Pierre-Marie Barbe-Richaud, photographe. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2008-
- enquête thématique régionale, thermalisme en Bourgogne-Franche-Comté (le)
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Bourgogne-Franche-Comté
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Commune
Pougues-les-Eaux
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Lieu-dit
Bellevue
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Adresse
avenue de Paris
,
rue des Cumines
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Cadastre
2020
ZI
15-20, 64
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Dénominationsparc
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Parties constituantes non étudiéescafé, kiosque, laiterie, réservoir, allée
Le Mont Givre semble bien avoir été une destination privilégiée de promenade pour les curistes dès l'Ancien Régime, si l'on en croit l'auteur de la préface des Observations sur l'usage des eaux (1769) : "Une allée de tilleuls qui mènent à un plateau d'où l'on découvre le village à gauche, et à droite près de deux lieues de la grande route". L'auteur apprécie tout particulièrement le panorama qui s'ouvre devant lui sur le chemin du retour : "On a l'aspect d'un grand vignoble, de plusieurs bouquets de bois, et de collines qui décrivent une espèce de fer à cheval, dont les deux extrémités ont deux lieux d’éloignement." Ce fer à cheval correspond bien aux différentes hauteurs qui entourent la ville de Pougues, de Soulangy et de Seisseigne (à l'ouest) jusqu'à Usseau et Parigny (à l'est). D'anciennes maisons (89-91 avenue de Paris) construites le long de la route nationale de Paris à Antibes ont été conservées lors de l'aménagement du domaine à la fin du 19e siècle. Elles servent notamment de logement au gardien de celui-ci. L'une d'elle porte la date de 1827.
Terrain Kur à Pougues-les-Eaux
Édouard Jéramec, administrateur-délégué de la Compagnie des Eaux minérales de Pougues, est à l'origine de l'aménagement du site. L'objectif est de proposer aux malades, en plus de la cure d'eau, une "cure de terrains". Le concept et son nom sont très explicitement empruntés au médecin allemand Max Joseph Œrtel (1835-1897) qui publie Therapie der Kreislaufstörungen en 1884. La Terrain Kur, par la pratique de la marche au grand air, doit permettre d'améliorer la circulation sanguine des patients. Le docteur Jean Janicot, médecin à Pougues-les-Eaux, l'évoque au Congrès international d'hydrologie et de climatologie qui se tient à Clermont-Ferrand en 1897. Dans les éditions du 28 août et du 4 septembre 1898 du Pougues-Journal, il annonce l'introduction de ce type de cure à Pougues-les-Eaux en s'appuyant sur le modèle allemand ("Depuis lors, les Allemands, gens pratiques par excellence, ont mis à profit dans bon nombre de leurs stations thermales, l'inclinaison variable des chemins"). Le site du Mont Givre, situé à 1 300 mètres de l'établissement thermal, est choisi. Les terrains nécessaires sont vendus à la Compagnie par Nestor Massé en 1898. Le parc s'étend sur deux hectares à l'est de la rue du Mont Givre et de la route nationale. L'exposition des terrains ouest-sud-ouest et le léger relèvement du sol au nord sont jugés idéaux pour bénéficier de l'exposition au grand air sans pour autant subir les désagréments du vent. La vue exceptionnelle, qui s'étend par temps clair jusqu'aux tours de la cathédrale de Bourges, vaut au domaine son nom : Belle-Vue.
