Jean Desbois, qui est alors "domestique" au château de La Montagne, acquiert le terrain à la fin des années 1870. Il y fait construire l'hôtel en 1883. Les travaux pourraient avoir été divisés en deux tranches, et l'aile ouest ajoutée quelques mois après l'achèvement du corps principal, comme tend à l'indiquer une photographie datée de 1883. L'édifice possède alors 81 ouvertures, ce qui en fait l'un des plus grands établissements du quartier thermal. Son élévation extérieure est connue grâce à des cartes postales anciennes. Les "listes des baigneurs et étrangers" du Saint-Honoré Thermal de 1901-1903 permettent de préciser le type de clientèle séjournant à l'hôtel. L'établissement se classe parmi les hôtels les plus prestigieux, attirant une clientèle largement originaire d'autres régions et notamment d'Île-de-France. En ce sens, il est assez comparable à l'Hôtel Le Morvan. Le prix des chambres en pension complète est plus élevé au premier étage (entre 10 et 15 francs en 1914) qu'au rez-de-chaussée et au second étage (entre 9 et 12 francs en 1914) ce qui paraît logique si l'on tient compte de la recherche d'une "belle vue" sur le parc d'une part et de l'absence très vraisemblable d'ascenseur d'autre part. La mention de "chambres pour les domestiques" (entre 5 et 7 francs en 1914) tend à confirmer le statut social des clients.
L'édifice est acquis par la Société des Eaux thermales de Saint-Honoré au milieu des années 1920, puis par la famille Walsdorff au milieu des années 1930. À partir de cette époque, il est loué par la Sécurité sociale (Caisse interdépartementale des Assistances sociales de Seine et Seine-et-Oise) qui l'acquiert après la Seconde Guerre mondiale. L'hôtel est finalement détruit, tout comme l'Hôtel Regina à proximité, pour laisser place au nouveau Centre thermal et de Rééducation respiratoire en 1961.
Fabien Dufoulon, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2018-