Dossier d’œuvre architecture IA25001358 | Réalisé par
Poupard Laurent (Contributeur)
Poupard Laurent

Poupard, Laurent. Chercheur au service Inventaire et Patrimoine de la Région Bourgogne-Franche-Comté, 1987-

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  • patrimoine industriel, patrimoine industriel du Doubs
usine d'horlogerie (usine d'ébauches de montre et de montres) France Ebauches, actuellement usine de fournitures pour l'horlogerie Soprod France
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays horloger (le) - Maîche
  • Commune Maîche
  • Adresse 2 rue Henri Rotschi
  • Cadastre 2013 AM 56
  • Dénominations
    usine d'horlogerie
  • Précision dénomination
    usine de montres, usine de fournitures pour l'horlogerie, usine d'ébauches de montre
  • Appellations
    usine France Ebauches, usine Soprod France
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, bureau, chaufferie, entrepôt industriel, magasin industriel, stationnement, vestiaire d'usine

L'usine est bâtie en 1980-1981 par la SA Terco (Techniques Etudes et Réalisations de Constructions), dont le siège social est à Châtillon-le-Duc, assistée du bureau d'études techniques Jacques Cornet, ingénieur conseil au 6 rue des Chalets à Besançon, pour la société France Ebauches. Cette dernière, également une SA, est née en 1967 de la fusion de quatre entreprises : les sociétés Joseph Jeambrun (aux 19 et 26 rue Saint-Hippolyte) et Technic Ebauche (issue d'une unité des établissements Maire et Perrier et présente sur deux sites : au 1 avenue du Maréchal Leclerc et au 4 rue de la Gare) à Maîche, Ebauches Cupillard à Villers-le-Lac et Fabrique d'Ebauches de Montres du Genevois (Femga) à Annemasse (Haute-Savoie). Présidée par François Perret, France Ebauches ferme dès 1968 le site de la Femga et installe son siège social à Besançon (au 6 rue du Muguet), où elle ouvre aussi des bureaux (services administratifs et commerciaux, centre technique, recherche et développement). En 1971, elle délaisse à Maîche les sites de Technic Ebauche pour se recentrer sur celui de la rue de Saint-Hippolyte, dont les bâtiments sont agrandis. Ce dernier appartenait à la SA des Ets Joseph Jeambrun et Cie, fabrique d'ébauches (marque JEJ) dirigée en dernier par Michel Jeambrun (1910-1986), fils de Joseph (1880-1949) qui la fonda en 1900. France Ebauches crée en 1975 une nouvelle usine à Valdahon (2 rue de l'Industrie) et, en 1977, avec 8 millions d'ébauches (marque FE), occupe le 2e rang mondial (derrière le Suisse Ebauches SA), générant un chiffre d'affaires de plus de 20 millions de francs dont 58 % réalisés à l'exportation. SA au capital de 15 320 000 F, elle emploie 710 personnes : 360 à Maîche, 150 à Villers-le-Lac, 175 à Valdahon et 25 à Besançon.

En 1981, elle ouvre donc l'unité de la zone industrielle de Maîche, où elle transfère les activités subsistant à Villers-le-Lac et où elle débute l'année suivante la fabrication de montres à quartz à affichage analogique, avec des mouvements fournis par le groupe japonais Seiko. Les pièces en acier (tiges, ressorts et vis) et celles en laiton (ponts et platines) y sont produites tandis que l'unité de la rue de Saint-Hippolyte réalise des bobines et autres petits assemblages pour les montres à quartz. Au milieu des années 1980, France Ebauches est le 1er fabricant horloger français, le 1er fabricant d'ébauches de la CEE et le 6e fabricant mondial de mouvements à quartz analogiques ; elle emploie 835 salariés dans ses trois usines (les deux de Maîche et celle de Valdahon). La société ouvre en Inde, près de Bombay, une usine de montres (marque Titan) en 1985 et en 1990 elle s'associe avec China Light, de Pékin, pour s'implanter sur le marché chinois : elle détient 70 % du capital de Francebauches Compagnie Limited, employant 700 ouvriers pour une production prévue de 700 000 mouvements, un million de modules à quartz et 725 000 bobines. Elle fabrique effectivement 14 millions de mouvements en 1990 (avec 1 000 salariés et un chiffre d'affaires de 320 millions de F) mais 8 millions seulement en 1994 (avec 349 salariés et un chiffre d'affaires de 200 millions de F). La baisse du prix de vente des montres lui occasionne des difficultés financières, qui s'accentuent à partir de 1992 et la conduisent au dépôt de bilan début 1994. Le capital est repris en octobre de cette année pour moitié par la société China Ressources et pour moitié par le groupe Huit, réunissant une partie des cadres et du personnel français. En 1995, l'activité est réunie sur le site de Valdahon, où la société devient France Ebauches Microtechniques puis Technotime (marque TT) en 2000 pour finalement disparaître en 2009.

