La question de la provenance et de la datation de la partie centrale de la grille sud du parc thermal est problématique. Desgranges (1993) contredit les auteurs ayant écrit que la grille provenait de l'abbaye de Luxeuil et qu'elle datait du 18e siècle. D'après lui, elle a été créée à la suite d'une décision du 16 pluviôse an XIII (5 février 1805) dans le style du 18e siècle. Dans tous les cas, ces éléments sont complétés sous la Restauration. Le 17 mars 1820, l'architecte Alexis Vaucheret présente en effet un devis relatif à la création d'une grande gille, pour un montant total de 1740 francs (311 E dépôt 355). Le projet est examiné et approuvé par le Conseil des Bâtiments civils le 20 avril 1820. L'exécution est confiée à Demandre, maître des forges de la Chaudeau, en juin. L'ensemble de la grille se compose de 23 travées de 4 mètres de longueur, soit une longueur totale de 92 mètres. Chacune des travées est composée de 24 barreaux de 1m30 de hauteur et encadrée par deux piles avec chapiteaux. La grille est représentée sur une gravure des Études sur les eaux minérales (1850) de Barnabé Aliès. Dans le budget de l'établissement thermal de 1860, il est prévu de peindre la grille et de jointoyer le muret (5 M 156). Il est également indiqué qu'il manque "un ornement et l'initial de l'empereur".
Lors d'une tournée d'inspection en 1954, André Sallez, architecte en chef et adjoint à l'Inspection générale des Monuments historiques, constate que la grille a été déposée environ deux ans plus tôt, bien qu'elle soit comprise dans le classement au titre des Monuments historiques de l'établissement thermal. La commune, qui en est alors propriétaire, décide de la vendre à la Ville de Nancy qui l'utilise pour fermer la cour du Musée Lorrain donnant sur la rue Jacquot. Elle s'y trouve encore aujourd'hui.
Fabien Dufoulon, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2018-