L’hôtel de Poupet est reconstruit au milieu du 18e siècle, vraisemblablement après son acquisition vers 1740 par Jean Baptiste Fenouillot. La présence de croisées d’ogives et de chapiteaux à crochets dans de vastes caves semi-enterrées, datables de la fin du 13e siècle ou du début du 14e siècle, attestent cependant une origine médiévale. Ancien fief dépendant du château de Montmahoux (Doubs), la seigneurie de Poupet aurait été détenue dès le 12e siècle par la famille de Rans. En 1307, Gillette de Rans épouse Hugues de Salins et lui apporte la seigneurie de Poupet. Le 8 mai 1376, Jehan de Poupet accorde une charte d’affranchissement aux habitants du bourg " sous sa forteresse de Poppet ". La terre de Poupet change de main en 1406 avec le mariage de Louise de Salins et Charles de Clermont. La maison de la rue d’Orgemont aurait été cédé en 1512 à un dénommé Guyenet Cussemenet, en 1556 à Guillaume Merceret et en 1579 à Guillaume de Poupet, abbé de Baume. Le 15 juillet 1618, la tour de la maison est incendiée par la foudre. Sur le tableau de la ville de Nicolas Richard (1628), l’édifice appelé " Maison de Poupet " (n°82) se présente sous la forme d’une grosse bâtisse couverte d’un haut toit à croupes en tuile. Charles-François de la Baume la vend en 1673 à Jean Vigoureux, dit Bondieu, et Pierre Mouret, citoyens de Salins. Acquise par l’ordre des Carmes, dont le couvent situé dans le faubourg sud avait été détruit pendant la conquête française (1678), la demeure n’est pas occupée par les religieux mais louée à la ville pour y fixer le siège du bailliage et du présidial, jusqu’à l’installation des tribunaux dans le nouvel hôtel de ville achevé en 1739. D’après un acte de 1753, l’hôtel de Poupet partage pour moitié, avec le couvent des clarisses et le collège, la source sous Belin « située à 100 pieds de Roy des murailles de la ville ". Jean Baptiste Fenouillot, propriétaire et régisseur aux salines, est le père de Charles Georges Fenouillot de Falbaire, inspecteur général des salines, dramaturge et auteur de l’article sur les salines dans l’Encyclopédie. Outre le logement principal, l’hôtel abrite également l’appartement de Mme Houllier, veuve d'un maître des comptes des salines, et celui du maître particulier des Eaux et Forêts. La parcelle bâtie du plan cadastral napoléonien (n° 970) a été subdivisée en deux entités (nord et sud) après 1831. Divers propriétaires y sont mentionnés au cours du 19e siècle : Henry François et Hippolyte Anatoile Maubert, la veuve d’Albin Rodet (née Coste) puis son fils Louis Rodet, Paul Peschoux, Jean Louis Balmet, Michel Pézard. Albert Germain, médecin et fils du docteur Claude-Marie Germain, promoteur des eaux thermales salinoises sous le Second Empire, acquiert l’immeuble vers 1889. Ses descendants occupent toujours la maison.