Dossier d’œuvre architecture IA39002037 | Réalisé par
Gézolme Guillaume (Contributeur)
Gézolme Guillaume

Guillaume Gézolme, chercheur. Région Franche-Comté puis Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2014-

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  • enquête thématique régionale, fortifications royales et nationales en Bourgogne-Franche-Comté
place forte de Salins
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bourgogne-Franche-Comté - Salins-les-Bains
  • Commune Salins-les-Bains
  • Commune Bracon

Salins (devenue Salins-les-Bains en 1926) est une localité connue pour sa production de sel. Elle est aussi la seconde ville la plus importante du comté de Bourgogne au Moyen-Age. Située dans une vallée où coule la rivière la Furieuse, le bourg est partagé en 943 en deux concessions accordées aux fils d'Aubry de Bourgogne. L’enceinte urbaine, fortifiée, s'organise en deux parties separées : le Bourg-dessus et le Bourg -dessous. En 1497, sous le règne de Philippe 1er dit le Beau, les deux bourgs sont réunis. La majeure partie des fortifications urbaines encore en place date de cette époque. Pour assurer la protection de la ville, des châteaux sont érigés au 13e siècle sur les collines surplombant le village, formant une "ceinture de forts". Certains allaient devenir les futurs forts de la place forte de Salins : le site de Bracon, le "châtel Belin" et le donjon ou tour de vigie (futur fort Saint-André).

Lors de la seconde invasion de la Franche-Comté par Louis XIV en 1674, Salins est la dernière place forte conquise par les troupes royales. Le duc de La Feuillade prend successivement les trois forts en huit jours avant de s'emparer du bourg. Le roi, conscient de l'intérêt économique de la cité, confie à son ingénieur militaire, Vauban, la reconstruction des forts. Les forts Belin et Saint-André sont équipés de fronts bastionnés et le site de Bracon est doté d'une lunette, ouvrage fortifié. Vauban ne semble pas, dans un premier temps, avoir donné de consignes pour la défense de ville. Néanmoins, les remparts de la ville sont restaurés et modernisés, des redoutes sont ajoutées. Vauban revient en 1679 pour inspecter l’achèvement des forts. Il a pour ambition de construite une enceinte bastionnée au niveau du bourg ainsi que d'agrandir la ville par la même occasion. Ce projet est refusé par le roi, qui opte pour des travaux d'entretien et restauration de l’enceinte médiévale.

Dès le 18e siècle, l’éloignement de Salins de la frontière et donc du front, est pointé, sa positon devenant moins stratégique pour la défense du royaume. La fonction militaire des forts diminue, l'objectif étant de les entretenir en cas d’invasion, mais non de les améliorer. A la veille de la Révolution, les forts Bracon et Belin sont dans un état "pitoyable" tandis que Saint-André dispose encore de son front bastionné capable de résister à une attaque. Au contraire du bourg qui malgré la présence de tours et d'un mur d'enceinte, tomberait facilement aux mains de l’ennemi.

Lors de l'invasion de la Franche-Comté par les troupes autrichiennes en 1814, le fort Saint-André échappe à la destruction totale au contraire du fort Belin. Sous la Restauration, le général Haxo, qui les avait personnellement inspecté en 1814, donne la consigne de restaurer le premier et de reconstruire le second. Des projets de relier les trois par des murs crénelés sont envisagés mais finalement abandonnés. Quant au bourg fortifié, une partie des tours assurant sa protection est démantelée (leur base est conservée) avant de disparaitre en partie avec l'incendie de 1825. La caserne du bourg, ancien couvent des Clarisses, cédée à la ville et dont l'usufruit revenait au Génie militaire, est totalement incendiée en 1825. Celle-ci est reconstruite en 1838. L'année suivante, le conseil municipal fait une demande auprès du ministre de la Guerre pour installer une garnison permanente.

