tête) : il réalise des assortiments à cylindre dans la ferme et emploie quelques ouvriers à domicile. Son affaire se développant, il remplace en 1920 (année retenue comme date de fondation de son entreprise) la remise implantée au nord par une petite usine, dans laquelle il installe deux industries. Le rez-de-chaussée est occupé par la Bonneterie franc-comtoise, vraisemblablement issue d'une activité de fabrication et vente de bas initiée par sa femme. Elle occupe 15 personnes en 1930 à une production rappelée par un papier à en-tête : "Manufacture d'articles tricotés, layettes, sous-vêtements, vêtements, sur-vêtements, sport - plage, modèles spéciaux pour grande exportation" (à destination de la France et ses colonies, Afrique essentiellement). L'étage est réservé à l'atelier d'horlogerie, comptant une dizaine de personnes fabriquant des assortiments à cylindre et faisant du pivotage sur jauge. Alire y débute en 1927 la fabrication de montres-bracelets sous la marque Erila (également utilisée pour la bonneterie). Il est aidé par son neveu Raymond Pillot, de Charquemont, qui forme ses cousins Étienne, André, Gilbert, Noël et Jules au métier d'horloger complet. L'usine est agrandie en 1936, doublant de superficie en profondeur.
En 1942, Etienne (1906-1994) s'associe avec Noël (1913-2009) et Gilbert (1912-2004) pour fonder la société Patois Frères. Ils sont rejoints l'année suivante par leur frère Jules (qui s'installera à son compte à Bonnétage en 1952). La société reprend la marque Erila et fabrique également sous d'autres marques : Centrama (Centre d'Articles de Marque), Covama (Comptoir de Vente d'Articles de Marque), Contremont et Courtain (du nom de lieux-dits locaux), Régéhor (Régie d'Horlogerie) et Reglora. En 1952, elle achète 2 120 ébauches françaises aux sociétés Joseph Jeambrun et Maire et Perrier (MP) à Maîche, Virgile Cupillard à Villers-le-Lac et Horlogerie de Savoie à Annemasse. Après leur séparation au milieu des années 1950 (en 1953 ?), Etienne réinstalle dans la ferme la fabrication horlogère (pratiquée en famille), la bonneterie restant dans l'usine jusqu'à sa fermeture en 1981. Il réalise des montres aux calibres 5 1/4 à 10 1/2, avec échappements à ancre et à cylindre, production qu'il abandonne progressivement pour se tourner vers le rhabillage, plus rentable et nécessitant moins de stock, et la sous-traitance pour des établisseurs locaux et quelques grossistes parisiens. Lorsqu'il prend sa retraite en 1981, ses enfants s'établissent en tant qu'artisans indépendants : Bruno est horloger à Maîche, Gérard et sa sœur Simone demeurent à Frambouhans, Denis est horloger-bijoutier à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Détruite par un incendie en 1984, l'ancienne ferme est rebâtie en 1987 (au même endroit mais sur des dimensions moins importantes) par l'entreprise Jean et Lucien Salvi, de Sancey-le-Grand (rue Joseph Montravers) et Belleherbe, suivant des plans de l'architecte Raymond Chavanne. Gérard et Simone y poursuivent leur activité jusqu'à leur départ en retraite en 2005-2006. Désaffectée, l'usine est incendiée le 3 décembre 2008 et reçoit une couverture neuve en 2013. Elle conserve encore une machine à carder rotative (équipée de cardes ou cardères à foulon) et quatre machines à tricoter à plat, dont un métier à mailles retournées des établissements H. Stoll & Co de Reutlingen (Bade-Wurtemberg, Allemagne), fondés en 1873 par Heinrich Stoll et Christian Schmidt (actuellement H. Stoll GmbH & Co).
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Période(s)
- Principale : 2e quart 18e siècle , porte la date , (détruit)
- Principale : 2e quart 19e siècle , porte la date
- Principale : 1er quart 20e siècle , daté par tradition orale
- Principale : 2e quart 20e siècle , daté par tradition orale
- Principale : 4e quart 20e siècle , daté par tradition orale
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Dates
- 1727, porte la date
- 1861, porte la date
- 1920, daté par tradition orale
- 1936, daté par tradition orale
- 1987, daté par tradition orale
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Auteur(s)
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Auteur :
Chavanne Raymondarchitecte attribution par tradition oraleChavanne Raymond
Chavanne, Raymond André (1927-2019). Architecte. Fils de l’architecte André Marie Chavanne (1903-1996). Formé à l’école des Beaux-Arts entre 1951 et 1961, élève de Charles Lemaresquier, diplômé le 9 mars 1961. Etabli à Pontarlier, au 29 rue de la République.
(Sources : agorha.inha.fr et gw.geneanet.org)
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Auteur :
Salvi Jeanentrepreneur attribution par tradition oraleSalvi Jean
Salvi, Jean. Entrepreneur à Sancey-le-Grand et Belleherbe à la fin du 20e siècle.
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Auteur :
Salvi Lucienentrepreneur attribution par tradition oraleSalvi Lucien
Salvi, Lucien. Entrepreneur à Sancey-le-Grand et Belleherbe à la fin du 20e siècle.