Les bâtiments de la rue Henri Rotschi sont loués (peu de temps) par la société Eesa, fabrique de bacs pour la galvanoplastie, puis acquis en 1997 par les sociétés suisses Intec et Giltec. Ils sont occupés par une branche d'Intec, la société IMM Ineltec (Industrie Micro Mécanique Ineltec), qui y installe une dizaine de décolleteuses. Après passage en 2006 aux mains d'actionnaires de Peace Mark Holdings Ltd (Hong Kong), l'ensemble est acheté par le groupe Festina (appartenant à l'Espagnol Miguel Rodriguez), qui fait de la société IMM Ineltec une entité du groupe suisse Soprod (Société de Production horlogère). Implanté au lieu-dit les Reussilles à Tramelan (canton de Berne), ce dernier est lui-même intégré au Festina Group Switzerland, fabricant de mouvements mécaniques et à quartz (avec, outre Tramelan, des unités à Saignelégier dans le canton de Berne et Sion dans celui du Valais). A Maîche, devenue Soprod France (Sarl au capital de 30 600 €, immatriculée en avril 1997), l'unité emploie en 2015 50 personnes à la fabrication de composants horlogers en laiton (platines et ponts) et vient de démarrer une activité de décolletage. Elle est équipée d'un parc d'une trentaine de centres d'usinage, fraiseuses et machines transfert. Partant de blocs de laiton, elle livre au groupe des ébauches finies (empierrées, garnies et décorées) destinées à des mouvements mécaniques, automatiques et à quartz, assemblés en Suisse (elle est la dernière en France pour les ébauches de mouvements mécaniques).

Le bâtiment a des murs en pan de béton armé revêtus de plaques de béton (gravillonnées ou nues) ou d'un essentage de tôles (au nord-ouest). En rez-de-chaussée surélevé sur un étage de soubassement, il est coiffé d'un toit à très faible pente, masqué par des pignons découverts et protégé par un revêtement en matériau synthétique.

  • Murs
    • béton pan de béton armé mur-rideau
    • essentage de tôle
  • Toits
    matériau synthétique en couverture
  • Étages
    étage de soubassement, en rez-de-chaussée surélevé
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre
  • Énergies
    • énergie électrique achetée
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Référence Patriarche
    présent sur POP
  • Cornet, Jacques. Gérant du Cabinet Cornet, bureau d'études techniques. Les Auxons.

    26 juin 2015
  • Lombard, Yves. Directeur technique de la société Soprod France. Maîche.

    25 juin 2015

Bibliographie

  • Brandt, Pascal. Le groupe Festina, une pièce centrale sur l'échiquier. - 9 mai 2009. Article consultable sur le site Horlogerie-suisse.com : http://www.horlogerie-suisse.com/horlomag/billet-horloger/00115/le-groupe-festina-une-piece-centrale-sur-l-echiquier (consultation : 20 avril 2015).

  • C., T. Valdahon. Mort de la manufacture Technotime. C'est-à-dire, le journal du Haut-Doubs, n° 149, 27 novembre 2009, p. 32 : ill. Document accessible sur internet : http://www.c-a-d.fr/flip/CAD149/files/assets/downloads/page0032.pdf (consultation le 14 avril 2015)

  • Oudot, Philippe. Baselworld 2012. Soprod : la manufacture de mouvements monte en puissance. Le Journal du Jura, samedi 10 mars 2012. Document accessible sur internet : http://www.journaldujura.ch/nouvelles-en-ligne/region/soprod-la-manufacture-de-mouvements-monte-en-puissance (consultation : 20 avril 2015).

  • Simonin, Michel. L'horlogerie au fil du temps et son évolution en Franche-Montagne, sur le plateau de Maîche. - Maîche : M. Simonin, 2007. 143 p. : ill. ; 30 cm.

  • Vuillet, Bernard. Entre Doubs et Dessoubre. Tome II. Autour de Maîche et Belleherbe, d'après la collection de cartes postales de Georges Caille. - Les Gras : B. Vuillet, Villers-le-Lac : G. Caille, 1990. 231 p. : cartes postales ; 31 cm.

    P. 105-107 : ill.

Documents figurés

  • Prises de vues aériennes de l'IGN (20e siècle). Consultables en ligne via le site du Géoportail (www.geoportail.gouv.fr).

    Photographies des 9 juin 1979, 25 août 1980, 19 avril 1982.
  • Vue aérienne de l'usine, photographie, s.n., s.d. [entre 1981 et 1995].

    Collection particulière : Jean-Louis Rousset, Valdahon
  • L'atelier central de fabrication de la société France Ebauches à Maîche, photographie imprimée, s.n., s.d. [mai 1981]. Publié dans : Brunet-Lecomte, Ph. France-Ebauches et les économies d'énergie : "un esprit volontariste". L'Est républicain (?), s.d. [samedi 16 mai 1981].

    Archives du Cetehor, Besançon : 2 P 5

Documents multimédia

  • Annuaire des Entreprises de France, le fichier national des chambres de commerce et d'industrie.

    Notice de la société Soprod France (consultation : 20 avril 2015).
  • Développement 25, Agence économique du Doubs. Base de données des sous-traitants

    Notice de la société IMM Ineltec (consultation : 20 avril 2015).
  • Ferry, Bertrand. Recherches généalogiques. Accessibles en ligne sur le site de Geneanet : http://gw.geneanet.org/

    Famille Jeambrun (consultation : 13 avril 2015).
  • France Ebauches recherche de renseignements. - Juin 2009. Discussion sur le Forum à Montres (FAM), forum de discussions horlogères : http://forumamontres.forumactif.com/t59074-france-ebauches-recherche-de-renseignements (consultation : 15 avril 2015).

Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2015
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Poupard Laurent
Poupard Laurent

Poupard, Laurent. Chercheur au service Inventaire et Patrimoine de la Région Bourgogne-Franche-Comté, 1987-

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