Texte publié dans la collection des Itinéraires du Patrimoine : Hugonnet-Berger, Claudine ; Maulmin, Pascale de ; Sonnet, Bernard. Théâtres en Bourgogne : architectures du spectacle 1800-1940. Dijon : Direction régionale des Affaires culturelles, 1996, p. 25-26 : ill. (itinéraires du patrimoine ; 124).

Au milieu du XIXe siècle, le comte de Chabrillan fait aménager un théâtre dans les dépendances de son château pour agrémenter ses séjours. Il y accueillera ainsi, en 1851, Jacques Offenbach qui tiendra un rôle dans un vaudeville ; à la fin du siècle, Constant Coquelin, dit Coquelin-Aîné, interprétera l'Aiglon d'Edmond Rostand avec la célèbre actrice Sarah Bernhardt.

Aucun élément extérieur ne signale la présence d'un théâtre. Ce caractère privé s'affirme par les dimensions restreintes de la salle, pouvant cependant accueillir une centaine de personnes, et de la scène, sans négliger toutefois les éléments composant un théâtre à l'italienne : un parterre, un balcon, des loges d'avant-scène et même une fosse d'orchestre. Le décor s'inspire de la Renaissance avec des colonnes d'ordre composite encadrant les loges, des cartouches portés par des chimères ornant le balcon, des candélabres et des putti pour le décor rayonnant du plafond, peint sur une toile marouflée. Le lustre corbeille avec la grille d'aération est toujours en place, ainsi que les banquettes, le manteau d'arlequin, frappé des armes des Chabrillan, et le décor de la scène représentant un salon bourgeois. Les murs sont tapissés de papier peint et de frises, rehaussés de moulures en stuc doré. L'ensemble est parfaitement représentatif de la vie brillante de la société du Second Empire.