A l'instar de la majorité des communes rurales du département, Passavant-la-Rochère est dotée de plusieurs fontaines-lavoirs construites au 19e siècle. Leur présence s'explique, tout d'abord, par le besoin d'approvisionner la population en eau (cette fonction incombe aux communes depuis 1789). Ensuite, la démographie des campagnes est en hausse et des réformes sanitaires sont prônées par le courant hygiéniste. Enfin, les communes disposent, à cette époque, de ressources financières importantes ; à Passavant-la-Rochère, la prospérité de la commune au 19e siècle découle de l'essor industriel du à l'implantation de nombreuses tuileries et verreries. Les fontaines sont d'autant plus nombreuses qu'elles sont réparties sur les trois pôles d'occupation du territoire communal : le village et les hameaux de la Côte et de la Rochère. La première partie du 19e siècle voit donc la construction de plusieurs fontaines sans qu'il y ait eu de projet global élaboré par la commune.

L’édifice le plus ancien semble être la fontaine-lavoir dite la Violette au hameau de la Rochère ; construite en 1821, la fontaine est au bord du ruisseau de la Morte-Eau. Un second édifice, situé au bourg de Passavant est construit en 1842 ; il s'agit de la fontaine-lavoir en bordure du ruisseau de la Noue.

A partir des années 1870, le conseil municipal décide de commander plusieurs fontaines-lavoirs à l'architecte Humbert qui propose la construction d'une dizaine de fontaines et lavoirs répartis sur les trois secteurs de Passavant-la-Rochère. Il dresse des plans, ainsi qu'un devis et les soumet à l'équipe municipale le 25 septembre 1878 ; la préfecture autorise les travaux en janvier de l'année suivante. Ces travaux consistent à créer de nouveaux points d'eau mais aussi à en démolir et à en déplacer. C'est le cas pour la fontaine dite la Charrière ; à l'origine, située entre la rue Traversière et la rue des Cannes devenue la rue Charrière de Vougécourt, elle est déplacée près du pont enjambant le ruisseau de la Noue. Le projet de 1878 permet de la moderniser.

Parallèlement à ces constructions d’édicules, la commune met en place des conduites d'eau et améliore son système d'adduction afin d'alimenter l'ensemble des fontaines et des lavoirs.

Le projet mené par l'architecte Humbert propose la construction des édifices les plus importants dans un style néo-classique (fontaine Saint-Antoine, fontaine du Bourg). Les fontaines "secondaires" disposent toutes d'une couverture. La fontaine de la place publique située en face de la maison commune devait être surmontée d'une statue d'un personnage antique ; c'est une statue de Jeanne d'Arc qui l'a remplacée.

À la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, quelques améliorations sont apportées : en 1895, mise en place d'une couverture sur le lavoir de la rue du Rougeot, en janvier 1901, construction d'un lavoir couvert dans le bourg, en 1935, agrandissement du lavoir public des forges.

Actuellement, il ne subsiste que sept fontaines-lavoirs sur l'ensemble du territoire communal.