Dossier d’œuvre architecture IA39002010 | Réalisé par ;
Pastwa Elizabeth (Contributeur)
Pastwa Elizabeth

Elizabeth Pastwa, conservateur, chef du service Inventaire et Patrimoine de Franche-Comté de 2006 à 2016.

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  • enquête thématique régionale, lycées publics de Franche-Comté
couvent des Dames d'Ounans, hôpital de la Charité, école puis collège de jeunes filles, actuellement lycée Charles Nodier
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Franche-Comté - Dole sud-ouest
  • Commune Dole
  • Adresse 6 Grande Rue
  • Cadastre 2011 BH 115, 224 ; 2011 BX 7
  • Dénominations
    couvent, hôpital, école, collège, lycée
  • Genre
    de religieuses, de filles
  • Appellations
    couvent des Dames d'Ounans, hôpital de la Charité, école, collège de jeunes filles
  • Destinations
    lycée Charles Nodier
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, parc, internat, gymnase, infirmerie, logement, cantine, chaufferie, conciergerie

Cet établissement se compose de deux sites qui marquent le paysage et l'histoire de Dole : le couvent des Dames d'Ounans et l'hôpital de la Charité, séparés par le canal des Tanneurs. La première pierre du couvent des Dames d'Ounans (religieuses bernardines) a été posée en bas de la Grande Rue en 1625 par Louis Prévost pour la construction de la chapelle. Les différentes campagnes de travaux pour la réalisation des bâtiments conventuels courent sur tout le XVIIe siècle. Le chantier se termine en 1698 grâce à l'architecte bénédictin Dom Duchesne. Après la Révolution Française, le couvent des Dames d'Ounans n'échappe pas à la destinée commune à tous les établissements religieux. Il est vendu comme bien national, puis acheté par un particulier nommé Simon Vuillier qui entreprend une restructuration des bâtiments au XIXe siècle. Cest l'architecte Sugniaux qui transforme le couvent en s'inspirant des ouvrages d'Antoine Attiret, architecte du XVIIIe siècle dolois. De nouvelles façades sur rue permettent au nouveau propriétaire d'ouvrir des boutiques, des cafés et des restaurants. Quant à l'hôpital de la Charité, autre édifice constitutif du lycée Charles Nodier, il s'impose de l'autre côté du canal des Tanneurs. Edifiée de 1704 à 1730 selon les plans de Dom Duchesne, moine de Faverney, la Charité accueille les pauvres valides, mendiants et orphelins et exerce un pouvoir de police à l'égard de ceux considérés comme des marginaux. Une école gérée par les Ursulines de la Charité ouvre dans ces locaux en 1802. Après les lois de laïcisation de l'école en 1886, les soeurs quittent l'établissement qui devient l'école Jeanne d'Arc puis un collège de jeunes filles. En 1954, les deux sites se réunissent pour former un seul établissement lorsque la municipalité décide d'acquérir l'ancien couvent des Dames d'Ounans pour en faire l'externat du collège de jeunes filles. Le collège, affecté définitivement au Ministère de l'Education, devient lycée d'Etat en 1960. Il est baptisé en 1962 Charles Nodier, académicien bisontin. Des travaux s'engagent dans le couvent afin de rendre les locaux fonctionnels. L'architecte Jean Papet travaille pour la restructuration de cet édifice à partir de 1965. Il aménage la chapelle partiellement détruite en 1963 (voûtes d'ogives et façade sur rue) en y créant deux niveaux de salles de sciences. Les travaux des années 1970 consécutifs à la création du secteur sauvegardé de Dole amènent la destruction d'une partie de l'ilôt des Dames d'Ounans derrière l'ancien couvent. Ainsi, de l'espace est dégagé pour construire l'infirmerie et le bâtiment dévolu à la restauration du lycée. Puis dans les années 1970, l'état délabré de l'hôpital de la Charité impose une réfection des locaux. D'autres campagnes de construction suivent avec l'édification d'un gymnase et d'une salle de sport derrière la Charité qui abrite l'internat du lycée Charles Nodier, rénové en 2001. Lycée d'enseignement général, il accueille un millier d'élèves.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 1er quart 18e siècle
    • Principale : 2e moitié 20e siècle
    • Secondaire : 19e siècle
  • Dates
    • 1625, daté par travaux historiques
    • 1698, daté par travaux historiques
    • 1812, daté par travaux historiques
    • 1964, daté par source
    • 1704, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)