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Auteur :
L'usine se compose de deux corps de bâtiments accolés, chacun coiffé d'un toit à longs pans et pignons couverts, celui près de la rue parallèle à elle et l'autre perpendiculaire. Les murs sont en moellons calcaires enduits, la couverture en tuiles mécaniques. L'étage carré est desservi par un escalier dans-oeuvre droit en charpente. La façade est percée de deux séries de cinq fenêtres multiples superposées et porte les inscriptions "Fabrique de bonneterie", "Paletots, chandails, robes" et "Layettes, marinières, bas, etc." La maison a des murs en parpaings de béton enduits, un toit à longs pans et pignons couverts et une couverture en tuiles mécanique. Elle comporte un étage carré, un étage en surcroît et un étage de comble, aussi desservis par un escalier dans-oeuvre droit en charpente ; l'étage carré est par ailleurs accessible au nord par une ancienne levée de grange. La façade antérieure est encadrée par deux coches (murs pare-vent) symétriques s'achevant par un chapiteau, la partie haute occupée par une lambrichure chantournée. Des fenêtres horlogères sont visibles en façade.
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Murs
- calcaire moellon enduit
- béton parpaing de béton enduit
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Toitstuile mécanique
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Étages1 étage carré
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Élévations extérieuresélévation à travées
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Couvertures
- toit à longs pans pignon couvert
- noue
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Escaliers
- escalier dans-oeuvre : escalier droit en charpente
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Énergies
- énergie électrique achetée
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Typologiescoches ; baie multiple ; baie horlogère
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Statut de la propriétépropriété privée
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Référence Patriarcheprésent sur POP
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Ministère des Finances, Service du cadastre
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
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Patois, Gérard. Descendant d'Étienne Patois et ancien horloger. Frambouhans.
2010, 2014
Documents d'archives
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Archives départementales du Doubs : 50 J 37 Syndicat de fabricants d'horlogerie de Besançon. Correspondance avec les fabricants, 1948-1970.
Dossiers Patois Frères (Maison Alire Patois), 1953-1956, et Patois Jules (fabrique), 1950-1955, à Frambouhans. -
Archives départementales du Doubs : 3 P 258 Matrices cadastrales de la commune de Frambouhans, 1812-1961.
- 3 P 258/1 : Registre des états de section, 1812.
- 3 P 258/2 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1823-1880.
- 3 P 258/3 : Matrice cadastrale des propriétés bâties et non bâties, 1880-1914.
- 3 P 258/4 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1882-1910.
- 3 P 258/6 : Matrice cadastrale des propriétés bâties, 1911-1961.
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Papier à en-tête de la fabrique d'assortiments à cylindres Alire Patois, 28 janvier 1921.
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[Carte publicitaire de la fabrique de bonneterie imprimée à l'occasion de la 3e foire-exposition comtoise, à Besançon du 24 mai au 21 juin 1924], gravure, par Ch. Abram.
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Papier à en-tête de la Bonneterie franc-comtoise Erila, s.d. [2e quart 20e siècle].
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Papier à en-tête de la fabrique de bonneterie mécanique Alire Patois, 4 décembre 1935
Bibliographie
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Belmont, Henry-Louis. L'échappement à cylindre (1720-1950) : le Haut-Doubs, centre mondial au 19e siècle. - Besançon : Technicmédia, 1984. 328 p. : ill. ; 28 cm.
P. 298-302 : ill. -
Caboco, Laëtitia. Recensement du patrimoine horloger du Pays horloger, 2009-2010.
-
Courtieu, Jean (dir.). Dictionnaire des communes du département du Doubs. - Besançon : Cêtre, 1982-1987. 6 t., 3566 p. : ill. ; 24 cm.
T. 3, 1984, p. 1356-1357. -
Le patrimoine des communes du Doubs. - Paris : Flohic, 2001. 2 vol., 1387 p. : ill. ; 25 cm. (Le patrimoine des communes de France).
Vol. 1, p. 585 : ill. -
Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche. - Maîche : M. Simonin, 2007. 143 p. : ill. ; 30 cm.
P. 81, 86.
Documents figurés
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Plan cadastral parcellaire de la commune de Frambouhans [...] terminé sur le terrain le 28 juillet 1811 [...] par M Lépagner géomètre du cadastre.
- Section C du village en une feuille, levée par Mr Girardier géomètre, échelle 1/2 500.
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[Vue d'ensemble de l'ancienne ferme après surélévation], photographie, par Henri Patois, 1914.
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Frambouhans. - Le Château, carte postale, s.n., s.d. [1ère moitié 20e siècle, avant le 15 janvier 1928]. Porte la date 15 janvier 1928 au verso.
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Bonneterie mécanique en tous genres. Usine électrique. Alire Patois, Frambouhans (Doubs). R.C. Montbéliard N 1972, carte postale, par Henri Patois à Maîche, s.d. [entre 1920 et 1924]. Existe aussi dans une version coloriée au Archives départementales du Doubs : 6 Fi 25256/4.
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Prises de vues aériennes de l'IGN (20e siècle). Consultables en ligne via le site du Géoportail (www.geoportail.gouv.fr).
Photographies des 23 juillet 1937, 19 avril 1982 et 20 juillet 1988.
Poupard, Laurent. Chercheur au service Inventaire et Patrimoine de la Région Bourgogne-Franche-Comté, 1987-
Poupard, Laurent. Chercheur au service Inventaire et Patrimoine de la Région Bourgogne-Franche-Comté, 1987-