Après l’armistice de 1871, l'importance militaire de Salins décline et l'administration de la Troisième République privilégie des sites plus frontaliers (Les Rousses). Une pétition demande le 26 janvier 1886 le maintien de la batterie d’artillerie en garnison à Salins, une seconde en 1889 le maintien du classement des forts. Bien que déclassée à la fin du 19e siècle, la place forte conserve des troupes. L'après guerre 1914-1918 annonce le déclin militaire définitif de la localité, avec notamment la vente des forts à la commune en 1921. Ceux de Belin et Saint-André sont utilisées à des fins de loisirs (colonies de vacance, projet de création d'un camping). Leur valeur historique et architecturale est reconnue : le fort Belin est classé au titre des Monuments historiques en 1984 et le fort Saint-André en 1993. Enfin, sur la trentaine de tours médiévales, seules cinq subsistent.

Salins est une localité connue pour sa production de sel. Seconde ville la plus importante du comté de Bourgogne au Moyen-Age, les fortifications urbaines encore en place datent de cette époque. Au 13e siècle sur les collines surplombant le village, des châteaux-forts forment une "ceinture de forts" : le site de Bracon, le "châtel Belin" et le donjon ou tour de vigie (futur fort Saint-André). En 1674, Salins est la dernière place forte conquise par les troupes royales. Le roi, conscient de l'intérêt économique de la cité, confie à son ingénieur militaire, Vauban, la reconstruction des forts. Les forts Belin et Saint-André sont équipés de fronts bastionnés et le site de Bracon est doté d'une lunette, ouvrage fortifié. Lors de l'invasion de la Franche-Comté par les troupes autrichiennes en 1814, le fort Saint-André échappe à la destruction totale au contraire du fort Belin. Sous la Restauration, le général Haxo , donne la consigne de restaurer le premier et de reconstruire le second. La place forte de Salins est déclassée à la fin du 19e siècle. La vente des forts à la commune intervient en 1921La valeur historique et architecturale des fortifications de la cité est reconnue des 1932 avec la protection au titre des monuments historiques de certaines tour urbaines (Flore, Andelot et Chambenoz). Celle des forts intervient plus tardivement, fort Belin est classé au titre des monuments historiques en 1984 et le fort Saint-André en 1993.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age, Temps modernes
    • Secondaire : Epoque contemporaine
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Le Prestre Sébastien , dit(e) Vauban
      Le Prestre Sébastien

      Le Prestre, Sébastien (1633 - 1707) dit Marquis de Vauban. Ingénieur et architecte militaire. Né le 15 mai 1633 à Saint-Léger de Fougeret (Yonne) devenu Saint-Léger-Vauban en 1667, mort à Paris le 30 mars 1707. il est nommé ingénieur du roi en 1653. En 1668, alors maréchal de camp, Louvoie lui confie l’organisation des places fortes. Il est nommé commissaire des fortifications du royaume en 1678, lieutenant général en 1688 et maréchal de France en 1703.

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      ingénieur militaire attribution par travaux historiques
    • Auteur :
      Haxo François-Nicolas-Benoît
      Haxo François-Nicolas-Benoît

      Haxo, François-Nicolas-Benoît (1774 - 1838). Ingénieur militaire français. Il devient général en 1810 et sert Napoléon 1er lors de la campagne de Russie. II commande le génie dans la Garde royale lors du retour de l'Empereur. En 1819, Haxo est nommé au poste d'inspecteur général des fortifications frontalières. Il participe à la restauration et la construction de nombreuses fortifications à partir de 1828, notamment à Grenoble, Besançon (forts de Bregille et Chaudanne), Belfort (Citadelle, camp du Vallon, fort des Barres, mur d'enceinte des faubourgs…), Briançon (fort du Château), Dunkerque, Saint-Omer, Sedan. Ses projets aboutiront aussi à la réalisation du fort de l'Écluse (fort d'en haut) dans l'Ain et du fort des Rousses dans le Jura. Il a travaillé en définitive sur près de soixante sites.