La partie du site du lycée Charles Nodier au nord du canal, constitué en majorité par l'ancien couvent des Dames d'Ounans, forme avec ses adjonctions, un ensemble hétérogène. L'ancien couvent, bâtiment principal édifié en pierre de taille, qui accueille l'externat, forme un U qui délimite une cour intérieure. Le cloître des religieuses a disparu mais deux de ses galeries, constituant aujourd'hui des couloirs, permettent de distinguer son emplacement d'origine. Il se trouvait à l'est de la chapelle qui, malgré les profondes transformations intérieures, conserve son abside originelle avec ses baies. En raison de la déclivité de la parcelle, les différentes ailes du couvent reposent sur un étage de soubassement, série de salles voûtées d'arêtes. Les actuels logements de fonction, bâtiments de Sugniaux, forment les angles de la Grande Rue et de la rue Bauzonnet et conservent les espaces ouverts sous les arcades rappellant l'époque où des boutiques occupaient les lieux. Edifiés en pierre de taille, ces bâtiments contrastent avec l'infirmerie et la demi-pension, construites derrière le couvent, en béton recouvert d'enduit. En relation avec la commande 1 % artistique, un relief en cuivre décore le sous bassement du bâtiment de restauration.

Sur le deuxième site du lycée, long d'environ 80 mètres, le bâtiment massif de la Charité se reflète dans l'eau du canal des Tanneurs. Imprégnée d'architecture française classique, la façade principale ordonnancée s'organise autour d'une travée centrale en avant-corps, surmontée d'un fronton orné de trophées militaires, tandis que deux pavillons latéraux flanquent l'imposant édifice. Deux portails sur le perron d'un escalier permettent l'accès au rez-de-chaussée surélevé, aux extrémités de l'édifice. Le portail situé côté sud ouest, couronné d'un fronton brisé, est entouré de pilastres ioniques et d'écoinçons en pointe de diamant. Quelques salles de classe occupent le rez-de-chaussée de l'ancienne Charité alors que les étages accueillent les dortoirs. Toujours de l'autre côté du canal, deux bâtiments contrastent avec la Charité édifiée en pierre de taille : un gymnase en béton enduit avec un toit en terrasse ainsi qu'une salle de sport construite en brique couverte d'enduit. Un vaste parc, agrémenté par quatre statues en bronze du XIXe siècle, s'étend derrière la Charité jusqu'aux remparts de Vauban qui surplombent le canal du Rhône au Rhin.

  • Murs
    • calcaire
    • ciment
    • béton
    • brique
    • enduit
    • pierre de taille
  • Toits
    tuile en écaille
  • Plans
    plan régulier
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans
    • croupe
    • noue
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
  • Techniques
    • sculpture
    • sculpture
  • Représentations
    • symbole profane
  • Précision représentations

    Le fronton de la Charité est orné de trophées militaires.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune, []
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Sites de protection
    secteur sauvegardé
  • Protections
    inscrit MH, 1948/11/29
    classé MH, 1949/06/29
  • Précisions sur la protection

    Inscription par arrêté du 29 novembre 1948 : hôpital (La Charité), actuellement internat du lycée Charles Nodier. Classement par arrêté du 29 juin 1949 : bastion Saint-André et petit pavillon situé à son angle Sud, à l'exception des bâtiments modernes situés à ses angles Nord-Ouest et Nord.

  • Référence MH

Malgré l'occupation des bâtiments de l'ancien couvent des Dames d'Ounans par le lycée, l'authenticité de l'architecture n'a pas été profondément altéré. L'histoire du site et la richesse de ce patrimoine font du lycée Nodier un élément remarquable dans le paysage dolois.

Documents d'archives

  • 1242 W 115 Dossier lycée Nodier (1969) : Correspondance entre le maire de Dole et le recteur. 14 septembre 1969 : inauguration du gymnase au lycée Charles Nodier.

    Archives départementales du Doubs, Besançon : 1242 W 115
  • 2 W 529 Education - Lycées de fFranche-Comté (1954-1991) : Dossier Lycée Charles Nodier, Dole. Procès-verbaux des cession des terrains et bâtiments (1960), réfection et construction des internats (1955-1975), aménagement des salles de cours (1978-1985), travaux extérieurs (1989-1990), travaux de maintenance et économies d'énergie (1980-1986), procès-verbaux des conseils d'administration (1971-1911).