Création du domaine (1898-1899)
Un premier plan général d'aménagement du site est présenté aux lecteurs du Pougues-Journal du 18 septembre 1898. Il est dessiné par Mourot, architecte-paysagiste à Nevers. Le chemin principal qui conduit au sommet part de la route nationale, rythmé par des bancs de repos, monte en zigzaguant jusqu'au pied d'un mur soutenant une grande terrasse, passe à l'intérieur d'un tunnel sous celle-ci et ressort dans le parc par deux escaliers divergents. D'après un plan plus tardif, des modifications ont dû rapidement être apportées au projet (entrée depuis la route décalée vers le nord, remplacement du tunnel et des deux escaliers par deux grandes rampes parallèles au mur de soutènement de la terrasse). La configuration même de la terrasse a évolué entre le projet initial et la réalisation en 1899. Dans le premier, elle se présente comme un segment encadré par deux petites constructions : une buvette-restaurant au nord et une salle de repos et de correspondance au sud. Finalement, seul un édifice plus imposant (café) est construit à l'extrémité nord, et une allée prolonge la terrasse au sud et descend en pente douce jusqu'à la route nationale. Le dessin général des allées et des pelouses avec l'emplacement des trois terrains de jeux (tennis, croquet et jeu de boules lyonnaises) du plan de septembre 1898 semble en revanche avoir été à peu près respecté. En plus du café, deux autres édifices sont bâtis. La laiterie ("genre Trianon, où deux petites vaches bretonnes, proprettes et luisantes, offriront comme rafraichissement un lait savoureux") est une construction en bois, largement ouverte, présentant un plan en T. Elle a été construite à l'emplacement initialement prévu. Le kiosque à musique, de plan octogonal, projeté dans la partie nord du domaine, est finalement érigé au centre de la terrasse, le long d'une allée de tilleuls. Il pourrait bien s'agir d'un remploi de la structure de la source Alice. L'idée d'une "tour en fer pour observatoire" de 30 ou 40 mètres de hauteur, qui aurait dû se situer à l'angle nord-est du domaine, semble avoir été totalement abandonnée. À son emplacement subsistent les vestiges d'un réservoir. Dans le projet initial, un promenoir est enfin prévu "pour offrir un abri en cas de pluie subite" contre la clôture sud du domaine. Il est difficile de savoir s'il a effectivement été construit, dans la mesure où la vue du site publiée dans l'édition du 28 mai 1899 du Pougues-Journal, sur laquelle il apparaît bien, rend compte peut-être davantage des édifices projetés que de ceux effectivement construits ou en cours de construction. Dans un dernier temps, certains éléments des trois promenoirs en bois disposés au nord, à l'est et à l'ouest de la buvette Saint-Léger (dans sa configuration autour de 1900) du parc thermal sont installés sur la terrasse du site. Ils sont bien visibles sur les photographies anciennes. On peut supposer que le démontage de ces promenoirs et leur remontage à Bellevue fait suite à la construction du nouveau pavillon des sources Saint-Léon et Saint-Léger en 1905-1907.
La cure de terrains se met en place de manière très rigoureuse à partir de l'ouverture du domaine en mai 1899. La Compagnie des Eaux minérales de Pougues propose en effet quatre itinéraires (ou pistes) pour rejoindre à pied le domaine de Bellevue depuis le parc thermal. La méthode est bien celle de la "cure de terrains" d'Œrtel, qui distingue terrains sans pente, terrains avec montée légère, terrains avec montée accentuée et terrains avec montée rapide, et qui préconise une gradation de la difficulté de la piste. Le domaine, qui associe exercice physique et divertissements, connaît son âge d'or avant la Première Guerre mondiale.
Le domaine de Pougues-Bellevue est créé par la Compagnie des Eaux minérales de Pougues en 1898-1899. Un premier plan général d'aménagement du site est présenté aux lecteurs du Pougues-Journal du 18 septembre 1898. Il est dessiné par Mourot, architecte-paysagiste à Nevers. Le site est en voie d'abandon à partir des années 1930. Un camping y est installé en 1952. La Compagnie des Eaux minérales de Pougues cède une partie des terrains situés au sud-est pour permettre l'implantation de la nouvelle maison du diabète (inaugurée en 1971). L'ensemble des bâtiments du site est détruit. Il ne subsiste aujourd'hui que les fondations du café, du kiosque et de la laiterie. À une date inconnue, un vestige des galeries construites par Ernest Pantz dans le parc thermal est remonté en bordure de la terrasse. Il s'agit précisément du bras du promenoir situé à la sortie de l'ancienne salle de gymnastique et d'escrime. En 2012, l'Office national des Forêt établit un guide de gestion du site (2013-2019). La commune engage la sécurisation du site et la création de chemins et sentiers d'interprétation. La réalisation d'un nouveau garde-corps d'une longueur de 120 mètres, pour remplacer la balustrade en pierre détruite, est confiée aux élèves de l’École supérieure des Arts appliqués de Bourgogne (Nevers) en 2016.
