Sonia Dourlot, photographe. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2014-2020
- enquête thématique régionale, val de Saône
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Dossier non géolocalisé
-
Aires d'étudesVal de Saône, Scey-sur-Saône-et-Saint-Albin
-
Adresse
- Commune : Rupt-sur-Saône
Superficie
Superficie totale = 1025 ha dont 413 ha en bois. Altitude : 243 m. En 1866, dans son Dictionnaire historique, topographique et statistique des communes de la Haute-Saône, Louis Suchaux signale plusieurs lieux-dits : "le Moulin du Bois", des maisons isolées : les Baraques du Grand Bois, Pérouses et les Côtes ("on voyait autrefois des fourches patibulaires et la place où l'on brûlait les sorciers").
Géologie
Suchaux signale que la commune possède en 1866 "des carrières de bonne pierre de taille ouvertes sur des calcaires appartenant au premier étage jurassique", ainsi que des "Gîtes de minerai de fer pisiforme."
En 1973, le Nouveau dictionnaire des communes de la Haute-Saône mentionne des "Alluvions modernes dans le cours de la rivière. Calcaire marneux et marnes de l'Oxfordien et de l'Argovien au nord et à l'est du Bois de Buyer. Calcaire du Rauracien sur le reste".
Hydrologie
Le territoire de la commune possède un certain nombre de sources. "Outre [une] multitude de filets d'eau, qui restent la plupart inaperçus durant le cours de l'été, on compte, écrit Louis Suchaux, sept autres sources non intermittentes, et collectivement nommées les Sept-Fontaines. Celles-ci sourdent dans le pourtour et notamment à la base du château d'eau, et se réunissent, par des sinuosités pittoresques, en une espèce de biez qui tombe dans le ruisseau appelée le Ruz-de-Vau, dès lors assez considérable pour mettre en mouvement plusieurs usines établies dans le vallon." La fontaine dite au lion reçoit les eaux de cette source qui jaillit dans le bois de Bauffremont. Et Suchaux d'ajouter : "La position des Sept-Fontaines de Rupt a paru si belle au bénédictin Dom Bertthod, qu'il s'est plu à la mentionner dans sa Description de la Franche-Comté."
Paysages et environnement
Le village se situe dans le cours moyen de la vallée de la Saône. Il est en retrait de la rivière dont il est séparé par des prairies humides dévolues à l'élevage (lieux-dits Au Petit Breuil et Aux Preslots).
Population
Le Nouveau dictionnaire des communes signale 622 habitants en 1790, 520 en 1815, 619 en 1841, 470 en 1861, 440 en 1881, 311 en 1906, 221 en 1936, 179 en 1962, 170 en 1968. Le site internet de la mairie de Rupt mentionne 124 habitants en 1999.
Historique
L'une des hypothèses concernant l'origine du nom est en lien avec la présence de l'eau : Rupt est une déformation de ru (du latin rivus, ruisseau). "Dans le cas présent, souligne l'auteur de la notice consacrée à Rupt dans le Nouveau dictionnaire des communes, le ru de Vaux justifierait cette acceptation." Rupt peut aussi dériver de ruptus qui signifie défrichement. "Les microtoponymes voisins, souligne l'auteur, nous font pencher plutôt pour cette seconde étymologie."
Louis Suchaux mentionne la découverte de vestiges de l'époque romaine : "plusieurs canaux de briques qui s'enchâssent les uns dans les autres et qui servaient à conduire les eaux vers Ovanches." De plus, "il y avait dans le bois de la Revêche un des ces bassins que les Romains appelèrent d'abord dividicula et qu'ils nommèrent ensuite castella (châteaux d'eau). Le dividiculum de la Revêche était, c'est probable, alimenté par les Sept-Fontaines situées sur la pente qui est un peu plus au nord."
Le Nouveau dictionnaire des communes signale la découverte d'un sarcophage près du presbytère en 1850. Cette découverte met en évidence l'ancienneté du site consacré au culte.
