Le premier casino est construit en 1874. Marie-Louis-Antonin de Viel de Lunas, marquis d'Espeuilles, fait appel à Victor Jules Fréret, alors à la tête d'une importante entreprise de scierie mécanique et célèbre pour ses chalets bâtis en France et à l'étranger (Égypte et Californie). Le coût total des travaux s'élève à 40.839 francs. Le casino possède déjà à cette époque une salle de spectacle, vraisemblablement de taille réduite. On sait que des travaux de peinture y sont exécutés par Louis Contessa, décorateur de théâtre à Nice, vers 1885. L'édifice est complété par un bâtiment des cuisines, dont le plan et l'élévation sont connus, en 1886. Le coût des travaux s'élève à 1.593 francs. Face à l'augmentation du nombre de curistes, l'édifice s'est rapidement avéré trop petit. Santino-Costa, directeur du casino, a d'ailleurs de grandes ambitions. Après deux saisons passées dans la station, il constate que seulement 6 % des curistes sont abonnés et pense qu'il est possible d'atteindre de bien meilleurs résultats. Dès 1890, il propose au marquis d'Espeuilles de construire un nouvel édifice doté d'un théâtre "un peu plus petit que celui du casino de Vichy" au sommet de la colline des Garennes, d'où il dominerait le parc et le quartier thermal. Il prévoit également le percement d'une grande avenue qui le relierait au bourg. Le coût de la construction et de l'ameublement est estimé entre 120.000 et 150.000 francs, qu'il propose d'avancer. C'est finalement un projet beaucoup plus modeste qui est adopté. Il consiste en l'agrandissement du premier casino grâce à l'ajout d'un nouveau corps de bâtiment abritant une salle de spectacle et de bal sur le côté nord. Un promenoir est par ailleurs créé en façade. Ce projet est dû à Contessot, dont on ne conserve aucun dessin. Un accord est établi pour assurer le financement des travaux. Santino-Costa avance l'argent et obtient en retour une concession de dix ans de la part du marquis d'Espeuilles qui s'engage par ailleurs à lui verser 10 % du capital initial augmenté des intérêts chaque année pendant dix ans. Le gros œuvre est terminé avant la saison 1892. Les travaux se poursuivent une fois celle-ci terminée, ce qui permet une ouverture pour la saison 1893. Santino-Costa signe un nouveau bail dans les dernières années du 19e siècle, qu'il cède à Léon Ughetto en 1902-1903. La propriété de l'édifice passe quant à elle à la Société des Eaux thermales de Saint-Honoré en 1900. La Société anonyme hôtelière et immobilière succède à la Société des Eaux thermales de Saint-Honoré en 1924. Elle fait reconstruire la partie la plus ancienne de l'ensemble en 1929. Le chalet de bois, dont on peut imaginer qu'il avait mal vieilli, est remplacé par un bâtiment de style Art Déco auquel répond bientôt l'Hôtel Bristol Thermal bâti de l'autre côté de l'établissement thermal en 1930. Un couloir traversant ce dernier permet aux hôtes de l'hôtel de rejoindre directement le casino. L'Annuaire général de la cinématographie 1930-1931 signale que le cinéma du casino, actif pendant la saison, a une jauge de 500 places. L'édifice est finalement vendu aux enchères en 1970. Son acquéreur fait aménager une piscine qui occupe l'espace restant de la terrasse, côté nord. Un incendie endommage les bâtiments qui sont détruits en 1988. Seuls l'escalier conduisant au casino et des murs de terrassement subsistent aujourd'hui. La piscine a été remblayée. Afin de maintenir l'activité, qui joue un rôle important dans la vie de la station thermale, une salle de jeux provisoire est installée dans la maison mitoyenne (maison n°7 rue du 19 mars 1962) du salon de thé dit La Chaumière. Le nouveau casino est finalement établi dans l'ancien restaurant de l'Hôtel Le Morvan en 1994-1995.