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Période(s)
- Principale : 4e quart 19e siècle , daté par source
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Dates
- 1898, daté par source
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Auteur(s)
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Auteur :
Mourotarchitecte paysagiste attribution par sourceMourot
Architecte-paysagiste à Nevers à la fin du 19e siècle.
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Auteur :
Le Mont Givre culmine à 294 mètres d'altitude. La dénivellation entre le parc thermal et le domaine de Bellevue est d'une centaine de mètres.
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État de conservationremanié
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Statut de la propriétépropriété de la commune
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Sites de protectionsite inscrit
L'allée principale du parc est inscrite au titre de la loi du 2 mai 1930 par arrêté du 5 décembre 1972.
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Archives départementales de la Nièvre
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Archives départementales de la Nièvre
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) F.H.
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Archives départementales de la Nièvre
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Archives départementales de la Nièvre
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Toulon
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Ed. Licot
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Archives départementales de la Nièvre
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
- (c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
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Documents d'archives
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Archives départementales de la Nièvre. Cadastre de la commune de Pougues-les-Eaux. [1812-1953].
- Atlas parcellaire (1812) : 3 PP 214
- État de sections (1812) : 3 P 214/1
- Matrices cadastrales des propriétés bâties et non bâties : 3 P 214/2 (folio 1 à 352 et folio 1 à 175)
- Matrices cadastrales des propriétés bâties et non bâties : 3 P 214/3 (folio 1 à 220), 3 P 214/4 (folio 221 à 354) 3 P 214/5 (folio 355 à 750), 3 P 214/6 (folio 751 à 1482)
- Matrice cadastrale des propriétés bâties (1883-1891) : 3 P 214/7
- Matrice cadastrale dite "matrice noire" des propriétés bâties : 3 P 214/8
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Archives départementales de la Nièvre. 32 J 239. Fonds de l’établissement thermal de Pougues-les-Eaux. Plans concernant le forage et le captage des sources Saint-Léger, Alice, Saint-Léon, Grande Source, Élisabeth et Saint-Bruno (1891-1893) ; canalisation pour conduire l’eau des sources au Pavillon des Sources (1905) ; plan général du tracé des conduites d’eau douce et d’eau minérale à établir entre l’établissement thermal Saint-Léger et la source Alice (s.d.) ; dispositions générales des conduites du par cet de la place de l’établissement thermal (1910-1939) ; 4 plans (s.d.).
Bibliographie
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Pougues-Journal, dixième année, n°16, 28 août 1898.
-
Pougues-Journal, dixième année, n°17, 4 septembre 1898.
-
Pougues-Journal, dixième année, n°19, 18 septembre 1898.
-
Pougues-Journal, onzième année, n°27, 28 mai 1899.
-
Janicot, Jean. Une annexe de Pougues : Pougues-Bellevue. [s.l.] : [s.n.], 1899.
-
Massé, Alfred. Monographies nivernaises. Canton de Pougues. Nevers : Ropiteau, 1912. 644 p.
P. 470. -
Moireau, Jean-Claude. Kiosques à musique de Bourgogne. Dijon : ASSECARM de Bourgogne, 1992. 107 p. : ill. ; 21 cm.
P. 70. -
Gonzalez, Julien. En Bourgogne, les villes d’eaux oubliées : Pougues-les-Eaux, Fourchambault-Garchizy, Saint-Parize-le-Châtel, Decize-Saint-Aré, Maizières, Saint-Christophe-en-Brionnais. Nevers : Éditions Loire et Nièvre, 2005. 157 p. ISBN 2-9524476-0-8.