    Région Bourgogne-Franche-Comté, Archives, Besançon : 2 W 529
    Dossier Lycée Charles Nodier

Bibliographie

  • Laissez-vous conter la Charité, [Dole : animtion du patrimoine], Dole, 2001.

  • Gay Annie, Chestier Alain, Geoffroy Jacques, Il était une fois… Nodier, Editions DMODMO, Besançon, 2008.

  • Gay Annie, Theurot Jacky, Histoire de Dole, Privat, 2003.

  • De Froissard Antoine, le bouillon des pauvres malades. Les Dames de la Charité, les sœurs de Saint-Charles. Soins et remèdes du XVIIe au 19e siècle, in « L’homme souffrant », Cahiers dolois, n°16, 2000, pp. 117-144.

    pp. 117-144

Documents figurés

  • Caves et des sous-sol, plan, aquarelle, encre, Antoine-Xavier Sugniaux, s. d. [début du 19e siècle].

    Archives municipales, Dole : C/H085-1
  • Plan général du rez-de-chaussée sur cour et souterrain, aquarelle, encre, Antoine-Xavier Sugniaux, s. d. [début du 19e siècle].

    Archives municipales, Dole : C/H085-2
  • Plan du rez-de-chaussée, aquarelle, encre, Antoine-Xavier Sugniaux, s. d. [début du 19e siècle].

    Archives municipales, Dole : C/H085-3
  • Plan du premier étage, aquarelle, encre, Antoine-Xavier Sugniaux, s. d. [début du 19e siècle].

    Archives municipales, Dole : C/H085-4
  • Plan du deuxième étage, aquarelle, encre, Antoine-Xavier Sugniaux, s. d. [début du 19e siècle] : plan en deux parties.

    Archives municipales, Dole : C/H085-6, C/ H085-8
  • Plan du troisième étage, aquarelle, encre, Antoine-Xavier Sugniaux, s. d. [début du 19e siècle].

    Archives municipales, Dole : C/H085-7
  • Plan de l’étage au-dessus des magasins à côté de la porte d’entrée, aquarelle, encre, Antoine-Xavier Sugniaux, s. d. [début du 19e siècle].

    Archives municipales, Dole : C/H085-9
  • Elévation des façades sur la rue Vielle Boucherie, Grand-Rue et place de la Boucherie , aquarelle, encre, Antoine-Xavier Sugniaux, s. d. [début du 19e siècle].

    Archives municipales, Dole : C/H085-11
  • Elévation de la façade sur la rue de l’hôpital, aquarelle, encre, Antoine-Xavier Sugniaux, s. d. [début du 19e siècle]

    Archives municipales, Dole : C/H085-12
  • Elévation de la façade sur la rue de l’hospice, aquarelle, encre, Antoine-Xavier Sugniaux, s. d. [début du 19e siècle]

    Archives municipales, Dole : C/H085-13
  • Elévation de la façade du bâtiment au fond de la cour et profil des deux ailes, aquarelle, encre, Antoine-Xavier Sugniaux, s. d. [début du 19e siècle].

    Archives municipales, Dole : C/H085-15
  • Elévation de l’aile gauche du côté de la cour et des magasins avec le profil du bâtiment au fond de la cour, aquarelle, encre, Antoine-Xavier Sugniaux, s. d. [début du 19e siècle].

    Archives municipales, Dole : C/H085-16
  • Elévation de la façade de la porte d’entrée dans l’intérieur de la cour et profil du canal du moulin, aquarelle, encre, Antoine-Xavier Sugniaux, s. d. [début du 19e siècle].

    Archives municipales, Dole : C/H085-18
  • Elévation de la façade du côté de la porte du Pont, aquarelle, encre, Antoine-Xavier Sugniaux, s. d. [début du 19e siècle]. Non coté et sous verre.

    Archives municipales, Dole
  • Dole (Jura) : couvent des Dames d'Ounans, hôpital de la Charité, école puis collège de jeunes filles, actuellement lycée Charles Nodier. Photographie, [1re moitié 20e siècle] par Jules Manias

    Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire et Patrimoine, Besançon : Fonds Manias
Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2011
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Pastwa Elizabeth
Pastwa Elizabeth

Elizabeth Pastwa, conservateur, chef du service Inventaire et Patrimoine de Franche-Comté de 2006 à 2016.

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