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      inspecteur des fortifications attribution par travaux historiques

L'ensemble de la ville (habitat et La Grande Saline) était inclus dans l'enceinte urbaine au 15e siècle. Plusieurs portes permettaient son accès, notamment la Porte Basse (au nord) et la Porte Haute (au sud) à l'emplacement de la tour d'Oudin. A l'est, un mur la protégeait et à l'ouest la Furieuse était un obstacle naturel. Une trentaine de tours composait l'enceinte. L'incendie de 1825 et l'agrandissement de la ville vers l'ancien faubourg de Bracon et vers le quartier de la gare ont entrainé la disparition de cette enceinte fortifiée.

Les forts surplombent le bourg, créant une ceinture de forts. Lors du siège de 1674, cette ceinture comprenait d'autres ouvrages fortifiés comme le fort Guyon ou bien le fort "Champ-Reffond", ainsi que des redoutes. Seuls les trois forts reconstruits par Vauban sont conservés.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
    propriété d'une personne privée
  • Référence MH

Documents d'archives

  • Service Historique de la Défense, Vincennes : 1 VH 1611-1620. Projets des travaux à effectuer aux fortifications et aux bâtiments militaires de la place. Mémoire, états, correspondance, cartes, plans. 1677-1875.

    - 1 VH 1611 :1 677-1799

    - 1 VH 1612 : 1800-1817

    - 1 VH 1613 : 1818-1821

    - 1 VH 1614 : 1822-1826

    - 1 VH 1615 : 1827-1831

    - 1 VH 1616 : 1832-1835

    - 1 VH 1617 : 1835-1838

    - 1 VH 1618 : 1839-1845

    - 1 VH 1619 : 1846-1853

    - 1 VH 1620 : 1854-1875

    Ministère de la Défense, Service historique de la Défense, Vincennes : 1 VH 1611-1620
  • Archives municipales, Salins-les-Bains. ACS 997 : Généralités. - Circulaires (An II - an XI) Pétitions pour le maintien d'une garnison à Salins (1886-1913). (An II - 1913).

    Archives municipales, Salins-les-Bains : ACS 997
    Pétitions pour le maintien d'une garnison à Salins (1886-1913).
  • Archives municipales, Salins-les-Bains : ACS 998. Forts, bâtiments et terrains militaires. Registre compilant les extraits de délibération relatifs à la vie militaire de Salins. 1810-1897.

    Archives municipales, Salins-les-Bains : ACS 998

Bibliographie

  • Le Hallé, Guy. Histoire des fortifications en Franche-Comté et pays de l'Ain. Amiens : Martelle, 1991. 223 p.

  • Pinault, L. Notice historique sur le fort Saint-André de Salins-les-Bains (Jura). Salins : Impr. du Salinois, 1932.

  • Quincy, Charles Sevin (marquis de) ; Vauban, Sébastien Le Prestre (marquis de). Histoire militaire du règne de Louis-le-Grand, roi de France. Paris : D Mariette. 1726.7 tomes en 8 vol. ; in-4.

    Bibliothèque nationale, Paris
    Tome 1.
  • Rousset, Alphonse. Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de la Franche-Comté et des hameaux qui en dépendent : département du Jura. Tome VI : [Salins-Saint-Ylie]. - Paris : F.E.R.N., Guénégaud, 1969. 594 p. ; 20 cm. Fac-similé de l'édition de Besançon : Bintot, 1858.

  • [Exposition. Besançon. 1980]. Vauban et ses successeurs en Franche-Comté : trois siècles d'architecture militaire : exposition organisée par la Délégation régionale à l'architecture et à l'environnement et la Direction régionale des affaires culturelles de Franche-Comté. Besançon : Délégation régionale à l'architecture et à l'environnement, 1981. 248 p. : ill. ; 30 cm.

    p. 95
  • Vauban et l'architecture militaire. - Paris : Caisse nationale des monuments historiques et des sites, 1983. - Numéro spécial de : "Monuments historiques", 126, 1983.