Le village de Rupt est en lien avec le château fort qui se dresse sur une des trois collines qui dominent le village. Selon le Nouveau dictionnaire des communes, l'arrière-petit-fils de Guy de Pesmes, mort en 1160, Jacques de Pesmes (1217-1248), prit le nom de Rupt qu'il transmit à ses descendants. Suchaux décrit le château comme "l’une des places fortes les plus solides de la contrée qui résista victorieusement à plus d’une attaque, notamment à [celle] du sire de Craon en 1474, qui, au nom du Roi de France, prenait et ruinait tous les postes fortifiés de la rive droite de la Saône". Il fut finalement démantelé, en 1674, lors de la conquête de la Franche-Comté par Louis XIV. Le site passe en 1730 à la famille d'Orsay et le comte d'Orsay, général d'empire, y fait construire un nouveau château et divers bâtiments, tout en conservant le donjon subsistant.
La commune est membre de la communauté de communes des Combes créée le 31 décembre 1994.
Économie
En 1866, Louis Suchaux signale que "la commune produit des vins blancs estimés, qui s'exportent principalement pour les Vosges et l'Alsace". Le Nouveau dictionnaire des communes cite un extrait du cahier de doléances de 1789 : "le vignoble comptait 489 ouvrées de vignes. Le revenu total des terres, prairies et vignoble était estimé à 10 272 livres. Si la vigne a disparu, elle est encore présente dans la toponymie Vigne rouge, Vigne de Jean Lamarche, Vignes du Pâcquis, Vigne du Breuil...
Suchaux mentionne aussi un moulin au lieu-dit Moulin du Bois, inhabité en 1866, et dépendant d'un autre moulin situé dans le village (2016 B 146).
Une huilerie (2016 B 37) est attestée dans la première moitié du 19e siècle.
Au début du 20e siècle, l'usine textile Fichard est créée, route de Chantes. Elle perdure jusqu'en juin 1999.
La laiterie Rothermann (2016 B 693 et 695), reprise en 1964 par Jean Champion, ferme le 1er janvier 1998.
Le Nouveau dictionnaire des communes précise qu'en 1973, l'économie est "essentiellement agricole et pépiniériste".
Ajoutons qu'aujourd'hui le tourisme est en voie de développement grâce au tourisme fluvial et à la vélo-route "Charles le Téméraire" (reliant le Luxembourg à Lyon).
Infrastructures
Le bourg est traversé par la R.D. 23 (Gy - Port-sur-Saône) qui rejoint la R.N. 19 en direction de Vesoul, chef-lieu du département distant de 26 km.
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Ministère des Finances, Service du cadastre
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Archives départementales de la Haute-Saône
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
-
Hutinet Alexandre, historien
Bibliographie
-
Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement de Haute-Saône. Atlas des paysages de Franche-Comté. [III] Haute-Saône. - Besançon : Néo éd., [2001]. 379 p. : ill. + 6 transparents ; 34 cm.
p. 72-73. -
La Haute-Saône : nouveau dictionnaire des communes. Tome V, [Le Pont-de-Planches - Le Val Saint-Eloi].-Vesoul (70) : Société d'agriculture, lettres, sciences du arts de la Haute-Saône, 1972
p. 137-138. -
Suchaux, Louis. Dictionnaire historique, topographique et statistique des communes de la Haute-Saône. - Vesoul : Imprimerie et lithographie de A. Suchaux, 1866.
p. 222.
Documents figurés
-
La fête de Rupt, aquarelle, par François Lempereur, 1860.
Cette fête se passe au Petit Breuil. -
Rupt-sur-Saône - Vue générale, carte postale, s.n., s.d. [1er quart 20e siècle], Lacoste boulanger éd.
-
Rupt-sur-Saône (Hte-Saône) - La Fontaine du Lion - Route de Scey et Chemin du Couvent, carte postale, s.n., s.d. [milieu 20e siècle]
Le moulin du village (2016 B 146) est visible derrière les deux automobiles.
Liliane Hamelin, chercheur. Direction régionale des Affaires culturelles de Franche-Comté puis Région Bourgogne-Franche-Comté, 1976-2018.
Liliane Hamelin, chercheur. Direction régionale des Affaires culturelles de Franche-Comté puis Région Bourgogne-Franche-Comté, 1976-2018.