Lorsque le comte d'Aspremont est missionné pour construire les fortifications d'Auxonne, il est primordial de renforcer le front nord de la cité et notamment l'angle nord-est qui est le point faible de l'enceinte. L’ingénieur décide de s'appuyer sur la tour médiévale en l'entourant d'un bastion. Cette tour, dite du Cygne puis du Signe, date de 1525. Elle a été élevée sous le règne de François 1er, à une époque où le royaume était en guerre contre l'empire de Charles Quint, Auxonne ayant une situation stratégique dans cette opposition. Les travaux sous la conduite d'Aspremont avancent à bon rythme contrairement aux autres ouvrages de la place. Vauban déclare en 1679, lors de son inspection que "cette pièce est achevée et fort bien faite". Seule sa courtine est à fonder et à terrasser.
Un mémoire en date du 1er juin 1814, écrit par l'inspecteur des fortifications Andréossy, déclare que le bastion serait celui qui serait le premier attaqué par l’ennemi. Pour parer à cette éventualité, il est proposé de renforcer les fortifications autour de lui en le couvrant "par une contregarde avec deux demi-lunes adjacentes, qui auront le double avantage de couvrir les deux fronts 17-19 et 19-21, et de flanquer les deux branches de l'ouvrage à corne dont le front sera couvert par une demi-lune". Ce projet est ajourné. En 1820, le revêtement du flanc et de la face droite est exécuté. C'est également à cette époque qu'une nouvelle courtine est érigée au front 17-19 (bastion du Gouverneur à celui du Cygne) l'un des trois ne disposant pas de rempart. En 1834, le Génie demande que la gorge du bastion soit mise en état, pour pouvoir servir de retranchement ce qui nécessite la construction à sa gorge d'une traverse à défiler.
Le déclassement de la place forte entraine la quasi destruction de l'ouvrage, seuls le flanc et la face gauche gauche étant "sauvés".
Guillaume Gézolme, chercheur. Région Franche-Comté puis Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2014-