    P. 42

Documents figurés

  • Siège de Salins. Gravure, par Adam-François Van der Meulen (peintre) et Baudoin (graveur). S.d. [vers 1674]. 50 x 131 cm (dessin uniquement; avec cadre : 87 x 170 cm).

    Musée de la Grande Saline, Salins-les-Bains
  • Salins (Prise de la ville avec plans des fortifications). Gravure, par Sébastien Leclerc. 4e quart 17e siècle. 64 x 53.5 cm (avec cadre).

    Musée de la Grande Saline, Salins-les-Bains
  • Offrande à la Vierge. Tableau (peinture à l'huile), par Nicolas Richard. 17e siècle. 95.5 x 219 cm.

    Musée de la Grande Saline, Salins-les-Bains
  • Plan de Salins relatif au projet pour l'année 1706. Dessin (plume et lavis), par le service du Génie. 1705. Échelle de 140 toises.

    Ministère de la Défense, Service historique de la Défense, Vincennes : GR 1 VH
  • Place de Salins. Plan des forts de Salins relatif au projet pour 1717. Dessin (plume et lavis), par le service du Génie. S.d. Échelles en toises.

    Ministère de la Défense, Service historique de la Défense, Vincennes : GR 1 VH
  • Plan. Profil et élévation de la Porte de l'avancée ou Réduit devant la Porte haute de Salins proposé à faire. Dessin (plume, lavis) par le service du Génie. Mars 1741. Échelle en toises.

    Ministère de la Défense, Service historique de la Défense, Vincennes : GR 1 VH 1611
  • Plan de la ville de Salins et de ses forts qui indique les principales pièces de la fortification et tous les bâtiments qui en dépendent. Dessin (papier, encre). [s.n.]. 1782. 47 x 117 cm.

    Musée de la Grande Saline, Salins-les-Bains
  • Vues de la ville de Salins. Estampe par Jean-Baptiste Lallemand. 18e siècle. Deux estampes représentant des vues de Salins ont été réalisées par le peintre,  pour illustrer la Description générale de la France (et le Voyage pittoresque de la France)  de Jean-Benjamin de Laborde . Ces estampes ont été gravées en 1785 sous la direction de François-Denis Née, graveur et imprimeur d'estampes parisien (1732-1817).

    Musée de la Grande Saline, Salins-les-Bains
  • Vue de Salins. Tableau par Gaston Coindre. 1875. 112 x 195.5 cm (dessin uniquement; avec cadre :154.5 x 240 cm).

    Musée de la Grande Saline, Salins-les-Bains
  • Salins-les-Bains (Jura) - Le quartier St-Maurice et le fort St André. Carte postale, s.n. S.d.

    Collection particulière
  • Salins-les-Bains. Vue aérienne des casernes et de la chapelle du fort Saint-André. carte postale, s.n. S.d.

    Collection particulière
  • Salins-les-Bains (Jura). Le fort Saint-André (altitude 600 m) ; La Tour Chambenoz (400 m). Carte postale, s.n. S.d. Davis Mauvas éd.

    Collection particulière
  • 22. SALINS-LES-BAINS (Jura). La tour de Flore. Carte postale, s.n. S.d. Librairie David-Mauvas éd.

    Musée de la Grande Saline, Salins-les-Bains
  • 601 SALINS-les-BAINS (altit. 345) - Entrée de la ville du côté sud, porte Oudin. Carte postale, s.n. S.d. David-Mauvas éd.

    Musée de la Grande Saline, Salins-les-Bains
  • 8. SALINS-les-BAINS (Jura) - Le Fort Belin. Carte postale, s.n. S.d. David Mauvas éd.

    Musée de la Grande Saline, Salins-les-Bains
Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Gézolme Guillaume
Gézolme Guillaume

Guillaume Gézolme, chercheur. Région Franche-Comté puis Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2014-

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Articulation des dossiers
Parties constituantes