P. 88-91.
Documents figurés
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Itinéraires de réaction / [auteur inconnu]. [Vers 1900]. Imprimé. 44,5 x 27 cm.
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Pougues-Bellevue / [auteur inconnu]. 1899. Lithographie. In : Janicot, Jean. Une annexe de Pougues : Pougues-Bellevue. [s.l.] : [s.n.], 1899.
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Plateau du Mont-Givre / L. Courtier. 1899. Lithographie. In : Janicot, Jean. Une annexe de Pougues : Pougues-Bellevue. [s.l.] : [s.n.], 1899.
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Aménagements de Pougues-Bellevue / L. Courtier. 1899. Lithographie. In : Janicot, Jean. Une annexe de Pougues : Pougues-Bellevue. [s.l.] : [s.n.], 1899.
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Plan en surface du pavillon-restaurant / [auteur inconnu]. 1899. Lithographie. In : Janicot, Jean. Une annexe de Pougues : Pougues-Bellevue. [s.l.] : [s.n.], 1899.
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Façade sud du pavillon-restaurant / [auteur inconnu]. 1899. Lithographie. In : Janicot, Jean. Une annexe de Pougues : Pougues-Bellevue. [s.l.] : [s.n.], 1899.
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Domaine de Pougues-Bellevue. Station de cure d'air et de cure de terrain. Plan / Simonnot. [Vers 1899]. Dessin fragmentaire (partie droite manquante). 73 x 52 cm. Échelle 1/50.
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Pougues-Belle-Vue à vol d'oiseau / [auteur inconnu]. Pougues-les-Eaux : J.L., [premier quart du 20e siècle].
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Pougues-les-Eaux. Café de Bellevue / [auteur inconnu]. [S.l.] : Toulon, [deuxième quart du 20e siècle]. Carte postale.
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Pougues Belle-Vue. La laiterie / [auteur inconnu]. Pougues-les-Eaux : Licot, [premier quart du 20e siècle]. Carte postale.
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Pougues Belle Vue. Le Café / [auteur inconnu]. Pougues-les-Eaux : J.L., [premier quart du 20e siècle]. Carte postale.
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Pougues-les-Eaux. Le Café de Belle-Vue / [auteur inconnu]. [S.l.] : [s.n.], [premier quart du 20e siècle]. Carte postale.
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Pougues-les-Eaux. Bellevue. L'allée des tilleuls / [auteur inconnu]. [S.l.], L.L., [premier quart du 20e siècle]. Carte postale.
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Pougues-les-Eaux. Grande allée du restaurant de Belle-Vue et le promenoir / [auteur inconnu]. Pougues-les-Eaux : F.H., [premier quart du 20e siècle]. Carte postale.
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Pougues-les-Eaux. Station des dyspeptiques et des neurasthéniques. L'établissement thermal et le Splendid Hôtel. Pougues-Bellevue. Cure d'air et de repos / [auteur inconnu]. [S.l.] : [s.n.], [premier quart du 20e siècle]. Carte postale.
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Pougues-les-Eaux. Un coin du parc de Belle-Vue / [auteur inconnu]. [S.l.] : L.L., [premier quart du 20e siècle]. Carte postale.
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Pougues-les-Eaux. Vue prise depuis la terrasse de Belle-Vue / [auteur inconnu]. [Pougues-les-Eaux] : J.L., [premier quart du 20e siècle]. Carte postale.
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[Prises de vues aériennes à Pougues-les-Eaux] / Établissements Richard. 1958. Pilote et opérateur R. Henrard. Appareil de prise de vues Planiphote Automatique Richard Labrely monté avec objectif Berthiot.
Fabien Dufoulon, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2018-
Fabien Dufoulon, chercheur. Région Bourgogne-Franche-Comté, Service Inventaire et Patrimoine, 2018-